La prochaine Mecque du bleuet sauvage

Publié le 19/02/2009 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 22:26

La prochaine Mecque du bleuet sauvage

Publié le 19/02/2009 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 22:26

Par Marc Gosselin

Non, les bleuets sauvages transformés au Lac-Saint-Jean ne proviennent pas tous du Royaume, ont indiqué des producteurs nord-côtiers rencontrés par Les Affaires.

Depuis toujours, le bleuet sauvage est associé au Lac-Saint-Jean. Mais que les Jeannois se le tiennent pour dit : leur monopole sur le petit fruit aux vertus antioxydantes achève.

Car la Côte-Nord pourrait devenir la Mecque du bleuet sauvage d'ici une quinzaine d'années, croit Laurier Tremblay, agronome du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), région Côte-Nord.

Propriétaire de la PME Les bleuets du 50e parallèle, une bleuetière située à Longue-Pointe-de-Mingan, près de Havre-Saint-Pierre, Omer Rail a flairé la bonne affaire il y a cinq ans.

Cet homme de la mer s'est départi de son bateau de pêche et de son usine de transformation. "Les pêcheries ne sont plus ce qu'elles étaient dans la région. J'ai vendu mon usine de transformation en 2001, au bon moment, avant que les prix diminuent", indique l'homme d'affaires.

À sa première année, il y a trois ans, M. Rail cultivait 300 hectares de bleuets. L'an dernier, il en cultivait 800. En 2009, il atteindra le cap des 1 000 hectares.

Le bleuet sauvage est présent sur la Côte-Nord, souvent sous des lichens. Le sol, acide, est propice à la culture du petit fruit bleu. Des travaux de désherbage et d'aménagement seront nécessaires pour aider un peu la nature, dit Omer Rail.

"Il y a quelques années, le MAPAQ a cartographié la région, de Tadoussac à la rivière Moisie, à l'est de Sept-Îles. Il a recensé un potentiel de 50 000 hectares", explique Denis Picard, propriétaire de Bleuetière Bleu-Nord, de Sept-Îles. À titre comparatif, il y a 38 000 hectares de bleuets sauvages cultivés au Lac-Saint-Jean.

Le potentiel du territoire est énorme, mais tout reste à faire, convient M. Picard.

Transformation

La culture du bleuet constitue une première étape dans le plan d'affaires d'Omer Rail. D'ici quelques années, le producteur espère établir ses propres usines de transformation de petits fruits sur la Côte-Nord.

Une deuxième étape s'est concrétisée l'été dernier, lorsqu'il a conclu un partenariat avec Maison Bergevin, une entreprise de Québec qui transforme des petits fruits nordiques (bleuet, canneberge et cassis). "Cette usine s'est installée à Port-Cartier, dans une ancienne installation de transformation du poisson dont je suis propriétaire", explique l'homme âgé de 57 ans.Plus de 100 000 livres de bleuets ont été transformés l'année dernière à Port-Cartier.

Cette initiative, qui a nécessité des investissements de 450 000 $ pour l'achat d'équipement, a fourni du travail à huit personnes.

"Je veux continuer à travailler en R-D sur les vertus antioxydantes des bleuets. J'aimerais en venir à développer des produits dérivés. Il s'agit d'un marché de niche", ajoute-t-il.

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