Risque de défaut: JPMorgan a reçu un versement de Moscou pour payer des intérêts

Publié le 17/03/2022 à 09:40, mis à jour le 17/03/2022 à 12:28

Risque de défaut: JPMorgan a reçu un versement de Moscou pour payer des intérêts

Publié le 17/03/2022 à 09:40, mis à jour le 17/03/2022 à 12:28

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a entraîné une flambée des cours des matières premières, gaz, pétrole, cuivre, et aluminium, ainsi que de nombreux prix alimentaires, ce qui menace l'activité économique et la capacité de nombreux États à nourrir leur population. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 16 mars 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.  

12h00 | New York — JPMorgan a bien reçu un versement de la Banque centrale russe destiné à payer une tranche d’intérêts liés à des obligations et l’a ensuite, avec l’accord des autorités américaines, transmis à Citigroup désormais en charge de distribuer l’argent aux détenteurs des obligations, a indiqué une source proche du dossier.

Ni JPMorgan ni Citigroup n’ont souhaité faire de commentaires sur cette opération. 

 

11h25 | Moscow — Le chef de l'Agence spatiale russe (Roscosmos), Dmitri Rogozine, a dit jeudi regretter amèrement la suspension de la mission russo-européenne ExoMars, annoncée par l'Agence spatiale européenne (ESA) en lien avec l'offensive russe en Ukraine.

«Les Européens se retirent du projet ExoMars. C'est un évènement très amer pour tous les enthousiastes spatiaux», a écrit M. Rogozine sur Telegram, alors que la mission ExoMars prévoyait le lancement en septembre d'un rover de l'ESA à destination de la planète Mars, à l'aide d'un lanceur et d'un atterrisseur russes.

«C'est très regrettable», a-t-il souligné.

Dmitri Rogozine s'est toutefois voulu rassurant, en affirmant que la Russie pourrait effectuer toute seule cette mission, «dans quelques années».

«Oui, nous allons perdre quelques années (…), mais nous pourrons effectuer tous seuls cette mission de recherches depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny», a-t-il assuré.

L'ESA a acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars et la recherche d'alternatives pour le lancement de quatre autres missions, à la suite de l'arrêt de la coopération avec l'agence spatiale russe Roscosmos en raison du conflit en Ukraine, selon un communiqué publié jeudi à l'issue de son Conseil.

Initialement prévu en 2020, le lancement d'ExoMars avait été reporté à cause de la pandémie de Covid, à septembre 2022. Il est aujourd'hui plus que compromis à cause d'une fenêtre de tir vers la planète rouge qui ne s'ouvre que… tous les deux ans.

 

L'ASE suspend la mission ExoMars

10h16 | Paris — L'Agence spatiale européenne (ESA) a acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars et la recherche d'alternatives pour le lancement de quatre autres missions, à la suite de l'arrêt de la coopération avec l'agence spatiale russe Roscosmos en raison de la guerre en Ukraine, a-t-elle annoncé jeudi par communiqué à l'issue de son Conseil.

La mission ExoMars prévoyait le lancement en septembre d'un rover de l'ESA à destination de la planète Mars, à l'aide d'un lanceur et d'un atterrisseur russes. Le conseil de l'agence spatiale européenne a chargé son directeur de lancer une étude industrielle rapide pour relancer ExoMars et chercher des alternatives pour les autres missions.

Les lancements de nombreuses missions de l'ESA reposaient jusqu'ici sur l'utilisation du lanceur russe Soyouz depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française. 

Roscosmos a riposté aux sanctions européennes, imposées à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine, en suspendant ses lancements de Soyouz depuis Kourou et en en rappelant son équipe d'une petite centaine d'ingénieurs et techniciens.

Initialement prévu en 2020, le lancement d'ExoMars avait été reporté à cause de la pandémie de Covid, à septembre 2022. Il est aujourd'hui plus que compromis à cause d'une fenêtre de tir vers la planète rouge qui ne s'ouvre que… tous les deux ans.

Selon une chorégraphie millimétrée, le rover de l'ESA, Rosalind Franklin, devait être transporté par une fusée Soyouz depuis Baïkonour au Kazakhstan, et se poser sur le sol martien à l'aide de l'atterrisseur «Kazatchok», également russe.

Toutes les autres missions de l'ESA reposant sur l'utilisation du lanceur Soyouz sont elles aussi suspendues. Il s'agit notamment de deux satellites destinés à la constellation européenne de localisations Galileo, de la mission scientifique Euclid et de la mission européo-japonaise d'observation de la Terre EarthCARE.

