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Josée Methot

Espace minier

Josée Methot

Expert(e) invité(e)

Des régions sont bien plus minières qu’elles ne se l’imaginent!

Josée Methot|Mis à jour le 27 novembre 2024

Des régions sont bien plus minières qu’elles ne se l’imaginent!

(Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. Entre 2014 et 2022, la contribution de l’industrie minière au PIB du Québec a fait un bond de 56,8% pour atteindre plus de 12 milliards de dollars (G$) en 2022.

Voilà un signe que les sociétés minières ont des plans d’avenir pour le Québec, surtout si on en croit les dépenses d’investissement de 1,3G$, visant notamment à augmenter significativement la capacité des mines existantes.

C’est ce qui ressort d’une étude que vient de rendre publique l’Association minière du Québec sur les retombées économiques de l’industrie minière. Si les données sont celles de 2022, elles constituent tout de même les plus récentes disponibles et les plus complètes.

Bien qu’on puisse s’imaginer que le secteur minier est un vecteur important de création de richesse, c’est seulement lorsqu’on mène cette étude que l’on en saisit toute l’ampleur.

Montréal et Montérégie, régions minières?

Fait étonnant, c’est la part que récoltent les grands centres comme Montréal.

Évidemment, aidée par la bonne performance du cours de l’or, l’Abitibi-Témiscamingue continue de trôner au sommet en tant que région minière numéro un en matière d’emplois (15 313 années-personnesen emplois directs, indirects et induits) et du nombre de fournisseurs (1 149 entreprises).

Montréal se classe étonnamment au deuxième rang en matière d’emplois générés (9 729 années-personnes – en emplois directs, indirects et induits), suivie de la Montérégie (6 271).

Il en est de même du côté du nombre de fournisseurs avec 657 pour Montréal et 322 pour la Montérégie. 

Les gouvernements aussi en profitent

Cette étude démontre donc avec éloquence que c’est tout le Québec qui profite de la présence de l’industrie minière, et pas seulement les régions qui accueillent les projets miniers.

C’est encore plus vrai lorsqu’on ajoute les revenus pour les gouvernements.

Ce sont 1,9 G$que le gouvernement du Québec a encaissés grâce à l’activité minière et 735 millions (M$) pour le gouvernement fédéral. Et ce, en excluant l’impôt sur les sociétés.

Pour le Québec, de ce chiffre, 562M$ proviennent des redevances minières, qui ont augmenté de 364% depuis 2014.

Bien sûr, toute proportion gardée, les régions dites minières sont celles pour qui il est vital de maintenir une industrie minière forte.

En Abitibi-Témiscamingue par exemple, les emplois soutenus par l’industrie minière représentaient 21% de l’emploi total de la région, 26% des salaires et 29% du PIB régional.

Les emplois comptaient pour 13% des emplois combinés de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec en 2022.

Toujour plus de femmes et d’Autochtones

D’autres données rendent très fière l’industrie minière. C’est le cas de l’augmentation notable de la représentation féminine et autochtone en emplois directs au sein des sociétés minières.

Si en nombre absolu les chiffres peuvent paraître petits, c’est la tendance à la hausse qui impressionne.

Le nombre de femmes dans l’industrie a grimpé de 57% en huit ans, passant de 1 398 à 2 201.

Le total de travailleurs issus des communautés autochtones a atteint 456, soit une augmentation de 77% depuis 2014.

Mais si vous allez sur un site minier, vous en rencontrerez beaucoup plus que ça, puisqu’une grande majorité des travailleurs autochtones sont à l’emploi de sous-traitants aux entreprises minières et ce nombre n’est pas capté par l’étude de l’AMQ.

Cette augmentation du nombre de femmes et de travailleurs autochtones s’explique de plusieurs façons, entre autres par davantage d’automatisation et différentes initiatives de formation et de rapprochement visant à attirer une main-d’œuvre autochtone toujours plus grande.

Il demeure du chemin à faire, mais le train est véritablement en marche. La volonté est aussi bien réelle.

L’industrie minière est clairement un vecteur d’enrichissement pour le Québec en générant plus de 15 500 emplois directs.

Avec un salaire annuel moyen de près de 118 000$, les travailleurs de l’industrie minière ont des revenus très supérieurs à la moyenne québécoise. On parle de plus de deux fois le revenu d’emploi médian au Québec en 2022.

Au total, l’industrie procure de l’emploi, de façon directe, indirecte et induite, à plus 51 000 années-personnes sur le territoire québécois.

Bien que généralement méconnue parce que davantage située à l’extérieur des grandes agglomérations, l’industrie minière a un impact marqué partout au Québec.

C’est pour mieux démontrer son apport qu’il est important de produire cette étude.

On a souvent entendu que le Québec ne récolte pas sa juste part de retombées de l’activité minière. Cette étude remet les choses en perspective et permet d’apprécier la contribution du secteur à sa juste valeur.