La Fed maintient ses taux au plancher

Publié le 27/01/2021 à 09:55, mis à jour le 27/01/2021 à 14:47

La Fed maintient ses taux au plancher

Publié le 27/01/2021 à 09:55, mis à jour le 27/01/2021 à 14:47

Par AFP
La Fed

(Photo: 123RF)

La Banque centrale américaine (Fed) a maintenu mercredi sa politique monétaire accommodante à l'issue de sa première réunion de 2021, soulignant que la reprise économique aux États-Unis dépendait des développements de la pandémie et du rythme de la vaccination.

«La trajectoire de l'économie dépendra significativement de l'évolution du virus, y compris des progrès en termes de vaccination», a commenté la Réserve fédérale dans son communiqué, publié à l'issue de cette réunion, débutée mardi et qui s'est achevée mercredi.

Le nouveau président Joe Biden a pour objectif de faire vacciner 100 millions de personnes pour ses 100 premiers jours. 

La Fed a également relevé que le rythme de la reprise de l'activité et de l'emploi s'est affaibli ces derniers mois.

Elle a, comme attendu, maintenu ses taux dans une fourchette de 0 à 0,25%. Elle les avait abaissés à ce niveau en mars, lorsque la pandémie avait brutalement freiné l'économie américaine.

Cette première réunion de 2021 était aussi la première depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche il y a tout juste une semaine, ce qui devrait marquer un retour à des relations plus classiques avec le pouvoir en place. La puissante Réserve fédérale, pendant les quatre années de la présidence de Donald Trump, avait dû batailler pour conserver son indépendance, face aux intrusions fréquentes du président. 

Le président de la Fed Jerome Powell et Janet Yellen, la nouvelle secrétaire au Trésor, ont déjà travaillé ensemble.

Les yeux sont désormais tournés vers la conférence de presse que doit donner vers 14h30 M. Powell.

Tout commentaire sur la nouvelle administration, sur les implications économiques du variant anglais de la COVID-19 ou de la distribution des vaccins, sera scruté de près.

Jerome Powell pourrait aussi évoquer la situation à Wall Street de GameStop, une chaîne de magasins de jeux vidéos dont le prix des actions a grimpé à un rythme ahurissant, une ascension nourrie par un groupe de boursicoteurs en croisade contre l'«establishment».

 

Retour de l'inflation?

Il pourrait aussi être interrogé sur une crainte qui refait surface après des années d'absence: celle de l'inflation. Le mini boom économique attendu au printemps ou à l'été à la faveur d'une large vaccination de la population américaine, pourrait en effet faire grimper temporairement les prix.

L'inflation pourrait poser un dilemme pour la Fed, qui repète depuis des mois ne pas envisager une normalisation à court terme de sa politique monétaire.

Les taux vont rester à zéro jusqu'à ce que les «conditions du marché du travail aient atteint des niveaux en cohérence avec ce que le Comité juge comme l'emploi maximum et que l'inflation a monté à 2% et est en voie de dépasser les 2%».

Les observateurs s'interrogent toutefois sur le programme d'achats d'actifs de 120 milliards de dollars par mois, qui a inondé les marchés financiers de liquidités depuis mi-mars dernier poussant les indices boursiers à des records malgré la pandémie de COVID-19.

La Fed a indiqué mercredi qu'elle maintenait ces actions.

 

Croissance au petit trot?

Jerome Powell et d'autres responsables de la Fed, à l'instar d'une majorité d'économistes, alertent depuis des mois sur la nécessité d'injecter de nouveau de l'argent dans l'économie, tant en direction des ménages que des entreprises.

Il sera, à n'en pas douter, interrogé sur le sujet pendant la conférence de presse. Il «devrait soutenir un stimulus budgétaire de façon générale, tout en évitant d'être plus précis sur les montants», anticipe Steve Englander, économiste pour Standard Chartered. 

Si tant Janet Yellen que Jerome Powell estiment que des aides supplémentaires sont nécessaires, «cela mettra la pression sur les sénateurs républicains pour qu'ils tempèrent leur opposition» à une enveloppe qu'ils jugent un peu trop grosse, souligne-t-il.

Le plan d'urgence de 1 900 milliards de dollars proposé par Joe Biden, et déjà largement défendu par Janet Yellen, devrait, s'il est adopté au Congrès, apporter un peu d'optimisme pour les mois à venir, qui s'annoncent difficiles en attendant une large diffusion du vaccin contre la COVID-19.

La réunion se conclut à la veille de la publication du PIB des États-Unis pour le quatrième trimestre 2020. La croissance, qui avait enregistré un plongeon historique au deuxième trimestre, puis un rebond tout autant historique au troisième, devrait marquer le pas.

 

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