Notre succès tient à la délocalisation en Europe de l'Est

Publié le 11/12/2010 à 00:00, mis à jour le 17/12/2010 à 14:29

Notre succès tient à la délocalisation en Europe de l'Est

Publié le 11/12/2010 à 00:00, mis à jour le 17/12/2010 à 14:29

Par François Normand

[Photo : Gilles Delisle]

Thomas Benz explique comment les exportateurs canadiens peuvent être plus concurrentiels.

L'Allemagne a un taux de chômage de 7,5 %, son plus bas depuis avril 1992. Le pays devrait exporter pour 1 260 milliards de dollars en 2010, soit 16 % de plus qu'en 2009, malgré la force de l'euro, les coûts de main-d'oeuvre élevés et la concurrence des pays du BRIC. Comment faites-vous ?

Les entreprises allemandes ont un grand avantage par rapport aux vôtres. Par exemple, dans l'industrie automobile, les constructeurs peuvent compter sur de superfournisseurs - tier 1, tier 2 et tier 3 - qui sont très concurrentiels malgré leurs coûts élevés de main-d'oeuvre. Pourquoi ? Ils font du nearshoring [externalisation proche], c'est-à-dire qu'ils délocalisent une partie de leur production près de l'Allemagne, en Europe de l'Est, dans des pays comme la Roumanie, où ils confient des mandats de sous-traitance à de petits fournisseurs. C'est une solution de rechange plus efficace que la Chine ou l'Inde. Voilà pourquoi nos industries sont concurrentielles dans le monde.

Les relations de travail sont généralement harmonieuses entre les patrons et les syndicats allemands. Cette collaboration influence-t-elle la compétitivité de vos entreprises ?

Durant la récession, nos sociétés n'ont pas massivement mis à pied leurs employés, comme l'ont fait les entreprises nord-américaines. En contrepartie, les salariés allemands ont accepté de réduire leur nombre d'heures de travail. Cela a été possible grâce à la collaboration entre les syndicats, les patrons et les gouvernements, qui ont assumé chacun une partie des coûts. Par exemple, les fabricants de machinerie pour l'industrie automobile ont vu leurs ventes chuter de 70 % pendant la crise ! En principe, ils auraient dû licencier beaucoup de gens, mais ils ne l'ont pas fait. Par conséquent, quand la reprise économique s'est pointée, l'industrie automobile avait les ressources et la compétence pour relancer rapidement sa production et reprendre des parts de marchés.

Comment les entreprises canadiennes et allemandes peuvent-elles mieux collaborer ?

Selon mon expérience avec nos propres activités à Montréal et à Munich, le vrai partenariat, c'est dans le domaine technologique. Par exemple, une entreprise canadienne et une société allemande qui s'allient pour échanger leurs technologies. La première commercialise la technologie allemande au Canada ; la seconde fait de même avec la technologie canadienne en Allemagne. C'est la formule du succès.

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