Hong Kong : leçons d'expatriés

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Décembre 2014

Hong Kong : leçons d'expatriés

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Décembre 2014

Par Suzanne Dansereau

Martin Legault pilote le retour de la Banque Nationale à Hong Kong

Fils d’agriculteur, Martin Legault mène la belle vie à Hong Kong, même s’il travaille dur. Celui qui dirige depuis un an les activités de la Banque Nationale du Canada est au bureau à 7 h 15 le matin, à temps pour la Bourse de Tokyo ; et deux fois par semaine au moins, sa journée se termine vers 22 heures, car c’est le meilleur moment pour discuter avec ses supérieurs à Montréal, à 12 heures de décalage.

Avec son épouse québécoise Caroline et leurs deux filles, ce financier de 40 ans habite Repulse Bay, la banlieue sud des citoyens aisés de Hong Kong. Ils sont membres de l’American Club où ils ont accès au tennis, à la piscine avec vue sur mer, ainsi qu’aux autres installations qui font de ce club un des meilleurs de l’île dans la pure tradition anglo-saxonne.

Les week-ends, la famille Legault part en randonnée pédestre dans les montagnes de Hong Kong. Accessibles à moins d’une demi-heure de trajet, elles offrent un dépaysement total. Ou bien ils vont à la plage, quand elle n’est pas trop polluée...

Ce poste à Hong Kong, après celui de Londres, représente une occasion riche pour les filles de Martin Legault. « On voulait qu’elles parlent anglais et qu’elles soient exposées à l’international », explique Caroline, qui admet toutefois avoir hésité avant de donner son aval à Martin. Heureusement qu’elles ont le camp de chasse en Mauricie pour se replonger dans leurs racines...

Les deux filles vont à l’école américaine, tellement impressionnante « qu’on se croirait dans un hôtel », raconte M. Legault. Quant à lui, il joue au hockey balle avec d’autres Québécois et au golf avec ses clients potentiels. « La Banque devait se rapprocher physiquement des décideurs », explique-t-il lors de notre première rencontre au bureau de la BNC situé au Landmark, un des immeubles chics du quartier central de Hong Kong. C’est vers la fin de 2013 que la BNC a ouvert le bureau. Avant, elle abordait les clients asiatiques depuis son bureau de New York. Mais la BNC vient à peine de commencer à négocier, parce qu’ayant fermé son bureau de Hong Kong voilà plusieurs années, elle a dû tout reprendre à zéro pour obtenir ses licences.

Pour l’instant, la BNC se limite à la vente de produits à revenu fixe (obligations). La Chine est un marché porteur : à elle seule, la Banque de Chine achète pour 4 billions de dollars de devises étrangères, mentionne M. Legault. Sans parler du Japon, de Taïwan, de la Corée du Nord, de la Mongolie, de la Nouvelle-Zélande et de l’Inde.

La BNC arrive à Hong Kong un peu sur le tard, reconnaît-il, le cycle haussier des obligations tirant à sa fin, de même que le boom minier.

Mais la Banque est convaincue que l’Asie n’est pas un marché cyclique et que la croissance va durer. En outre, « la part de marché des Asiatiques pour les émissions canadiennes est en hausse, relate M. Legault. Ils cherchent des solutions de rechange au dollar américain, et notre banque est numéro un au Canada pour ce qui est des émissions d’obligations [...] Nous avons récemment offert des émissions du Québec, et elles se sont bien vendues », ajoute-t-il.

La Banque n’exclut pas la possibilité d’élargir son offre vers les produits structurés dérivés, le marché interbancaire, les actions ou le renminbi. Mais ce sera à une autre étape, dit M. Legault. Chose certaine, le choix de Hong Kong comme plaque tournante en Asie a été facile : « Shanghai a vite été éliminée, car nous tenions à la certitude légale. Quant à Singapour, on y fait davantage de gestion de portefeuille et de matières premières ». L’avenir dira si ce choix était le bon.

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par le Hong Kong Economic and Trade Office (HKETO).

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