Nos entreprises n'utilisent pas assez le yuan chinois

Publié le 09/07/2014 à 06:16

Nos entreprises n'utilisent pas assez le yuan chinois

Publié le 09/07/2014 à 06:16

Par François Normand

Les entreprises canadiennes qui exportent ou importent en Chine utilisent beaucoup moins le yuan chinois que leurs concurrentes en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, selon une enquête de la banque britannique HSBC, publiée ce mercredi.

Ainsi, seulement 5% des sociétés canadiennes interrogées disent recourir à la devise chinoise dans leurs transactions commerciales avec la Chine. Aux États-Unis, 17% des sociétés utilisent le yuan, et 22% des multinationales recourent à cette stratégie.

Pour arriver à ce résultat, l'institution financière a sondé 1 304 sociétés dans 11 marchés (Canada, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, France, Émirats arabes unis, Chine continentale, Hong Kong, Taïwan, Singapoor, Australie) sur leur utilisation et leurs attentes à l'égard du yuan chinois.

HSBC, qui offre depuis 2012 des comptes commerciaux en yuan aux sociétés canadiennes, affirme que les entreprises canadiennes pourraient réduire leurs coûts transactionnels en Chine en utilisant davantage la devise chinoise.

Pourquoi? Principalement parce que 55% des sociétés chinoises disent qu'elles pourraient offrir des réductions de 5% à leurs partenaires étrangers s'ils effectuaient leurs transactions commerciales avec elles dans cette devise.

HSBC affirme d'ailleurs que son premier client commercial à avoir ouvert un compte en yuan au Canada - son nom n'a pas été divulgué - aurait économisé près de 100 000 $US sur des échanges commerciaux totalisant 5 millions de dollars américains en utilisant le yuan avec son fournisseur chinois. Nous n'avons pas pu vérifier cette information.

Autre avantage selon HSBC: le recours au yuan faciliterait le développement des affaires en Chine. Beaucoup d'entreprises étrangères sondées affirment d'ailleurs qu'elles ont décidé d'utiliser le yuan à la demande expresse de leurs partenaires chinois, notamment pour réduire les risques de change.

Des nuances à l'enquête de HSBC

Joint par Les Affaires, François Barrière, premier vice-président et Trésorier, Trésorerie corporative, à la Banque Laurentienne, a nuancé certaines conclusions de cette enquête, notamment en ce qui a trait à l'écart d'utilisation du yuan entre les entreprises canadiennes et américaines.

Par exemple, le Canada importe 10% de ses marchandises de la Chine, tandis que les États-Unis en importent 22% de ce pays. «Si 5% des entreprises canadiennes font des affaires en yuan et 17% des entreprises américaines, ce n'est pas une statistique si différente», fait-il remarquer.

Autre nuance selon lui: si 55% des sociétés chinoises songent à offrir des réductions de 5% à leurs partenaires étrangers qui effectuent des transactions commerciales en yuan, 45% ne le feront pas. De plus, parmi les entreprises chinoises qui songent à accorder des rabais, plusieurs d'entre elles pourraient tout simplement décider de ne pas en offrir, souligne François Barrière.

«Bref, les Chinois et HSBC aimeraient bien que l'on fasse plus d'affaires en yuan, mais c'est loin d'être facile», insiste le financier, en ajoutant que 80% des entreprises canadiennes réalisent leurs transactions commerciales en dollars américains.

 

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