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John Plassard

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Expert(e) invité(e)

Les conséquences d’une victoire de Donald Trump sur les marchés

John Plassard|Mis à jour le 30 octobre 2024

Les conséquences d’une victoire de Donald Trump sur les marchés

Donald Trump au Madison Square Garden de New York, le 27 octobre 2024 (Photo: Angela Weiss / AFP / Getty Images)

EXPERT INVITÉ. Tout comme l’exercice d’hier, Répercussions d’une victoire de Kamala Harris sur la Bourse américaine, nous analysons aujourd’hui une potentielle victoire de Donald Trump et des implications pour les marchés financiers. Rappelons cependant que toutes les élections sont différentes et qu’il va y avoir, n’en doutons point, des surprises après ces élections… Synthèse et analyse.

Les faits 

Donald Trump, le 45e président des États-Unis, est le candidat républicain à l’élection présidentielle de 2024, malgré de multiples démêlés avec la justice, notamment parce qu’il est le premier ancien président à avoir été reconnu coupable d’un crime. 

Connu pour son empire immobilier, Donald Trump s’est fait connaître en tant qu’homme d’affaires, vedette de la télé-réalité et personnalité publique avant de se lancer dans la politique. 

Sa campagne présidentielle de 2016 a mis l’accent sur un message populiste et «outsider», et son mandat a été marqué par d’importantes controverses, notamment deux destitutions, l’une pour des questions liées à l’Ukraine et l’autre à la suite de l’attentat du 6 janvier au Capitole. 

Après sa défaite face à Joe Biden en 2020, Donald Trump a prétendu qu’il y avait eu une fraude électorale généralisée et a continué à rallier sa base, qualifiant les accusations judiciaires de persécution politique. Sa campagne pour les primaires de 2024 a bénéficié d’un fort soutien en dépit de ces controverses, le positionnant comme une figure polarisante avec des partisans dévoués. 

Les entreprises de Trump et sa marque ont souvent été au centre de l’attention du public, contribuant à son image de milliardaire self-made, malgré de fréquents problèmes juridiques et financiers tout au long de sa carrière.

Sur quel programme a été élu Donald Trump? 

Voici un résumé des positions de Donald Trump sur les principaux sujets de sa campagne 2024 :

