«Ce n’est pas le temps d’aller prendre des vacances», dit Trudeau
La Presse Canadienne|Publié le 23 Décembre 2020Les voyages à l'étranger ne sont pas formellement interdits, mais sont fortement déconseillés par le gouvernement fédéral. (Photo: Paul Chiasson, La Presse Canadienne)
Après les premiers ministres du Québec et de l’Ontario, François Legault et Doug Ford, c’est au tour du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de déconseiller fortement aux citoyens de voyager vers le Sud, alors que la deuxième vague de la COVID−19 frappe plus fort que jamais.
«Ce n’est pas le temps d’aller prendre des vacances à l’étranger. Même si vous voyagez chaque hiver, reconsidérez vos plans. Dans plusieurs régions du pays, les hôpitaux ont de la difficulté à faire face aux nouveaux cas. Il y a de nouvelles souches de cette maladie dans des pays comme le Royaume−Uni. La situation est grave», a affirmé le premier ministre du Canada, lors d’une conférence de presse à Ottawa mercredi, l’avant−veille de Noël.
Il venait de se réjouir de l’approbation par Santé Canada d’un second vaccin contre la COVID−19, celui de Moderna. Et il en a profité pour demander aux citoyens de ne pas baisser la garde trop vite, malgré cette bonne nouvelle, ce qui risquerait selon lui d’anéantir tant d’efforts qui ont été faits pendant dix mois.
«Faites ce qu’il faut; restez chez vous; protégez vos proches, nos travailleurs de première ligne, nos médecins, nos infirmières, nos aînés», a−t−il conseillé.
Des mesures «etrêmement fortes»
Lorsqu’une journaliste lui a demandé s’il était prêt à interdire les voyages vers le Sud, par décret ou en limitant la liberté de déplacement autrement, M. Trudeau n’a pas répondu directement à la question. Mais il a dit juger suffisantes les mesures actuelles, qu’il a qualifiées de rigoureuses.
«Nous avons déjà des mesures extrêmement fortes en place par rapport à la quarantaine. Et ça a fonctionné assez bien depuis bien des mois. On est effectivement préoccupé avec le nombre de gens qui considèrent d’aller dans le Sud, par exemple. C’est pour ça que nous disons de ne pas le faire», a−t−il répondu.
Il a rappelé que les gens qui reviennent d’un voyage à l’étranger sont tenus de respecter une quarantaine «obligatoire», sous peine de «pénalités sévères». Et, selon lui, cette mesure s’est révélée «extrêmement efficace» depuis le début de la pandémie.
Il a aussi affirmé que les services frontaliers informaient correctement les gens de retour de voyage et qu’il y avait «des suivis réguliers» de la part des autorités locales.
Mardi, le premier ministre du Québec, François Legault, avait dit attendre plus de fermeté et des informations plus claires de la part du gouvernement fédéral, qui est responsable des aéroports et des frontières au pays, alors que les médias diffusent des images de voyageurs dans les aéroports, avec le masque parfois sous le nez.
Le premier ministre Trudeau s’est dit prêt à étendre au Québec et en Ontario le projet pilote que le fédéral mène actuellement à l’aéroport de Calgary avec un test de dépistage rapide pour les voyageurs.
«Nous avons travaillé avec l’Ontario depuis plusieurs semaines en vue d’un programme analogue et nous avons parlé ces derniers jours au gouvernement du Québec également pour envisager d’introduire ces protocoles de tests rapides pour les arrivées dans les grands aéroports internationaux.»
Royaume−Uni : deux semaines de plus
Par ailleurs, le premier ministre Trudeau a annoncé qu’il prolongeait pour deux autres semaines la suspension des vols du Royaume−Uni vers le Canada.
La suspension temporaire durera donc jusqu’au 6 janvier, après quoi la situation sera réévaluée.
La mesure a été rendue nécessaire par la découverte d’une mutation du coronavirus dans une forme plus contagieuse encore.
«Nous suivons attentivement ce qui se passe avec cette nouvelle variante de la COVID−19 : deux semaines encore d’interdiction de vols entre le Royaume−Uni et le Canada. C’est une mesure de plus pour nous protéger. Nous allons continuer de travailler à analyser cette nouvelle variante avec nos alliés, pour assurer que toutes les décisions qu’on est en train de prendre sont les bonnes pour garder les Canadiens en sécurité», a conclu M. Trudeau.