Objectif : gravir les sept plus haut sommets du monde !

Publié le 15/09/2010 à 14:05, mis à jour le 05/04/2011 à 16:05

Objectif : gravir les sept plus haut sommets du monde !

Publié le 15/09/2010 à 14:05, mis à jour le 05/04/2011 à 16:05

Par Claudine HĂ©bert

Qu’est-ce qui motive un avocat marié et père de trois adolescents à risquer sa vie en gravissant les plus hautes montagnes du globe ? Tester ses limites.

Michel Waechter n’a pas du tout le physique d’un athlète. En plus de quelques kilos en trop –c’est lui qui le dit –, ce spécialiste en médiation et en droit familial boite… des deux jambes en raison de pieds plats. Si ce n’était des photos de ses expéditions en haute montagne accrochées au mur derrière son bureau, dans sa résidence à Laval, on pourrait douter des ascensions qu’effectue depuis 2003 cet avocat de 42 ans.

Les monts Kilimanjaro, Elbrouz, Aconcagua, Vinson, McKinley et la pyramide de Carstensz figurent au palmarès de Michel Waechter. Il ne lui manque d’ailleurs plus qu’un sommet pour remporter le célèbre défi des sept sommets du monde, reconnaissance accordée aux grimpeurs qui ont réussi l’ascension des sept plus hauts sommets des sept continents (l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord comptant chacune pour un continent). À ce jour, deux Québécois y sont parvenus : Bernard Voyer et François-Guy Thivierge. À peine 177 autres personnes dans le monde font partie de ce club sélect : pour la plupart des explorateurs et aventuriers de métier, tous rompus aux dangers de la haute altitude.

Que fait cet avocat sur ces sentiers extrêmes ponctués de crêtes escarpées, de glaces éternelles, pauvres en oxygène et qui ont la réputation de faucher la vie d’une dizaine de grimpeurs chaque année ? « Je cherche mes limites », répond du tac-au-tac le médiateur, qui n’a jamais fait commanditer, publiciser ou associer à des œuvres de charité ses ascensions. Il finance tout lui-même. Y compris sa plus récente expédition, ce printemps, au mont Everest. Une aventure qui a coûté 20 000 dollars et devait lui permettre de boucler la boucle des sept sommets. Mais, coup de théâtre, le grimpeur, qui s’était rendu jusqu’au camp de base, a décidé d’écourter son voyage.

Même s’il se sentait physiquement capable de réaliser l’ascension des 8 850 mètres du toit du monde, les risques qui y sont liés (blocs de glace qui se détachent, chute dans une crevasse, embolie pulmonaire…) ont fini par l’influencer psychologiquement. « J’ai tout remis en question. Comme me l’avait suggéré mon épouse avant mon départ, j’ai compris qu’il valait mieux attendre que mes trois enfants soient tous majeurs pour escalader ce sommet », raconte l’avocat, qui attendra six ans avant de relancer son projet.

À l’origine, tout cela faisait partie d’un simple processus de remise en forme. À l’approche de son 35e anniversaire, Michel Waechter souhaitait perdre 23 kilos superflus. « Pour me motiver, j’aimais bien l’idée de jumeler cette remise en forme avec l’ascension du Kilimanjaro, en Afrique », dit le Lavallois qui, 18 mois avant sa première expédition, s’est mis à fréquenter le gym cinq fois par semaine.

Épargné des nausées, maux de tête et autres troubles physiques qu’éprouvent de nombreux grimpeurs en haute altitude, Michel Waechter a eu envie de recommencer. Passionné de l’hiver, il s’est mis en tête d’ajouter à son curriculum vitæ l’ascension des six autres plus hauts sommets du monde.

Ces expéditions sont physiquement très exigeantes. Notamment, celle du mont McKinley, en Alaska, au cours de laquelle il a dû porter pendant deux semaines son bagage de 57 kilos. La conquête du mont Vinson, en Antarctique, l’a obligé à trois semaines de camping… à 25 degrés Celsius sous zéro.

« La haute montagne est devenu mon yoga », dit l’avocat. Ces aventures en conditions extrêmes lui ont permis de faire le vide, de se recentrer sur lui-même, de retrouver son équilibre personnel. Une quête qui n’étonne pas Sylvain Guimond, docteur en psychologie sportive. « Certains individus, particulièrement les gens d’affaires qui évoluent dans un milieu confortable, ressentent de plus en plus ce besoin de voir le bord du précipice pour mieux apprécier la vie. Ils recherchent cette peur, cette forte poussée d’adrénaline, pour renforcer leur estime de soi », explique le spécialiste, qui reçoit autant de cadres professionnels que d’athlètes de haut calibre dans son cabinet de la Rive-Sud de Montréal.

L’épouse de Michel Waechter pourrait s’inquiéter de voir le père de ses enfants partir deux ou trois semaines pour se lancer dans une ascension dangereuse : « Michel n’est pas le genre de grimpeur qui veut réussir son ascension à tout prix du premier coup. Il est organisé, il sait analyser les risques et les calculer », dit Josée Roussin, sa conjointe depuis 20 ans. Au cours de ses pérégrinations, Michel Waechter a fait marche arrière à trois reprises. Une botte mal ajustée lui a fait renoncer à sa première ascension du mont McKinley. Des doutes quant à l’expérience de ses partenaires de randonnée lui ont fait remettre en question son expédition au mont Logan, le sommet le plus élevé du Canada. Et on connaît les raisons qui l’ont incité à retarder sa conquête de l’Everest. « De toutes ses expéditions, celle de l’Everest est la seule pour laquelle j’éprouvais de réelles craintes. J’avais la sensation qu’il pouvait ne pas revenir », confie-t-elle.

Les trois adolescents de 12, 14 et 16 ans ont été déçus d’assister au retour prématuré de leur père. C’était pourtant un bon exemple pour leur apprendre que certains projets de vie ne se réalisent pas toujours du premier coup, notent les parents.

Réussies ou non, toutes les expéditions de Michel Waechter se sont révélées bénéfiques sur le plan professionnel. « Ces expériences m’ont permis de mieux distinguer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas. Et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de cas de droit familial. Pourquoi encourager des clients à s’obstiner pour des petites cuillères, à amorcer des batailles inutiles ? C’est comme en montagne. Rien ne sert de lutter contre les éléments. Il faut être patient et accepter les compromis pour parvenir au sommet », dit le médiateur.

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