Londres et Bruxelles parviennent à un accord sur l'Irlande du Nord

Publié le 27/02/2023 à 12:06

Londres et Bruxelles parviennent à un accord sur l'Irlande du Nord

Publié le 27/02/2023 à 12:06

Par AFP

(Photo: 123RF)

Londres — Le gouvernement britannique et l’Union européenne sont arrivés lundi à un compromis concernant les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord, espérant ouvrir «un nouveau chapitre» après des mois de relations tumultueuses et de blocage politique dans la province britannique.

Alors que Londres et Bruxelles semblaient récemment au bord de la guerre commerciale à cause de cette crise, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont présenté l’accord lors d’une conférence de presse commune à Windsor, à l’ouest de Londres.

Il doit permettre à la fois d’offrir des «garanties solides» pour «protéger l’intégrité du marché unique européen», a souligné Ursula von der Leyen.

«Et le plus important, c’est qu’il protège la paix durement obtenue grâce à l’accord du Vendredi Saint» de 1998 qui a mis fin au conflit entre unionistes surtout protestants et républicains en majorité catholiques et dont le 25e anniversaire sera célébré en avril, a-t-elle insisté.

 

Blocage politique

Signé en 2020, le protocole nord-irlandais, négocié par l’ancien Premier ministre Boris Johnson, réglemente la circulation des marchandises entre le reste du Royaume-Uni et l’Irlande du Nord, qui dispose de la seule frontière terrestre avec l’Union européenne.

Ce protocole voulait éviter une frontière terrestre entre l’Irlande et l’Irlande du Nord qui risquerait de fragiliser la paix, tout en protégeant le marché unique européen.

Mais il posait des problèmes pratiques en imposant notamment des contrôles douaniers sur les produits arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne.

Le protocole a ainsi généré des tensions entre l’Union européenne et Londres, mais est aussi devenu un problème interne pour Rishi Sunak, confronté à l’opposition de l’aile droite de sa majorité et à celle des unionistes du Democratic Unionist Party (DUP), opposés à toute remise en cause de la place de l’Irlande du Nord au sein Royaume-Uni.

Ces derniers refusent toute application de facto du droit européen dans la province britannique et bloquent le fonctionnement de l’exécutif local depuis un an.

Le «cadre de Windsor» présenté lundi «supprime le sentiment de toute frontière» en mer d’Irlande, a fait valoir Rishi Sunak, présentant le compromis.

Seules les marchandises qui présentent un risque de se retrouver en République d’Irlande, et donc sur le marché unique européen, seront soumises à des contrôles.

Pour répondre aux préoccupations des unionistes, qui veulent avoir leur mot à dire sur l’application de règles européennes en Irlande du Nord, le Parlement local disposera d’un «frein d’urgence». S’il est actionné, «le gouvernement britannique disposera d’un véto», a souligné Rishi Sunak, saluant un «puissant» mécanisme de «sauvegarde». 

 

 

Rencontre avec le roi

Reste à présent à savoir si le compromis conclu lundi convaincra les unionistes. Le DUP «prendra le temps pour étudier les détails et évaluer l’accord», a tempéré sur Twitter le chef du DUP, Jeffrey Donaldson.

Pour apaiser les unionistes, Londres avait menacé au printemps dernier de revenir unilatéralement sur le protocole, suscitant la colère de Dublin et de Bruxelles qui avait alors brandi le spectre d’une guerre commerciale.

«Nous avons besoin que les choses reprennent. Nous devons régler ce problème», a affirmé lundi à l’AFP Vincent Ward, un Nord-Irlandais de 53 ans de Newry, dans le sud-est de la province.

«La façon dont ça se passe maintenant, ça a ruiné la vie des gens et causé beaucoup de problèmes», a abondé Joe O’Hanlan, un sexagénaire habitant dans cette ville frontalière avec l’Irlande.

À Londres, Rishi Sunak se prépare à des explications délicates lundi soir devant les députés, dont certains ont déjà exprimé leur mécontentement. Il doit éviter une fronde qui affecterait son autorité après quatre mois au pouvoir, mais après avoir entretenu le flou, il a confirmé que le nouvel accord serait soumis à un vote «au moment opportun».

Ursula von der Leyen doit quant à elle rencontrer Charles III, une visite critiquée par certains qui déplorent que le roi se retrouve mêlé à des discussions politiques aussi controversées.

«Le roi est heureux de rencontrer n’importe quel dirigeant étranger en visite au Royaume-Uni et c’est le conseil du gouvernement qu’il le fasse», a réagi le palais de Buckingham dans un communiqué.

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