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Le Congrès américain limite les investissements responsables

AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

Le Congrès américain limite les investissements responsables

Le républicain Andy Barr, auteur de la loi prévoyant le démantèlement de cette mesure, a estimé qu’elle «politisait les fonds de pension des Américains, et mettait leurs retraites en danger». (Photo: Getty Images)

Washington — Le Congrès américain a adopté mercredi une loi limitant les investissements responsables dans les fonds de pension, ce qui devrait conduire le président Joe Biden à utiliser pour la première fois son droit de veto.

Les républicains aux États-Unis sont vent debout contre l’idée de prendre en compte des critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance — «ESG» — dans les décisions financières, estimant que cela relève d’une posture idéologique. 

Au Congrès, ils ont pris pour cible une mesure mise en place par le ministère du Travail en janvier, qui facilite ce type d’investissements dans les fonds de pension américains.

Le républicain Andy Barr, auteur de la loi prévoyant le démantèlement de cette mesure, a estimé qu’elle «politisait les fonds de pension des Américains, et mettait leurs retraites en danger».

Cette loi a été approuvée mardi à la Chambre, et adoptée mercredi au Sénat par 50 voix contre 46 ; un revers pour le président, plusieurs sénateurs démocrates ayant voté avec les républicains. Parmi eux, le sénateur de l’État minier de Virginie-Occidentale Joe Manchin, déjà connu pour avoir torpillé de nombreuses ambitions climatiques et sociales de Joe Biden. 

Ce dernier est bien décidé à faire barrage à un texte «inacceptable», selon sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

«Il mettra son veto à cette loi si elle arrive sur son bureau», avait-elle prévenu mercredi avant le vote au Sénat.

Il s’agira du premier veto de la présidence Biden.

Ce texte a aussi été largement critiqué par les organisations environnementales.

«Empêcher les gens de prendre en compte les risques financiers liés au changement climatique, dont ils sentent déjà les effets, ne servira qu’à porter atteinte à leur épargne», a dénoncé l’une d’elles, le Sierra Club, dans un communiqué.

Ce texte est le dernier exemple en date de débats culturels extrêmement acerbes, divisant les États-Unis sur les questions de genre, d’orientation sexuelle ou de climat.

En août 2022, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure et pourfendeur du «wokisme», avait déjà ordonné aux banquiers gérant les fonds de pension de son État de ne pas prendre en compte ces critères. Il exhortait à «donner la priorité à la sécurité financière des habitants (…) plutôt qu’aux notions fantaisistes d’un avenir utopique».