Une première banque européenne tombe?

Publié le 04/10/2011 à 07:45, mis à jour le 04/10/2011 à 07:49

Une première banque européenne tombe?

Publié le 04/10/2011 à 07:45, mis à jour le 04/10/2011 à 07:49

Par AFP

Photo : Bloomberg

La banque franco-belge Dexia, rattrapée par la crise trois ans après avoir échappé de peu à la faillite, semble aller tout droit vers un démantèlement qui ferait d'elle le premier établissement européen victime de la crise de la dette.

La perspective d'un tel scénario catastrophe a affolé les investisseurs. En à peine vingt minutes, l'action du groupe a fondu de plus d'un tiers de sa valeur dans les premiers échanges à la Bourse de Paris. A 7H45, heure de Montréal, elle en abandonnait encore près du quart à 0,99 euro (-23,7%).

Co-actionnaires, les deux Etats français et belge sont montés au créneau pour afficher leur engagement à sauver une nouvelle fois le groupe des eaux en apportant "leur garantie aux financements" qu'il a levés.

"Dans le cadre de la restructuration de Dexia, les Etats belge et français, en liaison avec les banques centrales, prendront toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des déposants et des créanciers", ont affirmé dans un bref communiqué, les ministres des Finances des deux pays, François Baroin et Didier Reynders.

A l'issue d'un conseil d'administration marathon de six heures, lundi soir à Bruxelles, la banque a ouvert la voie, dans un communiqué sibyllin, à de nouvelles cessions et alliances pour résoudre ses "problèmes structurels".

Le conseil d'administration a mandaté l'administrateur délégué Pierre Mariani pour "préparer, en concertation avec les Etats et les autorités de contrôle, les mesures nécessaires pour résoudre (ces) problèmes".

L'hebdomadaire Le Point évoque sur son site internet une "vente à la découpe", le quotidien Le Figaro annonçant lui une "liquidation ordonnée".

Selon une porte-parole de Dexia à Bruxelles, la direction "a donné des informations" sur la situation mardi matin au bureau du Comité d'entreprise européen du groupe, qui comprend des représentants des salariés, notamment belges, français et luxembourgeois.

Des contacts plus informels se poursuivent avec les représentants des syndicats, a-t-elle ajouté sans plus de détails.

"C'est la première banque qui est réellement impactée par la crise actuelle. Elle a toujours été fragile de part ses actifs beaucoup trop nombreux", a commenté Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel.

Dans son communiqué, Dexia a laissé entendre qu'il allait sans doute isoler hors de son périmètre le portefeuille de 95 milliards d'euros d'actifs à risque dont il cherche à se délester depuis des années et qui "pèse structurellement sur le groupe".

Au-delà, le conseil souhaite "ouvrir de nouvelles perspectives de développement" aux filiales française et belge.

Malgré une restructuration à marche forcée depuis 2010 sous l'impulsion de la Commission européenne, Dexia a été rattrapé par l'aggravation de la crise de la dette.

L'importante réduction de son bilan et de ses besoins en liquidités à court terme n'ont pas suffi à rendre son équilibre à l'établissement, à la merci d'une fermeture des robinets du financement comme en 2008, quand seule l'intervention des Etats français, belge et luxembourgeois l'avait sauvé.

Trop d'actifs, trop de prêts à long terme pour trop peu de dépôts, Dexia présente pour les marchés un profil trop risqué. Tour à tour, les agences de notation Fitch, la semaine dernière, puis Moody's lundi, avaient alerté sur les conséquences du tarissement de ses sources de refinancement.

Le conseil d'administration a acté cette impasse et ouvert la porte à des cessions en chaîne pour desserrer l'étau des marchés.

Le Figaro évoque la vente de la filiale turque Denizbank, de l'activité de gestion d'actifs, de banque privée mais aussi de la branche de banque de détail en Belgique, appuyée sur le vieux Crédit communal de Belgique, né il y a 151 ans.

Quant au portefeuille de prêts aux collectivités locales en France, qui pèse environ 70 milliards d'euros, il serait repris, toujours selon le quotidien, par une société créée par la Caisse des dépôts et la Banque Postale.

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