  • Éducation : Donald Trump propose des réformes radicales pour les écoles, avec des mesures telles que l’élection des directeurs par les parents, la suppression des financements pour les écoles enseignant la «théorie critique de la race», et la fin de la titularisation des enseignants. Il souhaite également encourager la prière à l’école et permettre aux enseignants de porter des armes cachées. Cette approche vise à redonner du pouvoir aux parents et à promouvoir des valeurs «patriotiques» au sein du système éducatif.
  • Universités : Donald Trump envisage de révoquer les accréditations actuelles des universités et de les remplacer par des organismes imposant des valeurs conformes à celles de son parti. Il propose aussi des amendes importantes pour les universités qu’il considère comme discriminant les étudiants, avec l’idée de financer une académie en ligne gratuite couvrant un large éventail de connaissances. 
  • Changement climatique : Donald Trump veut sortir à nouveau les États-Unis de l’Accord de Paris et démanteler les politiques climatiques de Biden, y compris la réduction des émissions et l’objectif d’avoir 67% de véhicules électriques d’ici 2032. Il projette d’augmenter massivement la production de pétrole et de gaz. 
  • Département de la Justice : Donald Trump promet de nommer 100 procureurs qui partageraient ses vues et d’enquêter sur certains procureurs locaux progressistes. Il souhaite aussi créer une cellule au sein du DOJ pour défendre le droit à l’autodéfense et lutter contre les biais supposés anti-conservateurs dans les écoles de droit et les cabinets d’avocats. 
  • Criminalité : Donald Trump veut renforcer les effectifs de police, soutenir des pratiques comme le «stop-and-frisk», démanteler les gangs et les réseaux de drogue, et utiliser la Garde nationale si la police locale ne répond pas. Trump préconise également la peine de mort pour les trafiquants de drogue et de personnes. 
  • Immigration : Donald Trump souhaite interdire aux immigrés en situation irrégulière de recevoir des aides, supprimer le droit du sol pour leurs enfants, réinstaurer une interdiction de voyage pour certains pays et suspendre les programmes de visas, y compris la loterie et les visas familiaux. Il prévoit aussi de fermer la frontière sud aux demandeurs d’asile.
  • Économie : Donald Trump propose de réduire les impôts et de lever les régulations fédérales. Il veut également instaurer des tarifs douaniers de base sur les produits étrangers pour encourager la fabrication américaine, avec des hausses de ces tarifs pour les pays pratiquant des «injustices commerciales» (voir plus bas) 
  • Soins de santé : Donald Trump envisage d’exiger que les agences fédérales achètent uniquement des médicaments et des dispositifs médicaux fabriqués aux États-Unis. Il souhaite également que le gouvernement ne paie pas plus que le meilleur prix offert aux autres nations pour les médicaments. 
  • Politique étrangère et défense : Donald Trump propose de demander aux alliés européens de rembourser les États-Unis pour l’épuisement de leurs stocks d’armes à cause des envois à l’Ukraine. Il prend aussi une position ferme contre la Chine, appelant à de nouvelles restrictions sur les infrastructures détenues par la Chine aux États-Unis et veut construire un bouclier antimissile. 
  • Sécurité sociale : Contrairement à d’anciens républicains, Donald Trump affirme qu’il n’y aura aucune réduction de la Sécurité sociale ou de Medicare. 
  • Sans-abri : Donald Trump propose d’interdire le camping public par les sans-abri, leur offrant le choix entre un traitement ou l’arrestation, et de créer des «villes-tentes» où ils seraient relogés, avec un accès aux soins et au soutien social. 
  • Big Tech : En réponse à l’allégation d’un biais contre les conservateurs, Donald Trump envisage de promulguer un décret interdisant toute collaboration entre les agences fédérales et d’autres entités pour «censurer» les Américains, ainsi que d’interdire l’utilisation des fonds fédéraux pour lutter contre la désinformation.

Suivant: de combien le déficit va-t-il progresser ces 10 prochaines années? 

De combien le déficit va-t-il progresser ces 10 prochaines années? 

Le plan fiscal de Donald Trump pourrait ajouter 7 500 milliards de dollars à la dette nationale d’ici 2035, la portant à 142% du PIB, selon des estimations centrales. 

Il propose notamment de rendre permanente la loi sur les réductions d’impôts et les emplois (TCJA), de réduire davantage l’impôt sur les sociétés et d’augmenter les dépenses militaires.

 Ces réductions d’impôts et ces augmentations de dépenses creuseraient considérablement les déficits. Dans le meilleur des cas, le plan de Trump augmenterait la dette de 1 450 milliard de dollars, mais dans le pire des cas, la dette pourrait atteindre 15 150 milliards de dollars.

Malgré certaines compensations proposées, telles que de nouveaux droits de douane et des coupes dans certains programmes gouvernementaux, son plan ne s’attaque pas suffisamment à l’augmentation de la dette nationale, ce qui rend les perspectives budgétaires précaires. 

Quelle attitude adopter face à la Chine? 

Lorsqu’il s’agit de la Chine, Donald Trump adopte une position intransigeante à, prônant le découplage économique, l’imposition de droits de douane élevés et la révocation du statut commercial permanent de la Chine. 

Il propose également de limiter les acquisitions chinoises d’industries américaines, de maintenir la dissuasion militaire en modernisant les armes nucléaires et de renforcer les liens avec Taïwan. Donald Trump tient la Chine pour responsable de problèmes tels que le trafic de fentanyl et le génocide des Ouïghours, en préconisant des mesures punitives et des négociations strictes avec les dirigeants chinois.

Les conséquences pour l’Europe de l’arrivée de Trump 

Avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les produits européens pourraient être confrontés à des défis importants, car le président a clairement indiqué qu’il imposerait de vastes droits de douane, allant potentiellement de 10% sur toutes les importations à des niveaux beaucoup plus élevés sur des pays comme la Chine, ce qui pourrait également affecter les produits européens.

