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Philippe Leblanc

Entre les lignes

Philippe Leblanc

Expert(e) invité(e)

Contrôler ce qui est contrôlable

Philippe Leblanc|Mis à jour le 15 novembre 2024

Contrôler ce qui est contrôlable

(Photo: Getty Images)

EXPERT INVITÉ. Avec la récente victoire de Donald Trump en tant que prochain président des États-Unis, je crois que nous entrons dans une période hautement imprévisible et incertaine. Nombre d’éléments sur lesquels nous pouvions compter avec confiance dans le passé pourraient être fortement ébranlés.

Du point de vue économique, l’incertitude prévaut tant au niveau des relations commerciales entre les États-Unis, le Canada et les autres pays, que de la réglementation qui encadre de nombreuses industries, du déficit budgétaire du gouvernement américain, de l’indépendance de la Réserve fédérale, du taux d’imposition des entreprises américaines, de l’évolution des taux d’intérêt, et j’en passe.

Cela me fait penser à un joueur de tennis qui doit composer avec de nombreux facteurs incertains et imprévisibles, qu’il s’agisse des conditions météorologiques (vent, chaleur, soleil, etc.), du style de jeu de son adversaire, de la surface du terrain, des balles, de l’arbitrage, etc. Chacun de ces facteurs peut avoir un impact significatif sur le déroulement d’un match et faire la différence entre une victoire et une défaite, d’où le stress qu’ils peuvent engendrer.

Or, la seule chose qu’un joueur de tennis peut faire pour se préparer à un match est de se concentrer sur les quelques éléments sur lesquels il a un certain contrôle : sa préparation d’avant-match, son plan de match, son attitude générale, etc. Quant aux autres facteurs qui sont imprévisibles et hors de son contrôle, tout ce qu’il peut faire est de s’attendre à toute éventualité et d’être prêt à s’y adapter du mieux qu’il peut. Par exemple, s’il vente beaucoup, il pourra ajuster son plan de match afin de contrer ou de profiter des effets du vent.

Pour moi, c’est pareil en matière d’investissement. La seule chose qu’un investisseur peut faire est de se concentrer sur les facteurs qui sont sous son contrôle et de se préparer psychologiquement à toute éventualité.

Quels sont les éléments que nous contrôlons en tant qu’investisseurs?

– Les titres que nous possédons en portefeuille. Les marchés boursiers ont particulièrement bien performé au cours des derniers mois, et tout semble aller pour le mieux en Bourse. Peut-être devrions-nous profiter de ce contexte pour faire un petit ménage dans notre portefeuille en vendant les quelques sociétés dont nous avons peu confiance dans le modèle d’affaires ou les perspectives à long terme.

– La construction de notre portefeuille. Selon le contexte, nous pouvons ajuster notre portefeuille pour nous orienter vers des titres plus «dynamiques» ou plus «défensifs».

– Nous pouvons ajuster le niveau d’encaisse de notre portefeuille. Je crois qu’il est souvent préférable d’être presque pleinement investi, mais rien n’empêche d’augmenter légèrement le niveau d’encaisse lorsque nous constatons moins d’opportunités sur le marché.

— Être aux aguets. En période de haute incertitude, les marchés boursiers tendent à devenir plus volatils, tant à la hausse qu’à la baisse. Avec Trump à la tête des États-Unis, il est possible que certains secteurs soient avantagés tandis que d’autres seront affectés. Certains titres pourraient corriger, ce qui pourrait créer des opportunités pour l’investisseur à long terme. Il est donc judicieux de garder les yeux ouverts et d’être prêt à saisir les occasions si elles se présentent.

— Penser à long terme. Même si les perspectives sont nébuleuses à court et moyen termes, elles demeurent favorables sur le long terme, soit sur une période de 10 ans et plus.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Chef des placements chez COTE 100