L'Italie met un premier pied dans la récession

Publié le 21/12/2011 à 07:01

L'Italie met un premier pied dans la récession

Publié le 21/12/2011 à 07:01

Par AFP

Photo : Bloomberg

Plombée par plusieurs cures d'austérité sévères et par l'assombrissement de la conjoncture mondiale, l'économie italienne a commencé à se contracter dès cet été et son entrée en récession ne fait désormais plus de doutes.

Pour la première fois depuis fin 2009 et après une légère croissance de 0,3% au deuxième trimestre, la troisième économie de la zone euro, qui est empêtrée dans la crise de la dette, a accusé un repli de 0,2% du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, a annoncé mercredi l'institut de statistiques Istat.

En glissement annuel, le PIB a enregistré une croissance de 0,2%.

Une contraction de l'activité était attendue mais elle s'est finalement révélée plus marquée que ce que prévoyaient les économistes qui tablaient sur un recul de 0,1%, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires.

Et vu les dernières statistiques - baisse de la production industrielle et des commandes à l'industrie en octobre - l'entrée en récession, qui se caractérise par un recul du PIB pendant deux trimestres consécutifs au moins, ne fait plus de doutes, de l'aveu même du gouvernement italien.

"Nous sommes en récession", a reconnu jeudi dernier le ministre du Développement économique, Corrado Passera.

Un avis partagé par les économistes. "Il n'y a plus aucun doute" que l'Italie est entrée en récession, assure Giuliano Noci, professeur au MIP, l'école de commerce de l'Université Politecnico de Milan.

Après une légère progression du PIB de 0,6% attendue cette année, Rome table sur un repli de 0,4% en 2012 avant une faible croissance de 0,3% en 2013.

Le patronat prévoit une récession beaucoup plus marquée (-1,6% en 2012).

Les plans d'austérité qui se sont succédés depuis l'an dernier, afin de rassurer des marchés effrayés par la dette colossale du pays, y sont pour beaucoup, selon les économistes.

Le dernier en date d'environ 20 milliards d'euros, qui fait suite à deux plans d'un montant global de 60 milliards adoptés cet été, devrait être entériné jeudi par le Sénat. La Banque d'Italie estime qu'il aura un impact négatif de 0,5 point de PIB.

"Ils ont eu un effet récessif", d'autant plus que "l'Italie a misé principalement sur l'augmentation des impôts, ce qui pèse sur la consommation et montre aux investisseurs que le pays ne parvient pas à réduire suffisamment le poids de l'État", juge Fabio Pammolli, directeur du centre d'études Cerm.

Selon les détails donnés par l'Istat vendredi, la consommation a diminué de 0,3% au troisième trimestre et les investissements de 0,8%.

M. Noci estime même que cela a été une "erreur" de promettre à Bruxelles l'équilibre budgétaire en 2013 "alors qu'on pourrait accepter un déficit contenu afin de débloquer des ressources pour la croissance".

Mais pour le chef du gouvernement Mario Monti, le pays n'avait pas le choix, la seule alternative à un nouveau tour de vis étant de finir comme la Grèce.

Outre l'austérité, l'Italie, économie très industrielle et exportatrice, subit aussi de plein fouet le ralentissement de l'économie mondiale sous le poids de la crise de la zone euro: ses exportations ont ainsi reculé de 1,6% au troisième trimestre et ses importations de 1,1%.

Face à cette situation, le gouvernement, dont la cure anti-crise contient déjà plus de 10 milliards d'euros de déductions fiscales notamment pour les entreprises qui embauchent, a promis d'accélérer sur la croissance.

Mais son parcours s'annonce semé d'embûches alors que les syndicats sont déjà montés au front contre sa volonté de réformer le marché du travail et que les résistances des différentes corporations sont nombreuses contre les libéralisations.

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