Ukraine: la reprise des exportations de céréales saluée unanimement

Publié le 01/08/2022 à 17:43, mis à jour le 01/08/2022 à 17:52

Ukraine: la reprise des exportations de céréales saluée unanimement

Publié le 01/08/2022 à 17:43, mis à jour le 01/08/2022 à 17:52

Par AFP

(Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les dernières réactions au niveau international à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 19 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire. 

Face à la crise alimentaire mondiale, l’Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis l’invasion russe, avec le départ, salué unanimement, d’un premier bateau du port d’Odessa, même si Kyiv a jugé qu’il était «trop tôt» pour se réjouir.

Dans la soirée, les États-Unis ont annoncé l’envoi de nouvelles armes à l’Ukraine, notamment des munitions pour les stratégiques lance-roquettes multiples Himars.

Le cargo «Razoni a quitté le port d’Odessa (au sud de l’Ukraine, sur la mer Noire) à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul», en Turquie, où il sera inspecté, a annoncé lundi matin le ministère turc de la Défense.

Selon les autorités ukrainiennes, le bateau est chargé de 26 000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d’Ukraine depuis l’invasion russe le 24 février, mais depuis Berdyansk (au sud-est), sur la mer d’Azov, zone occupée par les Russes.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a «chaleureusement» salué le départ du navire, exprimant l’espoir que la reprise des exportations ukrainiennes, permise par un accord international, «apportera la stabilité et l’aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale».

La ministre britannique Affaires étrangères Liz Truss a de son côté martelé qu’«il ne peut y avoir de nouveau bombardement du port d’Odessa», en référence à une frappe russe sur le port ukrainien le 23 juillet qui avait soulevé l’inquiétude sur la mise en œuvre de l’accord.

 

«Efforts européens»

Au cours d’un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron l’a assuré de la poursuite des «efforts européens» pour aider Kyiv à exporter ses céréales.

Selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, 16 autres bateaux chargés de céréales «attendent leur tour» pour quitter Odessa, qui concentrait avant la guerre 60% de l’activité portuaire du pays.

Mais lundi soir, M. Zelensky a jugé qu’«il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions», dans son allocution quotidienne. «Attendons de voir comment l’accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie», même si «c’est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale».

L’accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l’Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l’égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis l’invasion russe, sous supervision internationale.

L’accord prévoit notamment l’instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l’exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.

De leur côté, l’UE et l’OTAN ont salué le départ du bateau de céréales ukrainiennes et réclamé la «mise en œuvre totale» de l’accord.

Moscou a également jugé l’événement «très positif». «Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement», a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l’exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.

Les deux accords doivent permettre d’atténuer la crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays les plus pauvres en raison du blocage des ports ukrainiens.

 

Bombardements

Sur le terrain, les frappes russes se sont poursuivies sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv (sud), où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche. Volodymyr Zelensky a rendu hommage à un «héros de l’Ukraine».

La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim, qui a signalé trois tués. M. Kim a ajouté sur son compte Telegram que «la ville est en train d’être détruite. Mais la chance est qu’il y a peu de morts, peu de blessés».

Mykolaïv est proche du front dans le sud de l’Ukraine, où les forces de Kyiv mènent une contre-offensive.

Dans la région voisine de Kherson, une ville prise par les Russes le 3 mars, l’Ukraine a dit avoir repris 46 localités occupées.

Les journalistes de l’AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout (est). Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.

L’armée russe a assuré avoir détruit deux systèmes américains d’artillerie de précision Himars lors d’une frappe sur une usine à Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d’Ukraine, deux dépôts de munitions à Siversk et Kalenyky, dans la région de Donetsk, et un dépôt de carburant près de Nikopol (sud-est).

L’artillerie est décisive dans le conflit en Ukraine. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d’attrition des munitions, dont les stocks sont cruciaux.

Les États-Unis, principal soutien de l’Ukraine, ont annoncé lundi l’envoi de nouvelles armes à Kyiv pour 550 millions de dollars, portant ainsi leur assistance militaire à plus de huit milliards au total. Cette aide comprendra des munitions pour les lance-roquettes Himars et 75 000 obus de 155 mm.

De son côté, la Russie a interdit lundi l’entrée sur son territoire à 39 personnalités britanniques supplémentaires, notamment au chef de l’opposition travailliste Keir Starmer et à l’ancien Premier ministre David Cameron, en réponse aux sanctions prises contre l’offensive en Ukraine.

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