(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Dans le contexte actuel, où les répercussions liées à la pandémie nous entraînent vers de solides sorties de zone, du courage, il nous en faut à tous! Il nous donne la capacité d’affronter avec bravoure les épreuves et les obstacles de la vie. Il représente une prédisposition mentale positive qui traduit la capacité d’une personne à réussir quelque chose qu’elle entreprend ou souhaite entreprendre. Même s’il a façonné de manière exemplaire le début de mon parcours entrepreneurial, je me suis demandé si je pourrais finir par en manquer. Serait-il possible qu’on puisse perdre une de nos forces de caractère faute d’en avoir trop abusé?
Du courage quotidien!
Je me suis lancée en affaires le jour de mon congédiement avec, pour seuls actifs, mes paiements à la fin du mois. Et, j’ai lancé une entreprise qui oeuvrait dans le domaine des technologies Internet alors que le taux de connectivité était de 5% au Québec. Loin des conditions gagnantes, c’est l’instinct de survie qui a animé en moi cette disposition à oser reprendre ma vie et mon destin en main. Mais c’est le courage qui m’a donné la volonté acharnée d’avancer coûte que coûte et de ne jamais abandonner. C’est grâce à lui si j’ai découvert des forces intérieures insoupçonnées.
Jour après jour, le courage me donnait la force morale de continuer d’agir malgré les embûches et les difficultés. Et tous les matins, faisant fi des courtes nuits, il réussissait à me propulser hors du lit pour attaquer mes longues journées de travail. Au fil des années, il m’a permis de poursuivre de grandes visées et de générer de la croissance.
Sans un courage permanent, mon entreprise n’aurait pas pu rester compétitive et jamais elle n’aurait obtenu le succès qu’elle a connu, ce qui lui a permis de figurer parmi les plus rentables au Québec dans son secteur. C’est ce qui a fait qu’au bout de dix ans, elle s’est finalement retrouvée dans la mire d’une multinationale qui a fini par en faire l’acquisition.
Courageux un jour, courageux toujours?
Mais personne n’est courageux une fois pour toutes. Le courage est le fruit d’une décision sans cesse renouvelée. C’est ce qui m’a amenée à vouloir finalement redémarrer une nouvelle entreprise. Sortir de sa zone de confort en faisant face à nouveau à l’inconnu nécessite souvent beaucoup plus de courage que prévu. Mais le courage ne s’épuise pas; tout comme nous, il évolue.
C’est une énergie qui se travaille et s’entretient. Et au fil des expériences que l’on acquiert, il se manifeste parfois différemment. On réalise alors qu’il existe de nouvelles façons de se montrer courageux. Autant le courage m’a amenée à tenir bon, autant il me montre maintenant à savoir aussi lâcher prise. Mais toujours il s’oppose au laisser-aller.
Le courage permet d’entreprendre des situations que l’on juge difficiles. Les courageux sont ceux qui continuent à avancer même en ayant peur.
Le courage qu’on ignore…
Puis, il arrive un moment dans notre vie où on découvre que la plus belle forme de courage qui existe en est une qu’on ignore. Elle consiste à s’accepter. Elle nous permet d’être pleinement nous-mêmes en prenant conscience de nos forces et nos faiblesses, de nos qualités et nos défauts, de nos craintes et nos limites et ce, même en ayant peur de décevoir les autres.
Le philosophe Aristote définissait le courage comme une force interne qui nous permet de «continuer à être».
Et, dans un contexte où on doit rapidement s’adapter et/ou se réinventer, avoir du courage, c’est aussi réussir à s’affirmer, à rester soi-même pleinement.
Ça va bien aller!