Plus de 500 milliards d'euros pour soulager les banques européennes

Publié le 21/12/2011 à 06:32, mis à jour le 15/10/2013 à 14:36

Plus de 500 milliards d'euros pour soulager les banques européennes

Publié le 21/12/2011 à 06:32, mis à jour le 15/10/2013 à 14:36

Par AFP

Photo : Bloomberg

La zone euro savourait un répit dans la crise de la dette mercredi, les banques s'étant généreusement approvisionnés après de la BCE lors d'une opération de prêt inédite sur trois ans, qui pourrait selon certains soulager également à moyen terme les États en difficulté.

Pour la BCE, qui conduisait pour la première fois une telle opération, c'est un succès : 523 banques de la zone euro se sont pressées pour obtenir 489 milliards d'euros de prêts sur trois ans.

Les économistes, quoique divisés, tablaient sur une demande entre 100 et 500 milliards d'euros.

Le montant de l'opération était illimité, ce qui signifie que les banques pouvaient demander et obtenir autant de prêts qu'elles voulaient, à condition toutefois qu'elles puissent fournir suffisamment de garanties (les "collatéraux") en échange à la BCE.

L'annonce de ce volume de prêts imposant a réjoui les marchés. Ces liquidités sont en effet bienvenues pour les banques de la zone euro, qui ont de gros besoins de refinancement l'année prochaine, et peinent à trouver des fonds par ailleurs alors que les investisseurs ne leur font plus confiance.

Plus de 600 milliards de dette bancaire arrivent à maturité en 2012 dont 230 milliards rien qu'au premier trimestre, a rappelé le président de la BCE Mario Draghi.

La Banque centrale espère surtout que les banques utiliseront cet argent pour prêter aux ménages et entreprises de la zone euro et éviter un effondrement du crédit dévastateur pour l'économie.

Le soulagement était lisible sur les places boursières, qui ont déjà connu hier une forte hausse, anticipant l'annonce du résultat de l'appel d'offres de l'institution monétaire de Francfort.

Après l'annonce de la BCE, Paris a pris plus de 2% et Francfort grimpait de 1,89%. L'euro a lui aussi bondi, et s'échangeait autour de 1,319 $ US, contre environ 1,315 $ US quelques minutes auparavant.

Pour certains économistes, la forte participation des banques à cette opération de prêt va également soulager les États fragiles de la zone euro, en faisant baisser à moyen terme leurs taux d'emprunt.

Ils espèrent que les liquidités amassées par la banques à faible prix seront réinvesties dans des obligations d'État, très rémunératrices.

Mais rien n'est moins sûr, les banques ayant d'autres priorités, avant tout d'honorer leurs propres échéances financières, et rechignant à racheter ces actifs désormais vus comme risqués.

"L'allocation d'aujourd'hui équivaut à une fois et demi les émissions de dette combinées de l'Espagne et de l'Italie pour l'an prochain. Cependant, nous doutons que l'argent soit utilisé principalement pour racheter de la dette périphérique", estimait Martin van Vlie, d'ING.

Premier signe encourageant, l'Espagne a profité mardi de la détente sur les marchés pour emprunter sur le marché davantage que prévu (5,640 milliards d'euros en bons à 3 et 6 mois), à un taux en forte baisse.

Les banques locales pourraient avoir acquis ces titres pour disposer de davantage de garanties à fournir à la BCE mercredi, et ainsi obtenir suffisamment de liquidités, notait Franklin Pichard, de Barclays.

Autre avancée pour la zone euro, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a convoqué pour le 30 janvier le prochain sommet des dirigeants européens.

La réunion est appelée à être encore dominée par la crise de la dette et notamment un projet de pacte sur la discipline budgétaire au sujet duquel les tractations ont débuté mardi.

Les marchés commençaient par ailleurs à y voir plus clair sur le front des émissions de dette pour l'an prochain.

L'Allemagne, dont la dette continue de constituer une valeur refuge au sein de la zone euro pour les investisseurs, a annoncé qu'elle comptait emprunter moins en 2012, avec 250 milliards d'euros prévus contre 275 milliards effectivement levés cette année.

La veille, la France avait arrêté à 178 milliards d'euros le montant des emprunts à moyen et long terme qui seront effectués sur les marchés en 2012, soit un peu moins que l'an passé.

Enfin, dernier motif de satisfaction, la Norvège a proposé de prêter 7 milliards d'euros au FMI, répondant ainsi à l'appel des pays de la zone euro pour augmenter les capacités de sauvetage de l'institution monétaire face à la crise.

L'objectif de convaincre d'autres États d'accorder davantage de prêts bilatéraux au FMI, en plus des 150 milliards promis par les pays de la zone euro, est toutefois loin d'être atteint.

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