
ANALYSE - L'Arabie Saoudite n'est pas seulement partie en guerre contre les producteurs de pétrole non conventionnels en faisant chuter le prix de l'or noir: le royaume saoudien essaie aussi de remodeler la carte politique du Moyen-Orient en faisant pression sur l'Iran et la Russie, soutiennent des analystes géopolitiques.
Depuis des semaines, bon nombre d'économistes et d'analystes financiers martèlent que le refus de l'Arabie Saoudite de réduire sa production tient essentiellement à sa volonté d'éliminer des concurrents, comme le pétrole de schiste, aux États-Unis, ou les sables bitumineux, au Canada.
Il est vrai que la chute d'environ 50% (en date du 23 décembre) du cours du baril de pétrole depuis la mi-juin affecte la rentabilité de plusieurs producteurs non conventionnels en Amérique du Nord - et ailleurs dans le monde.
À la mi-décembre, la firme Goldman Sachs estimait d'ailleurs que des prix avoisinant les 60$ US mettaient à risque pour près de 1 000 milliards de dollars américains de projets pétroliers dans les prochaines années.
Cela dit, l'Arabie Saoudite ne veut pas seulement préserver ses parts de marché en gardant les prix de l'or noir si bas: elle jouerait une partie d'échecs géopolitique.
Même si le royaume ne le dit pas ouvertement, il voudrait atteindre deux objectifs politiques, selon des analystes en géopolitique.
Objectif #1: forcer l'Iran à renoncer à la bombe atomique