Berlusconi, le magnat des médias à l'ego démesuré

Publié le 08/11/2011 à 14:47, mis à jour le 17/10/2013 à 22:03

Berlusconi, le magnat des médias à l'ego démesuré

Publié le 08/11/2011 à 14:47, mis à jour le 17/10/2013 à 22:03

Par AFP

Silvio Berlusconi, contraint à démissionner dans les prochaines semaines, est le chef de la droite italienne depuis 17 ans, l'un des hommes les plus riches du pays, un magnat de la télévision, même s'il est désormais plus célèbre pour ses frasques sexuelles ou ses déboires judiciaires.

Son parcours a été interrompu mardi face aux brèches de sa majorité qui faisait eau de toutes parts: une situation insoutenable qui, alliée à un taux de popularité à son plus bas historique (22%), a contraint le roi des politiciens italiens, 75 ans, apparemment insubmersible, à jeter l'éponge.

Né le 29 septembre 1936 dans une famille de la petite bourgeoisie milanaise, il a hérité de son père, employé de banque, un sens aigu des affaires qu'il a démontré dès l'adolescence en monnayant son aide à ses camarades de classe, selon ses propres récits.

Intelligent et imaginatif, il est aussi doté d'un ego sans pareil, avouant un complexe de supériorité. Son orgueil a d'ailleurs pris un coup le 23 octobre lorsque Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont échangé en public des sourires moqueurs à ses dépens. Un humiliation pour celui qui se présente comme "le meilleur président du Conseil de l'Histoire de l'Italie".

Jeune homme, Silvio Berlusconi travaille comme animateur de boîtes de nuit et sur des bateaux de croisière, chantant et racontant des histoires drôles.

Vendeur d'aspirateurs à la fin des années 50, il obtient en 1961 une licence en droit puis emprunte de l'argent à la banque de son père pour fonder les "Chantiers milanais réunis".

Commence une irrésistible ascension à partir de l'immobilier qui déclenche des interrogations sur l'origine de sa fortune, à propos de laquelle il est toujours resté flou.

La holding familiale Fininvest comprend de nombreuses sociétés, dont trois chaînes de télévision, la maison d'édition Mondadori ou le club de football Milan AC.

Elle a permis à Silvio Berlusconi d'occuper pendant dix ans le premier rang des grandes fortunes en Italie avant que les aléas boursiers ne le fassent un peu reculer, mais toujours dans les cinq premiers.

En 1994, le Cavaliere (titre honorifique décerné par le président en reconnaissance de son travail) se lance en politique. En quelques semaines, il monte Forza Italia (Allez l'Italie!), parti formé essentiellement de cadres de la Fininvest.

Allié aux néo-fascistes du Mouvement social italien (MSI) de Gianfranco Fini et aux populistes de la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, il remporte les élections d'avril 1994. Lâché par ces derniers, son gouvernement s'écroule après sept mois.

En 2001, il reconquiert le poste de chef du gouvernement qu'il occupera jusqu'en avril 2006, une durée sans précédent dans l'après-guerre.

Usé par ces cinq années de pouvoir, il est battu d'extrême justesse aux législatives par son éternel rival à gauche, Romano Prodi, qui se montre incapable de garder sa coalition unie, permettant à M. Berlusconi une revanche éclatante deux ans plus tard, en 2008, et un troisième poste de chef du gouvernement.

Habile à se poser en "victime", toujours aux prises avec la justice pour diverses affaires de corruption et fraude fiscale, M. Berlusconi a été condamné à plusieurs reprises en première instance mais jamais définitivement.

Très soucieux de son apparence, de petite taille et éternellement bronzé, il s'est fait poser des implants capillaires, retoucher les paupières et teindre les cheveux.

Sn goût assumé pour les jeunes et jolies femmes, dont des call-girls, lui a valu au printemps 2009 une fracassante demande de divorce de la part de sa seconde épouse, excédée par ses écarts. Mais aussi un procès pour prostitution de mineure et abus de pouvoir pour avoir fait libérer, en automne 2010, la jeune Marocaine "Ruby", qui avait participé chez lui à des fêtes torrides, rebaptisées "bunga-bunga".

Victime d'un malaise en novembre 2006, il s'est fait poser un stimulateur cardiaque en décembre suivant aux Etats-Unis. Il a également été opéré en 1997 d'un cancer de la prostate.

En décembre 2009, un déséquilibré lui jette une reproduction de la cathédrale de Milan en plein visage, lui fracturant le nez et deux dents.

Silvio Berlusconi est père de cinq enfants, issus de deux mariages, et plusieurs fois grand-père.

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