Quand les créanciers menacent le libéralisme

Publié le 31/01/2015 à 09:55

Quand les créanciers menacent le libéralisme

Publié le 31/01/2015 à 09:55

Par François Normand

L'élection du parti Syriza en Grèce n'aurait pas dû surprendre les investisseurs, puisque la victoire de la gauche radicale était écrite dans le ciel. Car on ne peut pas imposer autant d'austérité à une population sans qu'elle ne se révolte. Et si les créanciers ne mettent pas de l'eau dans leur vin, la gauche radicale pourrait bien prendre le pouvoir ailleurs en Europe.

Il n'y a pas de révolution communiste en Grèce. Les Grecs ont tout simplement dit: c'est assez! On s'imagine mal l'électrochoc économique que ce peuple a vécu depuis six ans. Dans une analyse, la Financière Banque Nationale (FBN) souligne que la crise économique grecque a été d'une ampleur comparable à la dépression subie par l'économie américaine après le krach de 1929.

N'oublions jamais que la Dépression des années 1930 a contribué à la montée de l'extrême droite en Europe - fascisme et nazisme - et au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, s'entendent pour dire la plupart des historiens.

Voici quelques statistiques qui montrent bien l'ampleur de la dépression économique en Grèce depuis six ans, largement provoquée par les politiques d'austérité imposées par la Commission européenne (CE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Les revenus des ménages grecs ont fondu de 30%. Le taux de chômage s'élève aujourd'hui à 26% (50% chez les jeunes). Les programmes sociaux sont en lambeaux. Depuis deux ans, les retraites ont été amputées de 40% en moyenne, et les prix des médicaments ont bondi de plus de plus de 30%, selon le quotidien financier Financial Times.

Un prix très lourd à payer pour avoir droit à l'aide financière de la «troïka», font remarquer bon nombre d'analystes. Certes, les Grecs et leurs gouvernements successifs ont leur part de responsabilité dans la dégradation de leurs finances publiques - la dette publique du pays atteint 177% du PIB.

Mais était-ce légitime et constructif d'imposer pareil régime minceur aux Grecs en contrepartie d'une aide financière? Beaucoup d'analystes et d'économistes commencent à en douter.

Même le FMI remet en cause l'austérité

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