L’Union européenne se prépare à un scénario dans lequel Trump mettrait ses menaces à exécution en créant une liste de produits américains qu’elle pourrait viser par des droits de douane de rétorsion. 

Bien que ces nouveaux prélèvements ne constituent pas le scénario de base de l’UE, ils sont considérés comme une réponse nécessaire aux mesures commerciales potentielles de Trump à l’encontre de l’Union.

Donald Trump a l’habitude de surprendre l’UE avec des droits de douane inattendus, comme il l’a fait en 2018 en imposant des droits sur l’acier et l’aluminium européens. 

L’UE a riposté en ciblant des entreprises américaines politiquement sensibles, telles que les motos Harley-Davidson et les jeans Levi Strauss. 

Le retour de Donald Trump au pouvoir pourrait être un copier-coller d’il y a 8 ans. 

En outre, Donald Trump pourrait également cibler les taxes européennes sur les services numériques, qui touchent souvent les géants américains de la technologie, ce qui aurait pour effet de tendre encore davantage les relations commerciales transatlantiques. 

L’UE, déjà affaiblie par la concurrence des véhicules électriques chinois moins chers et la fin de sa dépendance au gaz russe, est confrontée à une situation précaire. Une guerre commerciale avec les États-Unis pourrait encore accélérer les difficultés économiques du continent, en particulier dans son secteur manufacturier, qui a déjà été fortement touché. 

Si l’UE préférait résoudre les différends commerciaux avec les États-Unis par la voie diplomatique, elle est parfaitement consciente que l’administration de Joe Biden a également maintenu une approche «America First» (l’Amérique d’abord).

Son administration a introduit des subventions substantielles pour les technologies vertes qui encouragent les entreprises à déplacer leurs investissements de l’Europe vers les États-Unis, ce qui aggrave les défis auxquels l’Europe est confrontée. 

Ainsi, l’UE se prépare à des négociations commerciales difficiles avec les États-Unis ces prochains mois…

Suivant: combien vont coûter les hausses tarifaires? 

Combien vont coûter les hausses tarifaires? 

Le candidat Trump a proposé d’importantes hausses tarifaires dans le cadre de sa campagne présidentielle ; la Taxfoundation estime que si elles étaient imposées, ces hausses tarifaires augmenteraient les impôts de 524 milliards de dollars supplémentaires par an et réduiraient le PIB d’au moins 0,8%, le stock de capital de 0,7% et l’emploi de 684 000 postes équivalents à temps plein.

Les estimations de Taxfoundation ne tiennent pas compte des effets des représailles ni des dommages supplémentaires qui résulteraient du déclenchement d’une guerre commerciale mondiale. 

La baisse des impôts va-t-elle influencer la performance du S&P 500 

Lors de cette élection, l’approche politique de Donald Trump, notamment en ce qui concerne l’impôt sur les sociétés, pourrait avoir une influence significatif sur les marchés financiers. 

Le nouveau président Donald Trump a proposé de ramener le taux d’imposition des sociétés de 21% à 15%, afin de stimuler l’investissement des entreprises, d’augmenter les bénéfices et, éventuellement, de stimuler la création d’emplois.

Cette proposition s’inscrit dans sa philosophie économique plus large, qui consiste à déréglementer et à réduire les impôts afin d’alimenter la croissance. 

Si la proposition de Donald Trump était mise en œuvre, elle entraînerait probablement une augmentation des bénéfices après impôts des entreprises, ce qui pourrait faire grimper le cours des actions, en particulier dans des secteurs tels que l’énergie, l’industrie manufacturière et les services financiers. 

Toutefois, les marchés n’ont pas encore pleinement intégré la possibilité d’une baisse des impôts, probablement parce qu’ils ne sont pas certains de la capacité de Donald Trump à obtenir l’approbation du Congrès nécessaire à l’adoption d’une telle législation. 

Sans une forte majorité au Congrès, Donald Trump pourrait avoir des difficultés à mettre en œuvre l’ensemble de son programme, en particulier dans des domaines clés comme les réductions d’impôts. 

En résumé, si les réductions d’impôts proposées par Trump pouvaient profiter aux marchés en améliorant la rentabilité des entreprises, les réalités politiques et les obstacles législatifs pourraient limiter la portée de ces changements. Les investisseurs surveillent de près si ses politiques gagneront du terrain au Congrès. 

