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EXPERT INVITÉ.
« personne ne comprend vraiment les prix de l’or et je ne prétends pas les comprendre non plus ».
Ben Bernanke, ex-Président de la Federal Reserve. Devant le Senate Banking Committee en 2013
La demande provenant des ETFs – argument soulevé par certains intervenants – en moyenne, a été relativement marginale et volatile, surtout au 2T20 lors de la pandémie alors qu’elle a représenté 46,9 % de la demande totale. Raison probable : valeur refuge.
Quant à celle venant des banques centrales, qui est un argument amené par certains intervenants, elle n’a pas été un facteur déterminant.
Toutefois, il faut admettre qu’elles ont, depuis la crise de 2009, haussé leurs réserves de 19 %.
Facteurs influençant le cours de l’or
- Écart entre la demande et l’offre : dans un marché normal, le cours de la denrée devrait être sensiblement affecté par cet écart. Or ici, comme pour le pétrole, la relation n’a pas été vérifiée. Cela ajoute à l’argumentation voulant que la prévision du cours de l’or serait relativement aléatoire considérant que plusieurs autres facteurs auraient eu une influence plus importante.
2. La croissance économique: plus elle forte, plus la demande pour les différents types de produits aurifères devrait être positivement affectée, stimulant ainsi le cours de l’or. Or, les preuves visuelle La croissance économique: plus elle forte, plus la demande pour les différents types de produits aurifères devrait être positivement affectée, stimulant ainsi le cours de l’or. Or, les preuves visuelle et mathématique (corrélation légèrement négative) ne l’ont pas démontré. Les prévisions consensuelles pour les prochaines années, si elles tiennent – un gros si – ne sont pas positives. Est-ce que le Consensus aura tort, comme souvent?
Par ailleurs, si le cours de l’or a généralement connu une tendance similaire à celle de l’économie, il faut admettre, qu’il l’a sous performé, comme vis-à-vis tous les autres actifs depuis 1980 (SPTSX, S&P500, obligations américaines, immobilier institutionnel américain, immobilier résidentiel américain et les denrées (GSCI)).
3. L’inflation : plusieurs affirment que l’or est une protection (hedge) contre l’inflation. Cela n’a toutefois pas été validé au cours des ans. En effet, la croissance du cours de l’or a été faiblement corrélée avec celle de l’inflation mondiale.
Plus encore, si l’or a été une protection contre l’inflation, il faut admettre que ce fût timide.
4. Le dollar américain : s’il faiblit, à la marge, cela affecte positivement les prix des importations, contribuant ainsi à hausser l’inflation. Si cela a été vérifié pour la période allant de 1973 à 2016, depuis, la relation a été moins évidente.
5. L’endettement des gouvernements pourrait être un argument qui serait classé dans la section : valeur refuge de l’or. Si la relation a été bonne relativement à l’endettement américain, elle l’a aussi été lorsque l’endettement mondial des gouvernements a été considéré.
6. Les risques géopolitiques (valeur refuge) sont d’ordre subjectifs et par conséquent impossibles à quantifier. Aujourd’hui, le principal réside dans l’éventualité où Israel profiterait d’une attaque iranienne pour bombarder leurs installations pétrolières et nucléaires (l’Iran serait à quelques semaines d’être en mesure de produire son uranium enrichi à un niveau permettant de produire une bombe atomique). Les prévisions des autres risques géopolitiques demeurent aléatoires.
7. Le sentiment des intervenants est un intrant contrarian. Comme pour tous les actifs financiers, quand l’optimisme règne, il y a un risque pour le cours. Quoique pas toujours indicatif, à la marge, il se pourrait qu’il se dirige vers une zone où le pessimisme …ne dominerait pas.
Les aurifères:
- En absolu, la forte concentration en aurifères de l’indice de matériaux du SPTSX a bénéficié, et ce n’est pas une surprise, de la hausse du cours de l’or depuis février 2024 (33,4% vs 22,5 % pour l’or).
Le cours / les fonds autogénérés par action est, à 16x, riche.
Relativement au SPTSX, le secteur a surperformé de 22,5 % et l’écart du cours /fonds autogénérés par action est aussi élevé.
Les autres mesures d’évaluation ne sont pas aussi riches, tant en absolu qu’en relatif.
Toutefois, il est intéressant de noter que la sous performance de aurifères par rapport à l’or esà un creux historique.
Conclusion :
- Comme pour les devises et le pétrole, prévoir le cours de l’or a été dans le passé un exercice périlleux. Un intervenant peut avoir raison une année, mais ce qui importe, c’est la consistance. En effet, pour avoir un talent reconnu, il faudrait que l’intervenant ait eu raison au moins 60 % du temps. Entre temps, you are good as your last call…
- Avec toute l’humilité requise, le processus décrit ci-dessus doit être simplement interprété comme étant :
- une liste d’intrants qu’un investisseur peut considérer et, ou
- une façon de minimiser le risque de se tromper en prenant une position courte ou longue (ou en s’abstenant (à la pondération?)) lorsque la majorité des critères pointe dans une direction.
Réserve importante: Ces observations ont été faites sur des données historiques qui ne sont pas garantes du futur.
Sources des données: BEA. BIS. Bloomberg. Consensus. Federal Reserve.