Pourquoi l'Italie pourrait bientôt tomber

Publié le 04/10/2011 à 16:39, mis à jour le 05/10/2011 à 16:49

Pourquoi l'Italie pourrait bientôt tomber

Publié le 04/10/2011 à 16:39, mis à jour le 05/10/2011 à 16:49

Par François Normand

[Photo : Bloomberg]

Analyse. Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, l’Italie dont la dette vient d'être abaissée par l'agence de crédit Moody's, pourrait bientôt devenir le prochain pays de la zone euro à devoir être secouru. Pourquoi? Parce que la troisième économie de la zone euro a beaucoup de prises contre elle.

Le pays est très endetté

Aujourd’hui, la dette publique de l’Italie représente 120% de son produit intérieur brut (PIB). Ce qui est beaucoup plus élevé que l’Espagne (67%), un autre pays «sous surveillance» en Europe, et le Portugal. Quand ce dernier pays a été secouru cette année, sa dette publique était inférieure à 100% de son PIB.

Et le Japon, pourraient dire certains? Le ratio dette/PIB dépasse pourtant les 200%. Contrairement à l’Italie, la dette publique du Japon est majoritairement détenue par des intérêts nationaux, c’est-à-dire japonais. Ce qui réduit considérablement le risque de fuites de capitaux et, par conséquent, la pression sur le gouvernement nippon.

Ses coûts d’emprunt sont élevés

Actuellement, l’Italie doit payer un taux d’intérêt de 5,54% (en date du 3 octobre) sur ses obligations de 10 ans, venant à échéance en 2021. Ce qui représente trois fois le taux allemand sur la même période (1,82%), qui est le niveau de référence dans le marché obligataire dans la zone euro.

Quand le taux d’emprunt d’un pays dépasse la barre des 7%, c’est souvent annonciateur du début de la fin, disent les spécialistes. À titre comparatif, le Japon doit payer actuellement un taux d’intérêt de 1,03% (en date du 3 octobre) sur ses obligations de 10 ans, venant à échéance en 2021.

Sa croissance économique est faible

Si l’Italie avait un potentiel de croissance économique élevé comme aux États-Unis ou au Canada, le poids de sa dette serait relativement moins important. Or, ce n’est pas le cas.

Comme le Portugal, la faible croissance du PIB italien hypothèque la capacité de Rome de payer sa dette à court et à long terme. Cette année, le pays devrait afficher une croissance de 0,8%, et de 0,7% en 2012, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), publiées à la fin du mois d’août.

Et la situation pourrait encore empirer…

Sa population est très âgée

L’Italie est la société la plus âgée au monde après le Japon et l’Allemagne. L’âge médian y est de 43 ans.

Or, plus une société est vieillissante, plus son potentiel de croissance économique est faible, s’entendent pour dire les économistes. Les gains de productivité peuvent pallier à ce déclin démographique, l’Allemagne en est un cas éloquent. Ce pays est toutefois un cas particulier.

De plus, la population vieillissante de l’Italie fera en sorte de faire augmenter les dépenses en santé et en services sociaux. Ce qui accroitra encore plus la pression sur les finances de l’État italien, et ce, dans un contexte où ses revenus fiscaux n’augmenteront pas vite en raison de la faiblesse de la croissance économique.

L’Italie peut bien entendu déjouer les prophètes de malheur, et on leur souhaite. Mais dans le cas contraire, il faudra songer à un nouveau sauvetage en bonne et due forme.

 

À la une

Bourse: Wall Street a rebondi

Mis à jour le 22/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a légèrement progressé lundi.

Bourse: les gagnants et les perdants du 22 avril

Mis à jour le 22/04/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy

Mis à jour le 22/04/2024 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy ? Voici quelques recommandations d’analystes.