Toutes choses égales par ailleurs, il est estimé par la Bank of America que la proposition de Donald Trump d’abaisser le taux d’imposition des sociétés de 21% à 15% augmenterait le BPA du S&P 500 de 4%.

Suivant: comment réagissent les marchés en cas de Congrès divisé? 

Comment réagissent les marchés en cas de Congrès divisé? 

Si les investisseurs n’ont pas encore une vision claire de la réaction des marchés après ces élections, ils peuvent néanmoins prendre note des performances historiques des actions lorsque le Congrès est divisé entre les partis. 

En fait, ce qui est peut-être contre-intuitif, les actions se comportent bien lorsque le Congrès est divisé, le S&P 500 enregistrant en moyenne des gains annuels de plus de 17% dans de tels scénarios.

Selon les analystes de LPL Financial, les actions ont progressé au cours de chacune des 11 dernières fois où le Congrès était divisé, et 2024 pourrait être la douzième. 

La raison en est que le blocage du Congrès réduit la probabilité de changements politiques perturbateurs, ce que les actions favorisent généralement. 

Dans le contexte actuel, un Congrès divisé pourrait également minimiser le risque d’une mise en place de taxes d’importation massives sous une administration Trump. 

Un gouvernement divisé rassure généralement les marchés en offrant un environnement politique plus prévisible.

Depuis 1929, la configuration la plus fréquente à Washington a été un contrôle de la Maison-Blanche et des deux chambres du Congrès par les Démocrates, ce qui a entraîné une hausse annuelle moyenne de 9,4% du S&P 500 sur 34 ans. 

La deuxième configuration la plus courante a vu les Républicains à la MaisonBlanche et les Démocrates diriger les deux chambres, avec un rendement annuel plus faible de 4,9% sur 22 ans. 

La meilleure performance sous un gouvernement divisé s’est produite avec un président démocrate, un Sénat démocrate et une Chambre républicaine, avec une hausse moyenne de 13,6%, bien que cela n’ait duré que de 2011 à 2014 sous Obama.

Comment réagissent les marchés avec un Congrès totalement Républicain? 

Les performances historiques montrent que sous un Congrès entièrement républicain, le S&P 500 enregistre une hausse moyenne de 13,4% sur un an. Cela est souvent attribué à un environnement politique plus stable, favorisant les politiques probusiness. 

Cependant, un Congrès divisé tend à surpasser cette performance, avec un rendement moyen de 17,2% sur un an. Ce scénario est bien perçu par les marchés, car il réduit les risques de changements politiques disruptifs, minimisant ainsi l’effet potentiel de hausses d’impôts ou de régulations strictes, en particulier sous une administration Harris.

Un tel blocage législatif favorise un cadre politique plus prévisible, ce qui a tendance à rassurer les investisseurs. 

En effet, un Congrès divisé a historiquement conduit à des gains annuels du S&P 500 lors des 11 derniers scénarios similaires, avec des hausses observées à chaque occasion, créant un environnement propice aux marchés financiers, et réduisant la probabilité de perturbations économiques.

Suivant: quels sont les secteurs qui pourraient théoriquement profiter de l’arrivée de Trump? 

Quels sont les secteurs qui pourraient théoriquement profiter de l’arrivée de Trump? 

La perspective d’un deuxième mandat de Trump pourrait influencer significativement le sentiment des investisseurs. On estime que l’élection de Donald Trump pourrait avoir un effet légèrement positif sur la croissance économique à court terme, mais cet effet pourrait être rapidement annulé par une inflation importée et des tensions sur la politique monétaire. 

