Ne sous-estimez pas les risques climatiques

Publié le 04/04/2014 à 15:29

Ne sous-estimez pas les risques climatiques

Publié le 04/04/2014 à 15:29

Par François Normand

L’équipementier de matériel de télécommunication Cisco, qui fait fabriquer ses produits par des sous-traitants est proactif en gestion du risque climatique.

5 de 7 - Déjouer les risques à l’international - Sécheresses, ouragans, tremblements de terre... Les aléas climatiques et les catastrophes naturelles représentent des risques d’affaires importants pour les entreprises qui produisent ou importent des produits de régions vulnérables. Pour réduire ce risque, il faut savoir s’attendre au pire.

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Par exemple, le géant informatique IBM dispose d’un centre mondial de logistique qui exerce une surveillance planétaire, afin de déceler par exemple une tempête dans l’Atlantique Nord pouvant affecter sa chaîne logistique, explique Jacques Roy, spécialiste en logistique à HEC Montréal.

« IBM peut ainsi prévoir si cette tempête entraînera des délais de sa chaîne logistique, et prendre les mesures pour les atténuer. Elle évite ainsi de voir l’une des ses usines cesser sa production parce qu’elle est en rupture de composants. »

L’équipementier de matériel de télécommunication Cisco, qui fait fabriquer ses produits par des sous-traitants, est proactif en gestion du risque climatique. Par exemple, à Taïwan, une île régulièrement touchée par des tremblements de terre, Cisco soumet ses fournisseurs à des simulations de catastrophes naturelles.

La multinationale américaine peut ainsi évaluer la capacité de ses fournisseurs à maintenir active leur chaîne de production. De plus, pour réduire le risque d’une rupture de ses approvisionnements, Cisco ne dépend jamais d’un seul fournisseur ; elle en a au moins deux pour tous ses produits et composants.

Des ouragans de plus en plus puissants

Les entreprises doivent aussi tenir compte de plus en plus des changements climatiques et de leur impact sur la fréquence des catastrophes naturelles, souligne Steven Guilbeault, spécialiste des changements climatiques et directeur principal chez Équiterre, un organisme québécois faisant la promotion des choix écologiques et socialement acceptables.

« Selon une étude de la National Oceanic Atmospheric Administration, la vitesse moyenne du vent a augmenté dans les ouragans. Une situation qui a un impact sur les entreprises qui, par exemple, ont des fournisseurs aux Philippes », dit-il.

Le 8 novembre dernier, ce pays a été frappé de plein fouet par le super typhon Haiyan – un ouragan de catégorie 5, le plus puissant mesuré à ce jour parmi les cyclones ayant touché terre depuis qu’on effectue des relevés météorologiques. Ce typhon a semé la mort et a tout détruit sur son passage.

Comme ce pays sera à nouveau touché par des typhons à l’avenir, les entreprises dont la chaîne d’approvisionnement est située en partie aux Philippines doivent prendre des mesures, selon Steven Guilbeault. « Elles peuvent réduire leur risque en trouvant d’autres fournisseurs ailleurs. Si elles ne peuvent pas changer de fournisseur, elles peuvent stocker de la marchandise ou des composants au Canada, par exemple. »

Sans être un risque directement lié au climat et aux désastres naturels, la pollution atmosphérique représente également un risque pour les entreprises qui ont des fournisseurs dans des pays hautement pollués, comme la Chine, ajoute Steven Guilbeault. « Parfois, le gouvernement impose de ralentir la production industrielle afin d’améliorer la qualité de l’air. » Une mesure qui peut occasionner des retards dans la livraison produits ou des composants.

Les entreprises mal outillées face aux changements climatiques

Malgré l’importante somme d’informations qui circulent à propos des changements climatiques, une poignée d’entreprises seulement ont les ressources humaines et financières pour bien analyser l’influence de ce phénomène sur leurs activités, selon étude de l’International finance corporation (une division de la Banque mondiale), publiée en 2010.

Les sociétés qui le font utilisent un nombre limité de paramètres dans leur analyse, surtout la température et les précipitations moyennes. De plus, leur analyse inclut de vastes régions géographiques, sur de longues périodes de temps. Ce qui n’est pas mauvais en soit, car une gestion du risque rigoureuse devrait se planifier sur au moins 30 ans, selon l’IFC.

Le hic, c’est que les sociétés n’ont pas de stratégie à court terme. Or, pour bien gérer son risque climatique, une entreprise doit planifier durant de courtes périodes de temps (quelques années), en se concentrant sur de petits territoires, ce qui nécessite l’utilisation d’un plus grand nombre de paramètres. Parmi eux, mentionnons le niveau de développement technologique d’une économie, l’utilisation des terres ou la demande en eau.

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