Et si l'Europe était une bombe à retardement?

Publié le 31/10/2014 à 21:49, mis à jour le 01/11/2014 à 10:44

Et si l'Europe était une bombe à retardement?

Publié le 31/10/2014 à 21:49, mis à jour le 01/11/2014 à 10:44

Par François Normand

Photo: Shutterstock

Oubliez le virus d'Ebola ou la montée de groupe État islamique au Moyen-Orient. C'est la crise économique en Europe qui constitue le risque numéro un menaçant de faire dérailler l'économie mondiale en 2015.

Voilà l'un des points forts de la tribune sur les perspectives mondiales en 2015 organisée ce vendredi par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), à laquelle participaient les économistes en chef du Mouvement Desjardins, de la Banque Nationale et de la Caisse de dépôt en placement du Québec.

Pour François Dupuis de Desjardins, une troisième récession dans la zone euro depuis la crise financière de 2007-2008 serait tout simplement catastrophique pour l'économie mondiale. Le cas échéant, la croissance mondiale ne pourrait pas atteindre le rythme de 3,8% en 2015 anticipé par le Fonds monétaire international (FMI).

Les trois piliers de la zone euro - l'Allemagne, la France et l'Italie - sont aux prises avec de graves problèmes, sans parler d'un risque de plus en plus grand et inquiétant de déflation.

Relativement épargnée depuis quelques années, l'économie allemande est rattrapée par la déprime généralisée du Vieux Continent. Le 9 octobre, les quatre principaux instituts de prévisions économiques du pays ont revu à la baisse leurs prévisions, tablant sur une mince croissance de 1,2% en 2015.

Selon Paul Fenton de la Caisse de dépôt, l'Allemagne va clairement «moins bien», notamment en raison des sanctions économiques imposées à la Russie à la suite de son intervention en Ukraine - 3% des exportations allemandes sont destinées au marché russe.

L'Italie est aussi très mal en point, alors que la déflation frappe à la porte. Écorchée tout autant, la France peine à amorcer les réformes économiques nécessaires pour relancer sa production. En 2015, son économie devrait progresser de 1,1% (0,4% cette année), selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour Stéfane Marion de la Banque Nationale, la France a besoin d'un électrochoc pour relancer son économie, notamment par une déréglementation et une plus grande ouverture à la concurrence. À ses yeux, le secteur privé étouffe.

À l'autre bout du monde, le Japon - la troisième économie mondiale après les États-Unis et la Chine - est une autre source d'inquiétude.

Car, malgré toutes les stratégies mises en place par le gouvernement japonais depuis deux ans, le pays n'arrive toujours pas à relancer son économie. Bref, le Japon continue de «s'enliser» depuis 20 ans,  affirme François Dupuis.

Les États-Unis et la Chine à la rescousse

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