Au niveau des secteurs voici ce que l’on peut dire :

  • Énergie fossile : Trump est également susceptible d’annuler les mandats de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) pour les ventes de véhicules électriques, qui exigent actuellement que 56% des nouveaux véhicules vendus soient électriques d’ici à 2032. Il pourrait également supprimer les incitations fiscales en faveur des véhicules électriques prévues par la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act). 
  • Pharmaceutique : La réduction du coût des médicaments et le renforcement de la production nationale de médicaments essentiels sont une autre initiative que Trump pourrait entreprendre, ce qui pourrait être avantageux pour des entreprises pharmaceutiques américaines et notamment des biotechs 
  • La fin des conflits (vraiment?!) : La volonté de Donald Trump de faire «cesser immédiatement» les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine pourrait bénéficier à des entreprises de construction américaine, mais peser négativement sur les entreprises en lien avec l’armement 
  • L’éducation : Donald Trump prévoit de transférer le contrôle de l’éducation du ministère fédéral de l’Éducation aux gouvernements des États, qu’il estime mieux à même d’adapter les politiques éducatives à leurs communautés. On pourrait ainsi voir des acteurs de l’education technology en profiter. 
  • Les petites & moyennes capitalisations : Les actions des petites et moyennes capitalisations devraient bénéficier d’une présidence Trump en raison de ses politiques favorables aux entreprises, qui stimulent la croissance économique et créent des opportunités pour ces sociétés. En outre, les petites capitalisations bénéficient de la perspective de taux d’intérêt plus bas, qui réduisent les coûts d’emprunt pour les nombreuses entreprises non rentables du secteur qui dépendent du financement par l’emprunt. 
  • Les prisons : Après l’entrée en fonction du président Donald Trump en 2017, le procureur général de l’époque, Jeff Sessions, a signé un décret annulant une directive de l’ère Obama visant à éliminer progressivement l’utilisation des prisons privées. Cela a fait monter en flèche les actions des deux plus grandes sociétés de prisons privées — CoreCivic et GEO Group — qui ont toutes deux atteint un pic post-électoral en avril 2017. L’initiative pourrait être le même.

Enfin, en Europe, théoriquement toujours, les actions européennes et chinoises pourraient être affectée négativement dans un premier temps. 

L’industrie automobile européenne serait particulièrement vulnérable à une potentielle guerre commerciale avec les États-Unis, à cause des droits de douane. 

De plus, le secteur du luxe et les entreprises européennes de haute technologie pourraient également souffrir des représailles commerciales américaines. 

La réaction des secteurs sur le court terme en cas de gouvernement divisé sous la houlette de Donald Trump devait être plus ou moins pareille. La consommation discrétionnaire pourrait être sous une pression négative, tout comme les énergies renouvelables et les leaders ESG.

L’action à suivre 

Il y aura beaucoup d’entreprises à regarder à l’ouverture des marchés américains mercredi prochain, mais il y a en peut-être une à surveiller de très (très) près : Trump Media & Technology Group. 

Cette entreprise a en effet évolué aujourd’hui en fonction des sondages et des déboires juridiques du président américain. On peut donc supposer que l’action touche un plus haut niveau historique aujourd’hui ou ces prochains jours en tout cas. 

Pour mémoire, Trump Media & Technology Group Corp. (DJT US) est une société américaine de médias et de technologie dont le siège se trouve à Sarasota, en Floride. 

Elle gère la plateforme de médias sociaux Truth Social et appartient principalement à l’ancien président américain Donald Trump.

Fondée par Andy Litinsky et Wes Moss en 2021, elle est entrée en bourse le 26 mars 2024, après avoir fusionné avec Digital World Acquisition Corp. (DWAC), une société d’acquisition à vocation spéciale (SPAC). Rappelons que Donald Trump détient près de 57% de l’entreprise…

Et sur le long terme alors?

Il est souvent difficile de séparer ses investissements de la politique, mais il est important de ne pas accorder trop d’importance aux résultats des élections pour prendre des décisions financières. En effet, les résultats électoraux ont peu d’effets sur les rendements des investissements à long terme. Malgré les discours alarmistes entourant les campagnes présidentielles, les marchés financiers ont tendance à bien se comporter, quel que soit le parti au pouvoir. 

Pour illustrer cela, depuis 1950, le S&P 500 a généré un rendement cumulé de 359’416% (dividendes réinvestis), couvrant 14 présidents, dont sept républicains et sept démocrates. En d’autres termes, un investissement de 1’000 dollars dans le S&P 500 en janvier 1950, avec réinvestissement des dividendes, vaudrait aujourd’hui environ 3’594’160 dollars. 