 

OCDE: le coût de la guerre évalué à plus d'un point de croissance

8h39 | Paris — Pas encore remise de la pandémie, l'économie mondiale pourrait voir sa croissance amputée de plus d'un point et son inflation augmenter de 2,5 points sur un an si les effets de la guerre en Ukraine s'avéraient durables, avertit l'OCDE.

«Le monde semble sortir du choc de la pandémie de COVID-19, qui a duré deux ans, mais seulement pour être frappé par une guerre brutale et dévastatrice en Europe», a affirmé jeudi l'économiste en chef de l'institution Laurence Boone, au cours d'une conférence de presse.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a entraîné une flambée des cours des matières premières, gaz, pétrole, cuivre, et aluminium, ainsi que de nombreux prix alimentaires, ce qui menace l'activité économique et la capacité de nombreux États à nourrir leur population.

«Le rôle de la Russie et de l'Ukraine dans l'économie mondiale est faible», concède l'Organisation de coopération et de développement économique dans un rapport publié jeudi, chiffrant ce poids à 2% du PIB mondial, tout comme la part de ces deux États dans le commerce mondial.

Mais ces deux pays ont une influence «importante sur l'économie mondiale» au regard de leur poids dans de nombreuses matières premières : ils représentent 30% des exportations mondiales de blé, 20% pour le maïs, les engrais minéraux et le gaz naturel, et 11% pour le pétrole, estime l'institution qui rassemble l'ensemble des pays développés.

Ces prix renchérissent très fortement le coût de l'énergie pour les ménages, celui des consommations intermédiaires pour les entreprises, et des prix alimentaires tels que le pain, la semoule, l'huile ou le sucre.

Si la flambée des prix se poursuit sur une année après l'éclatement du conflit, alors la croissance mondiale pourrait se voir amputée de plus d'un point et l'inflation augmenter de 2,5 points supplémentaires, a-t-elle calculé.

Le Fonds monétaire international a pour sa part affirmé le 10 mars qu'il reverrait à la baisse ses prévisions de croissance mondiale le mois prochain.

 

Inflation record

L'inflation est déjà persistante depuis des mois dans la plupart des régions du monde : elle est au plus haut depuis quarante ans aux États-Unis, à 7,9% en février, et a pulvérisé en zone euro son record en février depuis que l'office européen des statistiques la mesure en 1997, à 5,8%.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a affirmé jeudi que «la dynamique de l'inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma que nous avons connu avant la pandémie».

L'Europe sera la région la plus affectée par les conséquences économiques de l'invasion russe, anticipe l'OCDE, en raison de ses liens économiques et énergétiques étroits avec la Russie, particulièrement concernant les États ayant une frontière avec Moscou ou Kyiv: le choc pourrait se chiffrer à 1,4 point de croissance en moins pour la zone euro.

Parmi les réponses préconisées face à la crise, l'OCDE recommande une aide budgétaire «ciblée» aux secteurs les plus affectés par la flambée des prix, celle-ci pouvant être financée notamment par «l'imposition des gains exceptionnels dans certains pays».

Plusieurs États ont annoncé des mesures pour faire face à la hausse des prix: en France le gouvernement a présenté mercredi un «plan de résilience» visant les entreprises et les ménages.

Bien que le secrétaire général de l'OCDE Mathias Cormann a affirmé jeudi que les bouleversements économiques «devraient se poursuivre à l'avenir», l'OCDE estime que l'impact économique du conflit est «très incertain et dépendra de la durée de la guerre et des réponses des États».

Sur les denrées alimentaires, elle appelle les pays membres de l'organisation à augmenter leur production. Elle préconise aussi de s'abstenir de toute mesure protectionniste et de proposer un soutien multilatéral à la logistique.

La flambée des prix alimentaires représente un danger particulièrement grand sur la capacité à se nourrir dans de nombreuses régions du monde.

Exporté massivement par Moscou et Kyiv, le blé est la nourriture de base de très nombreux pays: un potentiel arrêt complet des exportations des deux capitales entraînerait «un risque accru de crises économiques dans certains pays, mais également des désastres humanitaires avec une forte augmentation de la pauvreté et de la faim», avertit l'institution.

La Turquie et l'Égypte importent plus de 70% de son blé des deux pays, et la Tunisie et Israël plus de 50%, selon les données fournies par l'OCDE.

 

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