Attentats en Belgique: au moins 26 morts

Publié le 22/03/2016 à 06:21

Attentats en Belgique: au moins 26 morts

Publié le 22/03/2016 à 06:21

Par AFP

Photo prise par le quotidien belge Le Soir

Bruxelles a été secouée mardi matin par plusieurs attentats terroristes, avec de puissantes explosions à l'aéroport international, dont l'une due "probablement" à un kamikaze, et dans le métro qui ont fait au moins 26 morts et des dizaines de blessés puis paralysé la capitale belge.

Il y a 11 morts à l'aéroport de Zaventem, a dit à l'AFP un porte-parole des pompiers, Pierre Meyrs, "ajoutant que "la situation est assez chaotique" tandis que la société exploitant le métro faisait état de 15 morts et 55 blessés à la station de Maalbeek, dans le quartier européen.

Ces attaques ont déclenché un relèvement de l'alerte antiterroriste à son niveau maximal, une fermeture jusqu'à nouvel ordre de l'aéroport international de Bruxelles et un renforcement de la sécurité dans des aéroports à Londres, Paris, Francfort et Copenhague, alors que l'Europe est la cible d'une vague d'attentats terroristes particulièrement meurtriers.

Le trafic du métro a également été suspendu à Bruxelles, siège de l'Union européenne et de l'Otan.

Ces attentats interviennent quatre jours après la capture spectaculaire de Salah Abdeslam, un Français d'origine marocaine, seul survivant du commando auteur des attentats jihadistes du 13 novembre à Paris (130 morts), à Molenbeek, commune bruxelloise.

Tôt mardi matin, deux explosions puissantes ont frappé l'aéroport de Bruxelles-Zavantem de Bruxelles, "dont l'une (a été) probablement provoquée par un kamikaze", a déclaré mardi le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw.

Moins d'une heure plus tard, une explosion a eu lieu dans une station de métro du quartier européen à Bruxelles, à 300 mètres de la Commission européenne, faisant 15 morts et 55 blessés dans une rame arrêtée à la station Maelbeek, a annoncé la Stib, société exploitante du réseau.

Une photo diffusée par la chaîne publique RTBF montrait une rame de métro éventrée, sièges déchiquetés, et parois calcinés, à la station frappée en pleine heure de pointe.

"Nous redoutions un attentat et c'est arrivé", a réagi le Premier ministre Charles Michel après ces attentats "aveugles, violents et lâches" en évoquant "un moment noir pour ce pays".

Vers 07H00 GMT, des tirs ont d'abord été entendus dans le hall des départs de l'aéroport international, avant qu'une personne ne lance des cris en arabe et que deux explosions retentissent, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP et à l'agence de presse Belga.

C'était "une panique générale" et "beaucoup de personnes ont perdu des jambes", a déclaré à l'AFP un témoin qui se trouvait à cinq mètres de l'explosion qui a provoqué des panaches de fumée au-dessus de l'aérogare.

"Un monsieur a crié en arabe. Il a crié quelques mots et j'ai entendu une grosse déflagration", a témoigné Alphonse Lyoura, un employé de la sécurité des bagages.

"J'ai aidé au moins six-sept blessés. On a sorti cinq corps qui ne bougeaient plus", a-t-il précisé.

Cheryl Miller, passagère en provenance de New York, a dit à l'AFP qu'elle était dans une file d'attente quand "il y a eu une énorme explosion et beaucoup de secousses. La poussière tombait des conduits d'aération. Les gens couraient, nous avons tous couru pour nous protéger."

Bruxelles paralysée

Selon un témoin cité par la radio publique francophone RTBF, les explosions ont eu lieu près d'une porte d'embarquement vers les Etats-Unis, fauchant un grand nombre de personnes et "beaucoup de gens (avaient) du sang sur eux".

L'alerte antiterroriste est passée pour l'ensemble de la Belgique à son niveau maximal, le niveau 4, a annoncé un porte-parole du ministre de l'Intérieur Jan Jambon.

L'aéroport de Bruxelles a été fermé "jusqu'à nouvel ordre", a confirmé sur son site internet Eurocontrol, l'organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne. Le trafic du métro a été suspendu de même que le trafic des trains Thalys avec la France.

Certains avions déjà en vol ont été déroutés. Cinq vols internationaux à destination de Bruxelles ont été déroutés vers des aéroports français, a-t-on appris auprès de la Direction générale de l'aviation civile française (DGAC).

Tous les vols français à destination de Bruxelles étaient suspendus mardi en milieu de matinée et le resteront jusqu'à nouvel ordre, selon la même source.

Cinq vols internationaux à destination de Bruxelles ont été déroutés vers des aéroports français mardi matin, a-t-on appris auprès de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Sur les cinq vols déroutés, un a atterri à Lille (en provenance de Rome), un à Orly (Barcelone) et deux à Roissy-Charles-de-Gaulle (Montréal). Le cinquième avait décollé de Bâle-Mulhouse et a fait demi-tour, selon la même source.

Trois vols à destination de Bruxelles au départ de Paris, Nantes et Lyon n'ont pas décollé et trois autres au départ de Lyon, Marseille et Paris ont été déroutés en vol vers Bruges pour les deux premiers et Charleroi pour le troisième.

Police et armée ont renforcé la sécurité des centrales nucléaires en Belgique, a annoncé Belga, et face à la menace de saturation du réseau de communications mobile, la population a été appelée à éviter les appels non urgents.

Les attentats de Bruxelles ont créé une onde de choc ailleurs en Europe.

La sécurité a été rapidement renforcée dans les aéroports de Londres-Gatwick, Paris Charles-de-Gaulle, Francfort et Copenhague.

En France, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé un déploiement supplémentaire de 1.600 policiers et gendarmes. La sécurité a été renforcée autour des institutions européennes à Strasbourg (est de la France).

Au Royaume-Uni, la police britannique a renforcé sa présence "dans les endroits névralgiques", "dont les transports, pour protéger la population", a déclaré le chef de la section antiterroriste de la police, Mark Rowley.

"C'est toute l’Europe qui est frappée", a déclaré le président français François Hollande, après une réunion d'urgence, tandis que son Premier ministre Manuel Valls demandait une "mobilisation de tous les instants" dans "la guerre" contre le terrorisme.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a condamné "les attaques terroristes" à Bruxelles, tandis qu'à Berlin, le ministre de la Justice Heiko Maas évoquait "un jour noir pour l'Europe".

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