La copropriété, course à obstacles ou marathon bureaucratique?
Gabriel Marcu|Mis à jour hier à 12h34La Loi 16 qui sera modifiée prochainement prévoit ces nouvelles exigences comme des opportunités préventives plutôt que le considérer comme des obstacles. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ – Vivre en copropriété au Québec, c’est un peu comme participer à une compétition de jeux télévisés où vous n’avez jamais reçu les règles, mais où « tout le monde » (rôle interprété d’une manière magistrale par de charmants courtiers immobiliers) vous assure en disant que vous allez adorer ça.
Sans parler des syndicats de copropriétés, qui naviguent dans un océan d’obligations. Entre la gestion des budgets, le respect des normes légales et la gestion des sinistres, c’est à se demander s’il ne faudrait pas un diplôme en administration publique pour simplement suivre.
Comme jouer à Tetris
La réponse pourrait bien se trouver du côté de la prévention, qui représente la bouée de sauvetage qu’on néglige jusqu’au moment où le navire commence sérieusement à couler.
Soyons réalistes. Le système judiciaire québécois ressemble à une partie de Tetris, où les dossiers s’empilent sans fin jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place. Vous pensiez résoudre un petit conflit sur le pitou d’un copropriétaire qui s’exprime librement? Vous voilà embarqué dans un marathon juridique digne des épopées les plus longues de l’histoire!
Après tout, quoi de plus excitant que d’attendre des années pour résoudre un litige qui aurait dû se terminer autour d’un café?
Pendant ce temps, les copropriétaires s’impatientent et les gestionnaires s’arrachent les cheveux en réalisant que cette bataille pour un ajustement minuscule pourrait bien se prolonger plus longtemps que la construction du nouveau pont Champlain. Bref, tout est fait pour que vous regrettiez amèrement de ne pas avoir pris des mesures préventives.
Vos amis les assureurs
Ah, les compagnies d’assurance! Si vous pensiez qu’elles allaient vous sauver la mise rapidement après un sinistre, vous n’avez probablement jamais eu affaire à un dégât d’eau dans votre copropriété. Ces professionnels du mystère ont une passion secrète pour les labyrinthes bureaucratiques et les questionnaires interminables. Une simple fuite devient une enquête de détective digne d’Agatha Christie.
Finalement vous allez constater que vous êtes assurés « tout risque » sauf pour vous faire rembourser lors d’un sinistre.
Encore là, la prévention aurait évité cette épreuve psychologique.
C’est bien connu, les copropriétaires sont de véritables gladiateurs lorsqu’il s’agit de défendre leurs droits. Mais dès qu’on évoque leurs obligations, il ne reste plus que des sièges vides dans la salle. Vous vouliez parler de l’entretien des espaces communs ou du respect des règlements? Ils disparaissent plus vite que les costardes à l’érable au buffet du syndicat.
Des outils
La Loi 16 format amélioré, qui sera adoptée prochainement, prévoit ces nouvelles exigences comme des opportunités préventives plutôt que le considérer comme des obstacles.
- Études de fonds de prévoyance: un investissement à long terme
Les études exigées par la loi ne sont pas qu’une formalité. Elles représentent un investissement crucial pour la santé de votre copropriété. Considérez-les comme une consultation médicale préventive : identifier des problèmes mineurs avant qu’ils ne deviennent chroniques. Assurez-vous de faire affaire avec un ingénieur, un architecte ou un technologue professionnel. - Carnets d’entretien: un outil de transparence
Le carnet d’entretien de votre copropriété fonctionne comme un journal de bord. En l’utilisant correctement, vous maintenez une trace des interventions passées ou futures tout en favorisant une culture de transparence et de responsabilité. - Attestation sur l’état du syndicat: un seau de qualité
Le certificat de conformité peut sembler une contrainte administrative, mais c’est en réalité un gage de qualité pour votre copropriété. Prenez cette démarche au sérieux et faites-en un motif de fierté. Un immeuble bien entretenu est une source de gratitude.
Le drame, c’est que ces fameuses obligations ne sont pas là pour décorer comme la majorité des intervenants les considèrent présentement.
Elles existent entre autres pour prévenir les déséquilibres financiers intergénérationnels, pour responsabiliser et surtout pour éviter des tragédies, malheureusement de plus en plus fréquentes dans nos copropriétés.
Finalement, les exigences de la loi 16 (format amélioré) ne sont pas des bêtes à abattre, mais plutôt des guides vers une gestion de copropriété plus responsable et éclairée.
La prévention comme remède naturel
La prévention, plus que jamais, arrive en volant, avec sa cape et son sourire confiant.
La prévention, ce n’est peut-être pas la partie la plus glamour de la gestion d’une copropriété, mais c’est sans doute la plus intelligente. Plutôt que d’attendre qu’une inondation transforme votre garage en piscine municipale, pourquoi ne pas anticiper le problème? Mieux vaut investir un peu de temps (et soyons honnêtes, de l’argent) aujourd’hui pour éviter d’avoir à réparer les pots cassés demain.
Imaginez un monde où tout roule, où les conflits sont évités avant même d’apparaître, et où les assureurs n’ont plus de raison de vous faire tourner en bourrique avec des demandes de justifications obscures.
Ce monde est possible, et il commence par un peu de prévention. C’est ce qui peut transformer la gestion d’une copropriété d’un cauchemar permanent en une simple routine.
J’espère sincèrement que cet article, qui reflète l’actualité dans une formule amicale, saura apporter un souffle de motivation vers la prévention pour les syndicats de copropriété!