Place au design pour embellir la métropole

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Place au design pour embellir la métropole

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Par Pierre Théroux

Pour Montréal, c'est l'occasion d'en faire un exemple de développement urbain qui marie design et préoccupations environnementales.

"Nous voulons en faire un modèle en matière d'urbanisme et de développement durable", dit André Lavallée, maire de l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, qui précise qu'il s'agit de transformer ce site en quartier vert et axé sur l'utilisation des transports collectifs.

D'une superficie de 11,5 hectares délimitée par les rues Saint-Denis et Bellechasse, le boulevard Saint-Laurent et un chemin de fer, le site Bellechasse est au carrefour de trois arrondissements (Rosemont-Petite-Patrie, Outremont et Plateau-Mont-Royal).

C'est là où certains projets majeurs ont déjà été annoncés, notamment une nouvelle bibliothèque, qui devrait occuper les anciens ateliers municipaux Rosemont et le nouveau campus de l'Université de Montréal (ancienne cour de triage d'Outremont). Ce secteur avait aussi été ciblé pour la construction du futur CHUM.

Logements et espaces commerciaux

L'arrondissement envisage un développement mixte qui comprendrait quelque 1 500 logements, adaptés à différents types de ménages et de revenus, des espaces industriels, commerciaux et professionnels, ainsi que d'importants espaces verts.

On veut favoriser l'implantation d'entreprises du secteur de la nouvelle économie, notamment les sciences de la vie et l'informatique. Dans un désir de sauvegarde du patrimoine architectural, l'arrondissement souhaite aussi conserver et recycler les bâtiments d'intérêt, témoins des différentes vocations du site au cours de son histoire.

"Bellechasse, comme le site Angus, sera un autre exemple de reconversion réussie d'un ancien site industriel", affirme M. Lavallée, d'ailleurs ancien conseiller municipal du quartier qui a vu naître le Technopole Angus.

La revitalisation du site Bellechasse a fait l'objet de plusieurs activités publiques. L'automne dernier, des équipes d'architectes, de designers urbains et d'autres concepteurs ont participé à un atelier de design urbain qui visait à proposer divers scénarios d'aménagements. Les citoyens étaient aussi invités à faire connaître leur vision du quartier, dans le cadre notamment d'un forum de discussion.

"C'était primordial d'être à l'écoute des créateurs et des citoyens pour connaître leurs idées, leurs besoins", dit M. Lavallée.

Affirmation de Montréal comme ville design

La mise à contribution de créateurs et de citoyens à l'élaboration du projet de revitalisation du secteur Bellechasse n'est pas étrangère à la désignation en 2006 de Montréal comme Ville UNESCO de design, accueillie avec scepticisme et ironie par certains.

"Il y a eu le même cynisme dans les autres villes ayant reçu cette nomination", note Marie-Josée Lacroix, directrice de Design Montréal.

Mais, précise-t-elle, "les gens n'ont pas compris que l'UNESCO vise ainsi à reconnaître les efforts de la ville, son potentiel et son bassin de talent en matière de design. C'est un effet de levier qui nous pousse à accentuer l'affirmation de Montréal comme ville de design."

Un levier qui, depuis deux ans, a donné naissance à différents projets d'amélioration de l'immobilier urbain. Comme la mise en valeur du site Bellechasse, les cinq shukos du maire (voir texte en page 59), ou encore la mise en lumière de la façade de la salle de spectacle et d'exposion du Gesù, attenante à l'église ancienne située rue De Bleury, qui a récemment amené une trentaine de créateurs d'ici et d'ailleurs à soumettre leurs propositions d'éclairage architectural et scénographique.

La Ville de Montréal et le gouvernement du Québec viennent même d'annoncer des investissements de 1,5 million de dollars pour accélérer la mise en lumière du Quartier des spectacles.

Le futur Planétarium fait aussi l'objet d'un concours international d'architecture pour la conception de ce nouveau musée, qui sera érigé à côté du Biodôme sur le site des installations olympiques et ouvrira ses portes en 2012.

Secteur porteur de la nouvelle économie

Montréal a ciblé l'industrie du design comme l'un des secteurs porteurs de la nouvelle économie montréalaise. Une industrie qui représente quelque 20 000 emplois et des retombées économiques évaluées à 750 millions de dollars et englobe notamment l'architecture, le design industriel, le design d'intérieur, le design graphique et le design de mode.

L'aménagement du Quartier international de Montréal, un espace urbain situé entre le Centre des affaires et le Vieux-Montréal, est un des projets phares réalisés ces dernières années.

Celui du Quartier des spectacles, qui ceinture la Place des Arts, fait aussi l'objet d'un projet particulier d'urbanisme qui prendra forme au cours des prochaines années.

Pour continuer dans cette voie, un groupe de travail a été récemment mis sur pied avec mission d'analyser les pratiques montréalaises en matière d'aménagement et de proposer un plan d'action. L'organisme Design Montréal a publié des cahiers des bonnes pratiques en design, destinés aux créateurs à la recherche d'exemples pour imaginer et réaliser la ville du 21e siècle.

Le concours Commerce Design, lancé au milieu des années 1990, avait déjà fait valoir auprès des commerçants montréalais l'importance d'investir dans la qualité de l'aménagement de leur établissement. En septembre dernier, Bruxelles devenait la sixième ville du monde, après Trois-Rivières, New York, Marseille, Lyon et Saint-Étienne (en France), à adopter le concept.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

Il y a 8 minutes | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.