Quand la logistique va, tout va

Publié le 28/03/2014 à 11:11

Quand la logistique va, tout va

Publié le 28/03/2014 à 11:11

Par François Normand

Tout faire pour éviter de livrer une marchandise en retard, c’est le conseil que livre Claude Tardif, qui est vice-président de l’Association des maisons de commerce extérieur du Québec (AMCEQ).

4 de 7 - Déjouer les risques à l’international - Grève dans un port, actes de piraterie, retards en raison des caprices de Dame nature... De tous les risques d’affaires, le risque logistique est l’un des plus difficiles à prévoir, car il est souvent imprévisible.

Cliquez ici pour consulter le dossier complet

On l’oublie trop souvent, mais la logistique est la courroie de transmission du commerce international. Une défaillance dans la chaîne logistique d’un exportateur ou dans celle de son client importateur à l’autre bout du monde peut être catastrophique.

En fait, l’exposition d’un exportateur aux risques de logistique dépend des Incoterms (contraction de l’expression anglaise International commercial terms) ou des conditions du contrat qu’il a signé avec son client à l’étranger, souligne Christian Sivière, président de la firme montréalaise Solutions Import Export logistique.

« Le scénario idéal, c’est lorsque l’importateur vient chercher la marchandise à votre usine. Dans ce cas, c’est lui qui assume tous les risques. Mais ce type de situation est assez rare », admet-il. Bref, dès que vous exportez, vous êtes confronté à des risques de logistique.

Et ceux-ci sont légion. Il peut s’agir de la rupture de la chaîne de froid lors du transport de produits agroalimentaires. Si vos aliments surgelés se retrouvent dans cette situation lors d’un transit par le canal de Panama, par exemple, vous pouvez dire adieu au lucratif contrat que vous aviez conclu.

Votre marchandise peut aussi être bloquée à la douane d’un pays, et ce, en raison d’une grève des débardeurs ou tout simplement parce que votre client n’a pas son permis d’importation.

Bien que rares, les actes de piraterie représentent aussi un risque pour les exportateurs, mais surtout pour ceux dont la marchandise transite par le canal de Suez, la mer Rouge et la corne de l’Afrique (dans l’Océan indien). Les actes de piraterie sont aussi problématiques dans le détroit de Malacca, entre la Malaisie et l’Indonésie, selon Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

Les simples retards dans la livraison de marchandises peuvent aussi représenter tout un casse-tête pour les entreprises, souligne pour sa part Jacques Roy, spécialiste en logistique à HEC Montréal. « Si votre marchandise est constituée de décorations de Noël, et qu’elle arrive à destination le 2 janvier, vous avez un problème ! »

Les retards dans la chaine d’approvisionnement – qui se répercutent sur la livraison de produits finis livrés aux clients – incitent d’ailleurs de plus en plus de manufacturiers canadiens à rapatrier de la production en Amérique du Nord, souligne Jacques Roy.

Si c’était à refaire, une entreprise sur deux ne délocaliserait pas une partie de ses activités de production dans les pays à faible coût de production, comme la Chine, selon étude d’Industrie Canada publiée en 2008.

« Beaucoup d’entreprises ont été séduites par les faibles coûts de production, mais elles n’ont pas réfléchi à l’ensemble des coûts, incluant les retards», dit Jacques Roy.

Livrez à tout prix

Claude Tardif, vice-président de l’Association des maisons de commerce extérieur du Québec (AMCEQ), qui a exporté des produits agroalimentaires durant près des 30 ans, estime que les exportateurs doivent tout faire pour éviter de livrer une marchandise en retard, même si cela implique de l’acheminer à destination par avion, un mode de transport beaucoup plus dispendieux que le camion, le train ou le bateau.

«J’ai déjà perdu une vente de sirop d’érable aux États-Unis, car ma cargaison n’a pas pu se rendre par train à destination en raison d’une grave inondation. Eh bien, si c’était à refaire, j’expédierais ce sirop par avion.»

L’exportateur ne contrôle pas les facteurs pouvant ralentir ou bloquer temporairement une chaîne logistique. C’est pourquoi il conseille aux entreprises, lorsqu’il s’agit d’un produit saisonnier ou pour des fêtes nationales (comme le Nouvel An chinois), de prévoir une période tampon pour leurs expéditions ou l’importation d’intrants servant à fabriquer un produit qui sera ensuite exporté.

Cliquez ici pour consulter le dossier complet

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?