Ce chiffre montre que les investisseurs ne devraient pas baser leurs stratégies sur les résultats des élections, mais plutôt adopter une vision à long terme.

Suivant: comment vont évoluer le dollar et les cryptomonnaies? 

Comment vont évoluer le dollar et les cryptomonnaies? 

C’est une nouvelle fois une question difficile, car il y a de nombreux facteurs qui expliquent l’évolution du billet vert (l’économie, la dette ou encore les taux d’intérêt). 

Si on peut imaginer qu’avec la victoire de Donald Trump le dollar va augmenter sur le court terme, sur le moyen terme, les choses ne semblent pas aussi évidentes. 

En analysant une nouvelle fois le passé, on constate les évolutions suivantes : 

  • Sur les six dernières administrations, c’est sous le président Clinton que le dollar a le mieux performé, gagnant 19,61% de sa valeur. 
  • Le dollar a connu la pire performance sous le président W. Bush, perdant 22,00% de sa valeur. 
  • Sur l’ensemble des mandats républicains, le dollar a perdu 36,17% de sa valeur.

La victoire de Trump devrait avoir un effet majeur sur le marché des cryptomonnaies (sur le court terme) en favorisant un environnement plus favorable aux cryptomonnaies, car Trump a exprimé un nouvel enthousiasme pour les monnaies numériques. 

Son administration pourrait revenir sur certaines mesures de répression réglementaires de l’ère Biden et créer des initiatives telles qu’un «stock national stratégique de bitcoins», positionnant les États-Unis comme un leader mondial dans l’espace cryptographique. 

Cette approche réglementaire assouplie pourrait attirer davantage d’investissements et d’innovations dans le secteur des cryptomonnaies, mais elle soulève également des inquiétudes quant aux risques accrus de fraude et à la protection insuffisante des consommateurs, comme le montre l’examen minutieux du secteur par la Commission des opérations de bourse (SEC).

Comment vont évoluer les matières premières? 

Le retour de Donald Trump au pouvoir pourrait avoir une influence significative sur les prix des matières premières, notamment en raison de ses politiques favorables au charbon, à l’exploitation minière et au protectionnisme. 

Si Donald Trump annule la loi de Biden sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act), cela pourrait profiter aux matières premières énergétiques traditionnelles comme le charbon et le pétrole, tout en stimulant éventuellement la demande de métaux du groupe du platine (MGP) utilisés dans les moteurs à combustion interne. 

Toutefois, les politiques économiques et la trajectoire de croissance de la Chine restent un facteur clé des prix mondiaux des matières premières, ce qui signifie que si les politiques de Donald Trump pourraient influencer certains secteurs, la force plus importante de la domination économique de la Chine continuera à jouer un rôle majeur dans l’évolution de la demande globale de matières premières et des mouvements de prix. 

En outre, l’intensification des tensions commerciales avec la Chine sous Donald Trump pourrait faire grimper davantage les prix en perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales. 

Enfin, on peut imaginer que les incertitudes liées à l’arrivée de «l’homme controversé» pourraient bénéficier à l’or.

Suivant: le résumé «crucial» 

Le résumé «crucial»

Vous trouverez ci-dessous un résumé des évolutions potentielles des différents actifs/régions à une arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Synthèse 

Une victoire de Donald Trump pourrait entraîner des changements significatifs pour les marchés financiers, avec des réductions d’impôts pour les entreprises, un soutien accru aux énergies fossiles, et une approche protectionniste en matière de commerce. 

Cette politique pourrait profiter à certains secteurs, notamment l’énergie, l’industrie pharmaceutique, et les petites capitalisations, tout en posant des risques pour les échanges commerciaux, en particulier avec l’Europe et la Chine. 

La cryptomonnaie pourrait bénéficier de sa position favorable, avec une réglementation potentiellement assouplie. Cependant, son programme de réduction des impôts et d’augmentation des dépenses militaires pourrait alourdir la dette nationale. 

Enfin, un retour de Trump à la Maison-Blanche pourrait aussi stimuler les matières premières comme le charbon et le pétrole, tout en augmentant la demande d’or en raison des incertitudes.