Entrepreneurs, il est temps de vous mettre au mandarin...

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Février 2014

Entrepreneurs, il est temps de vous mettre au mandarin...

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Février 2014

Par François Normand

Libre-échange avec la Chine - Série 1 de 6 - Le Canada pourrait amorcer des négociations de libre-échange avec la Chine d'ici 5 à 10 ans, disent les spécialistes. Analyse des impacts qu'aurait une telle entente.

Chadwick Wasilenkoff est sans doute l'un des plus fervents partisans canadiens du libre-échange avec la Chine. Le patron de Fortress Paper s'arrache les cheveux depuis que Beijing impose des tarifs douaniers sur les importations de pâte dissolvante. Une mesure qui force l'entreprise de North Vancouver à revoir sa stratégie et qui tue dans l'oeuf son projet de relancer l'ancienne usine de Domtar à Lebel-sur-Quévillon.

«Je suis en faveur de tous les accords, mais encore plus avec la Chine !» lâche au bout de fil l'entrepreneur, exaspéré par la décision du gouvernement chinois, début novembre 2013, de taxer les exportations de pâte dissolvante des producteurs canadiens, américains, européens et brésiliens. Les entreprises comme Fortress Paper se voient imposer un tarif de 13 % sur leurs usines existantes, mais de 49 % sur toute nouvelle production, comme ce serait le cas pour l'usine à Lebel-sur-Quévillon.

La Chine agit ainsi pour protéger son industrie locale, estiment les spécialistes. Mais, puisqu'elle est membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les pays visés par ces nouveaux tarifs contesteront sans doute la mesure. Une guerre de tranchées s'annonce. Toutefois, si le Canada avait un accord de libre-échange avec la Chine, Beijing pourrait difficilement taxer ses importations de pâte dissolvante.

Cliquez ici pour consulter tous les textes de la série

Le Canada hésite, mais n'a pas le choix

Des négociations de libre-échange que la Chine souhaite d'ailleurs amorcer avec le Canada, mais que ce dernier est réticent à lancer pour l'instant. Tout un paradoxe !

En août 2012, après la publication d'une étude conjointe sur les complémentarités économiques entre le Canada et la Chine, l'ambassadeur chinois au pays, Zhang Junsai, a indiqué qu'il fallait lancer des négociations de libre-échange.

Un mois plus tard, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, rétorquait qu'Ottawa n'était pas prêt pour l'instant à négocier un tel accord, et qu'il préférait discuter de libre-échange avec d'autres pays asiatiques. En ce moment, le Canada a des pourparlers avec Singapour, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud, sans compter sa participation aux discussions du Partenariat transpacifique, qui regroupent 12 pays, dont les États-Unis, mais pas la Chine.

Cependant, la quinzaine d'analystes que nous avons interviewés - universitaires, chefs d'entreprise, économistes, syndicalistes - estiment que le Canada n'aura pas vraiment le choix de négocier un jour un accord avec la Chine. Car, s'il tarde trop, nos entreprises auront un accès moins intéressant au marché chinois que d'autres sociétés issues de pays qui auront conclu des ententes de libre-échange.

«Je pense que le libre-échange avec la Chine devrait se faire, dit l'ex-premier ministre Bernard Landry, aujourd'hui professeur d'économie internationale à l'ESG UQAM, et qui donne à l'occasion des cours en Chine. Près de 70 % des exportations du Québec vont aux États-Unis, ce qui nous rend vulnérables quand cette économie est en difficulté. Diversifier nos marchés ne peut donc être qu'une bonne stratégie !»

Cliquez ici pour consulter tous les textes de la série

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?