TM4 : une PME d'ici à l'assaut de l'Inde

Publié le 16/09/2010 à 00:00, mis à jour le 16/09/2010 à 13:52

TM4 : une PME d'ici à l'assaut de l'Inde

Publié le 16/09/2010 à 00:00, mis à jour le 16/09/2010 à 13:52

Photo : Bloomberg. La Indica Vista EV lors du Geneva International Motor Show le 3 mars 2010

TM4, une entreprise de Boucherville, réalise une percée importante avec la livraison de 110 moteurs électriques de nouvelle génération qui équiperont le prototype Indica Vista EV du géant indien Tata Motors, un contrat obtenu en janvier 2009. Cette filiale d'Hydro-Québec se positionne dans le pays d'origine de Tata pour profiter d'un marché florissant à long terme. Nous avons interviewé Claude Dumas, pdg de TM4, à propos des défis que doit relever son entreprise en Inde.

Les Affaires - La livraison de 110 moteurs électriques à la filiale européenne de Tata Motors a-t-elle été un succès ?

Claude.Dumas - Nous livrons les dernières unités. Cela s'est très bien passé; nous avons toutes les raisons de croire que Tata est enchantée de nos systèmes. Nous discutons en ce moment d'une suite pour une commande plus importante pour la Indica Vista électrique, destinée essentiellement au marché européen.

L.A. - Vous discutez actuellement de collaborations possibles avec Tata Motors. De quel genre de projet s'agit-il ?

C. D. - Nous sommes un fournisseur de systèmes de motorisation. Nous avons discuté de l'utilité que pourraient avoir certains de nos systèmes pour leurs véhicules électriques et hybrides.

L.A. - De quoi dépendra la réalisation de projets communs ?

C.D. - Il faut d'abord compléter les échanges sur leurs besoins techniques; il faut ensuite que les programmes en discussion soient approuvés et financés de leur côté, il faut aussi que nous remportions le contrat, et, enfin, il faut que nous nous entendions sur les exigences commerciales.

L.A. - Quelle est votre stratégie pour vous démarquer de la concurrence et profiter du marché naissant des véhicules électriques ?

C.D. - La voie la plus prometteuse est celle de l'alliance avec un constructeur local. Puisque nous avons déjà une relation d'affaires avec Tata Motors, il est naturel de penser d'abord à eux. Notre atout commercial, pour le marché indien, est la densité énergétique, c'est-à-dire offrir plus de couple [plus le couple est élevé, plus grande est la force motrice instantanée] et de puissance que nos concurrents.

Pour nos clients, les constructeurs, cela signifie plus de facilité d'intégration dans le véhicule, moins de masse à mouvoir et un meilleur prix. Chaque kilogramme de métal en moins réduit le coût de fabrication du système de motorisation, le coût de construction du véhicule et son coût d'utilisation.

L.A. - L'Inde représente-t-elle un marché important pour votre entreprise ?

C.D. - Pas dans l'immédiat. Selon notre analyse, les véhicules électriques et hybrides sont encore trop coûteux pour le marché indien. Cela dit, tôt ou tard, l'Inde devra électrifier une partie de son transport terrestre en raison du prix du pétrole. Dans quelques années, ce pays pourrait représenter un marché important pour nous.

L.A. - Serait-il envisageable de fabriquer vos systèmes en Inde ?

C.D. - Ce ne sera pas le cas tant que le volume de nos ventes justifiera la fabrication sur place. Les constructeurs accordent une importance primordiale aux coûts, notamment de main-d'oeuvre. La délocalisation de la production est une option intéressante. Cela serait un préalable pour servir le marché indien, à cause des bas prix à atteindre et des taxes indiennes à l'importation.

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