Le Mexique a mieux résisté que prévu à l'arrivée de Donald Trump

Publié le 28/04/2017 à 14:27

Le Mexique a mieux résisté que prévu à l'arrivée de Donald Trump

Publié le 28/04/2017 à 14:27

Par AFP

(Photo: 123rf.com)

L'économie mexicaine a résisté mieux que prévu face à l'incertitude provoquée par les 100 premiers jours de Donald Trump à la présidence des États-Unis, avec un PIB en hausse de 0,6% au premier trimestre.

La croissance du produit intérieur brut annoncée vendredi par l'institut mexicain des statistiques (INEGI) est légèrement supérieure aux attentes des analystes qui tablaient sur 0,5%. 

«Le chiffre d'aujourd'hui renforce notre vision que l'économie mexicaine ne s'effondrera pas malgré les incertitudes liées à l'avenir des relations avec les États-Unis», commente la société britannique de conseil Capital Economics dans une note à ses clients. 

Au premier trimestre, les exportations du Mexique, qui s'orientent à 80% vers les États-Unis, se sont accrues de 11,2%.

«Nous anticipions une forte chute de l'investissement et de l'activité économique, qui n'a pas eu lieu», indique à l'AFP Carlos Serrano, chef économiste chez BBVA Bancomer. 

En décembre, Serrano prévoyait une récession si le président américain Donald Trump accomplissait ses promesses électorales comme d'abandonner le traité de libre échange nord-américain Aléna ou de ponctionner les envois d'argent vers leur pays des Mexicains installés aux États-Unis, afin de financer la construction d'un mur frontalier.

Beaucoup de familles mexicaines dépendent des envois d'argent de leurs proches installés aux États-Unis, et ces sommes constituent l'une des principales entrées en devises pour le Mexique. En 2016, elles ont atteint le montant record de 26 milliards de dollars.

La Maison Blanche a annoncé mercredi que Donald Trump «avait accepté de ne pas se retirer de l'Alena pour le moment», après avoir parlé au téléphone avec le président mexicain Enrique Peña Nieto et le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Les trois pays sont tombés d'accord pour commencer le plus tôt possible une renégociation de cet accord que le président américain a qualifié de «désastre» pour les emplois américains.

Risque latent

Plusieurs responsables de l'administration Trump se sont efforcés au cours des derniers mois de modérer le ton des échanges avec le voisin du sud.

Dans ce contexte, le peso mexicain a récupéré une partie de sa valeur face au dollar après avoir plongé à 22 pesos le dollar le 19 janvier, à la veille de l'entrée de Trump à la Maison Blanche. 

Mi-avril, le peso s'échangeait à 18,5 unités le dollar, et vendredi il s'établissait à l'ouverture à 18,99 unités pour un dollar. 

De grandes banques privées ont récemment revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour l'économie mexicaine en 2017: BBVA Bancomer prévoit désormais 1,6% contre 1% précédemment et Citibanamex une progression de 1,7% contre 1,2% auparavant. 

De leur côté, le gouvernement mexicain et la banque centrale tablent sur un PIB en hausse dans une fourchette comprise entre 1,3% et 2,3% en 2017.

Les exportations «ont connu une bonne croissance, c'est ce qui a aidé en partie l'économie», explique à l'AFP Carlos Capistran, chef économiste pour le Mexique chez Bank of America Merrill Lynch.

La consommation des ménages, qui avait maintenu à flots au cours des dernières années l'économie mexicaine, s'est également accrue. Mais les Mexicains subissent une inflation croissante du fait de la dépréciation de leur monnaie face au dollar, ce qui pourrait amoindrir ses effets.

Les investisseurs étrangers se montrent, eux, prudents. Selon les experts, le montant des investissements étrangers devraient atteindre 21 milliards de dollars cette année contre 26 milliards en 2016. 

Après l'annonce par la Maison Blanche de la renégociation de l'Aléna avec le Mexique et le Canada, le président américain a rappelé sur Twitter que son pays pourrait quitter le traité s'il ne parvenait pas à un «accord juste». 

Cette menace est une façon pour lui d'affirmer «nous allons nous asseoir pour négocier mais avant, laissez-moi vous dire qui dirige», commente Jonathan Heath, analyste économique américain basé au Mexique.

Pour l'heure l'économie mexicaine respire, mais «la volatilité se maintient», résume Capistran.

En attendant de voir ce qui se passera au moment où débutera la renégociation de l'Aléna.

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