L'énigme RTA
La région attend également beaucoup des projets de Rio Tinto Alcan (RTA). On saura d'ici la fin de 2011 si l'entreprise poursuivra la construction de l'usine-pilote AP50 à Jonquière. Des investissements de 3,6 G$ sont prévus. L'agrandissement éventuel de l'aluminerie d'Alma pourrait générer des retombées de 1 G$. Tout dépendra de la vigueur des marchés pour le métal gris.
Chose certaine, RTA n'agira pas comme force motrice de deuxième et de troisième transformation de l'aluminium. Cette sensibilité qui existait avec Alcan a disparu depuis son acquisition par Rio Tinto. La multinationale entend plutôt favoriser et accompagner la croissance locale et mondiale des équipementiers et des fournisseurs de service.
Ce choix en désole plus d'un. Il est qualifié de " tragédie " par l'économiste Roger Boivin, de la société-conseil Groupe Performance Stratégique. " Nous perdons le virage de la deuxième et troisième transformations ", estime quant à lui Alain Boulianne, directeur de la Société des fabricants régionaux.
L'économiste Marc-Urbain Proulx, de l'UQAC, suggère que RTA vende son aluminium à des tarifs préférentiels aux industriels qui s'établiraient dans la région. " À l'heure actuelle, les lingots coûtent le même prix, peu importe la localisation géographique du transformateur ", dit-il.