Bourses: méfiance avant Sarkozy-Merkel

Publié le 16/08/2011 à 09:10, mis à jour le 17/10/2013 à 14:17

Bourses: méfiance avant Sarkozy-Merkel

Publié le 16/08/2011 à 09:10, mis à jour le 17/10/2013 à 14:17

Par AFP

La Bourse de Paris était en net recul mardi à la mi-journée, juste avant le sommet crucial entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sur la crise de la dette dans la zone euro, très attendu par des investisseurs anxieux et douchés par la faiblesse de la croissance en Europe.

La réunion entre le président français et la chancelière allemande doit débuter à 16H00 au Palais de l'Elysée à Paris, pour tenter de rassurer les marchés sur la viabilité de la zone euro, frappée par la crise de la dette publique qui touche notamment la Grèce, l'Espagne, et l'Italie, et alors que la France a été la cible des marchés la semaine dernière.

A 14H42 (12H42 GMT), le CAC 40 abandonnait 1,72%, cédant 55,57 points à 3.183,49 points.

"Les marchés attendent un signe très fort: Y-a-t-il un pilote dans l'avion pour gouverner la zone euro? Va-t-on enfin parler d'une même voix au sein du couple franco-allemand et cesser d'entretenir la cacophonie qui perdure depuis de longs mois?", demande un analyste parisien sous couvert d'anonymat.

"C'est une journée de tous les dangers. Si les signaux ne sont pas suffisamment constructifs à l'issue de ce sommet, le marché va se réveiller avec une vraie gueule de bois", estime Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis AM.

Cette rencontre est d'autant plus importante que la croissance est atone en zone euro, ce qui plombe le marché mardi. Elle s'est rapprochée du point mort au deuxième trimestre en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne, tandis que la France, où le PIB a stagné sur cette période, pourrait revoir à la baisse ses prévisions annuelles.

Pour l'ensemble de la zone euro, la croissance a fortement reculé à 0,2%, après 0,8% au premier trimestre.

La dynamique "reste très fragile, ce qui continue à perturber énormément les investisseurs", commente M. Waechter.

"Ces chiffres confirment que le noyau dur économique européen n'est pas en mesure de soutenir les pays fragiles de l'Union monétaire, ce qui renforce le risque déjà existant d'éclatement de la zone euro", souligne pour sa part Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.

Les attentes des investisseurs pour l'issue du sommet pourraient être rapidement douchées, Berlin ayant prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de "spectaculaire", et surtout pas à une mise en place immédiate d'euro-obligations, qui seraient financièrement préjudiciables à l'Allemagne.

Mais le sujet commence à faire débat au sein de la classe politique française et allemande, des députés du parti CDU de la chancelière allant même jusqu'à envisager un tel mécanisme.

La rencontre Sarkozy-Merkel devrait au final essentiellement porter sur la gouvernance de la zone euro, dans la foulée des décisions prises par les chefs d'Etat et de gouvernement européens fin juillet.

La Commission européenne a pour sa part rappelé que les décisions annoncées devraient ensuite être discutées avec les autres pays de l'Union monétaire.

Dans l'espoir de mettre un terme aux attaques des marchés, les dirigeants européens restent mobilisés sur l'assainissement des finances publiques, à l'image de Nicolas Sarkozy qui a déjeuné avec le Premier ministre François Fillon pour examiner les propositions de Bercy afin de réduire les déficits publics.

Craignant que les cures de rigueur européennes ne tuent la croissance, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé les Etats à faire preuve de discernement.

"Ne laissons pas le coup de frein budgétaire bloquer la reprise mondiale", a-t-elle plaidé dans le Financial Times.

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