L'invasion de l'Ukraine a accru l'attention, mais aussi l'évitement des nouvelles

Publié le 15/06/2022 à 08:14, mis à jour le 15/06/2022 à 08:24

L'invasion de l'Ukraine a accru l'attention, mais aussi l'évitement des nouvelles

Publié le 15/06/2022 à 08:14, mis à jour le 15/06/2022 à 08:24

Par La Presse Canadienne

L’Institut Reuters a constaté une augmentation à la fois de l’intérêt dans les nouvelles et de la tendance à les éviter à cause de leur impact négatif sur le moral. (Photo: La Presse Canadienne)

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Le déclenchement de la guerre en Ukraine a eu des effets contradictoires sur la consommation de nouvelles, alors que l’Institut Reuters a constaté une augmentation à la fois de l’intérêt dans les nouvelles et de la tendance à les éviter à cause de leur impact négatif sur le moral.

L’Institut a publié mardi son volumineux rapport annuel, le Digital News Report, mais cette vaste enquête internationale a été menée du 21 janvier au 21 février 2022, soit avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Les auteurs ont donc décidé de refaire un sondage un mois après l’invasion dans cinq pays, soit au Royaume-Uni, en Pologne, en Allemagne, aux États-Unis et au Brésil, afin de mesurer l’impact de la guerre dans des pays voisins de l’Ukraine et d’autres sur des continents différents.

Curieusement, même si la Pologne a une longue frontière commune avec l’Ukraine et avait déjà accueilli des millions de réfugiés ukrainiens au moment de l’enquête, ce sont l’Allemagne (18%) et les États-Unis (15%) qui montrent les plus grandes proportions de répondants qui ont dit surveiller «extrêmement attentivement» le conflit. Les Polonais, les Britanniques et les Brésiliens affichent tous trois 7% pour cette catégorie. De même, ce sont encore les Allemands (31%) et les Américains (20%) qui sont plus nombreux à suivre «très attentivement» le conflit. Même le Royaume-Uni (19%) dépasse légèrement la Pologne (18%), avec le Brésil (15%) qui ferme la marche. 

En fait, la Pologne (47%) prend le premier rang seulement lorsqu’on parle de ceux qui suivent «attentivement» le conflit. Lorsqu’on additionne les répondants qui suivent attentivement, très attentivement ou extrêmement attentivement le conflit, l’Allemagne (82%) occupe seule le haut du pavé, suivi de la Pologne (72%), du Royaume-Uni (70%), des États-Unis (69%) et du Brésil (59%).

Une certaine prudence s’impose avec ces chiffres, toutefois. Lorsqu’on mesure le niveau d’intérêt envers les nouvelles, celui-ci a fait un bond de sept points de pourcentage en Pologne après l’invasion. Partout ailleurs, il est demeuré inchangé et il a même chuté de six points de pourcentage au Brésil. 

 

Un trop-plein de nouvelles déprimantes

Dans son enquête internationale, l’Institut constate une augmentation générale de l’«évitement actif» des nouvelles à travers le monde, une expression qui fait référence à une décision délibérée de ne pas écouter les nouvelles, notamment parce que celles-ci ont un effet négatif sur l’humeur. Or, en Pologne, l’évitement actif s’est accru de six points de pourcentage en deux mois. En Allemagne, l’évitement s’est accru encore davantage, de sept points de pourcentage et de quatre points aux États-Unis. Pour mettre ces chiffres en perspective, le bond de sept points en Allemagne est plus important que le bond de cinq points constaté durant les cinq années de 2017 à 2022 dans ce pays.

Les auteurs du rapport font valoir, en procédant à une analyse croisée des données, que la consultation des nouvelles et leur évitement actif ne sont pas mutuellement exclusifs. Selon eux, «les gens peuvent prendre consciemment la décision de modérer leur consommation de nouvelles — ou peut-être de sujets spécifiques — tout en continuant de vérifier périodiquement ce qui se passe». Ainsi, en Pologne, environ 40% des personnes qui consultaient les nouvelles plusieurs fois par jour durant le conflit disent également éviter activement les nouvelles souvent ou parfois. En d’autres termes, ce sont des gens qui voulaient rester au courant, mais qui ressentaient tout de même un trop-plein de nouvelles, particulièrement en raison de la brutalité du conflit.

Enfin, les répondants des cinq pays estimaient que les médias faisaient généralement un bon travail pour tenir les gens au courant, mais se montraient critiques face à leur capacité d’expliquer les implications élargies du conflit et de fournir un éventail de perspectives variées. 

Les auteurs font valoir qu’à mesure qu’évolue la situation, «il sera particulièrement important pour les salles de nouvelles de concentrer des efforts sur une meilleure explication des implications plus larges du conflit». 

Cette enquête de suivi du rapport annuel de l’Institut Reuters a été réalisée par YouGov entre le 29 mars et le 7 avril 2022, soit environ un mois après le début de l’invasion russe en Ukraine. Elle a été menée en Allemagne, au Brésil, aux États-Unis, en Pologne et au Royaume-Uni, pays choisis parce qu’ils représentent différents niveaux de proximité du conflit. Environ 1000 répondants ont été sélectionnés dans chaque pays.

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