Mal-aimée chez elle, l'industrie sud-africaine attire des investisseurs étrangers

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

Mal-aimée chez elle, l'industrie sud-africaine attire des investisseurs étrangers

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Édition du 08 Novembre 2014

Bien que la majorité de leurs employés soient Noirs ou Métis, l'industrie du vin d'Afrique du Sud demeure l'affaire de propriétaires blancs [Photo : Shutterstock]

CAPE TOWN - Malgré les défis de commercialisation qu’elle rencontre, l’industrie vinicole de l’Afrique du Sud ne recevra aucune aide de l’État. Cette prévision fait consensus.

Pourquoi ? La réponse trouve racine dans l’histoire de ce pays, encore marqué par des décennies de ségrégation raciale institutionnalisée. À l’évidence, même si le régime de l’apartheid a pris fin officiellement en 1994, ses stigmates demeurent.

Rudiger Gretschel, propriétaire du Robertson Winery et du Robertson Small Hotel, situés dans une agglomération de 30 000 habitants blottie entre deux chaînes de montagnes (Langeberg et Riviersonderend), à 160 km de Cape Town, a son opinion sur le sujet. Il affirme que deux raisons principales expliquent pourquoi l’industrie vinicole peut s’attendre à tout, sauf à une aide quelconque du parti au pouvoir.

Des propriétaires blancs face à l’ANC

La première, rappelle-t-il, est que l’industrie vinicole est une industrie traditionnellement blanche en Afrique du Sud. Les propriétaires-exploitants sont Blancs pour la plupart, des Afrikaners de descendance néerlandaise, française, allemande ou scandinave. Et bien que la majorité de leurs employés soient Noirs ou Métis (on dit coloured dans ce pays), cette industrie demeure largement l’affaire de propriétaires blancs.

Or – deuxième raison – le gouvernement fédéral actuellement au pouvoir est dominé par l’African National Congres (ANC), un parti dirigé par Jacob Zuma qui règne sur tout le territoire, à l’exception de la province de Western Cape, où se concentrent justement la majorité des Afrikaners et l’industrie vinicole du pays. Dans cette province, la population est représentée par la Democratic Alliance, qui fait office de parti d’opposition.

Dans un tel contexte, même si l’industrie pouvait sans doute profiter d’un coup de pouce, ne serait-ce que pour le développement d’une image de marque forte à l’étranger, elle a bien peu de chance, croit-on, d’obtenir quelque soutien gouvernemental que ce soit.

« Non, il faut oublier cela, ça n’arrivera jamais. Il ne faut pas attendre d’aide de l’État », a confirmé Ken Forrester, du vignoble du même nom, situé aux pieds de la montagne Helderberg, à mi-chemin entre Stellenbosch et Somerset West.

Rencontré dans la Petite Bourgogne, à Montréal, à l’occasion d’une tournée de promotion canadienne, M. Forrester a expliqué que l’ANC, parti au pouvoir depuis 1994, n’est pas près de disparaître. « Je ne vois pas le jour, a-t-il ajouté avec dépit, où l’ANC ne sera plus au pouvoir et où l’industrie vinicole, une industrie à prédominance blanche, attirera la sympathie du gouvernement national. »

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