Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. [Photo : Bloomberg]

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a admis mardi que la Grèce aurait besoin d'aide internationale au-delà de 2014, selon des propos tenus à une réunion électorale et rapportés par la presse.

« La Grèce va avoir besoin d'un autre programme », a déclaré M. Schaüble lors d'un meeting de campagne pour les législatives du 22 septembre près de Hambourg (nord), en ajoutant: « nous l'avons toujours dit à l'opinion publique ».

Ni le ministère, ni le parti conservateur CDU n'étaient en mesure de confirmer dans l'immédiat ces propos, dont le caractère affirmatif tranche avec la réserve affichée jusqu'alors par Berlin, singulièrement dans le discours électoral.

Le programme en cours d'aide des pays de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI) à Athènes, le deuxième du genre, court jusqu'à 2014. La position allemande officielle, répétée la semaine dernière par le porte-parole de M. Schäuble, est, tout en n'excluant rien, d'attendre que le sujet soit sur la table avant de prendre position.

« Nous sommes confiants que les problèmes (de la Grèce) peuvent être résolus », avait dit Martin Kotthaus en réponse à une question,le 12 août.

À la fin du programme actuel, et si le besoin s'en fait ressentir, « nous pourrons regarder ce que nous pouvons faire de plus », avait-il dit, refusant de « spéculer » sur une échéance aussi lointaine.

Dans un entretien à la presse régionale publié mardi, Angela Merkel estimait qu'il était « raisonnable » de s'en tenir à la procédure, c'est-à-dire « de réexaminer la situation de la Grèce fin 2014 ou début 2015 ».

Les acteurs des marchés financiers misent fermement sur un troisième plan d'aide, alors que l'économie grecque est plongée dans la récession et que le pays croule toujours sous le poids de sa dette.

Mi-août, l'hebdomadaire Der Spiegel avait cité un document interne de la banque centrale allemande Bundesbank jugeant inévitable un troisième plan d'aide et qualifiant la performance du gouvernement grec d'« à peine satisfaisante » dans la réalisation de réformes.

L'opposition s'est empressée de rebondir sur les déclarations de M. Schäuble, la députée verte Priska Hinz estimant qu'il avait « brisé le tabou auto-imposé » et que « la tactique de dissimulation du gouvernement (était) de jour en jour moins crédible ».