Le Québec profite peu de l'essor africain


Édition du 16 Juillet 2016

Le Québec profite peu de l'essor africain


Édition du 16 Juillet 2016

Par François Normand

L'Afrique regroupe les pays qui affichent les taux de croissance économique les plus élevés du monde, surtout en Afrique de l'Est. Néanmoins, les exportations du Québec reculent dans la majorité des marchés les plus dynamiques de ce continent, montre une analyse de Les Affaires.

En 2016, 10 pays africains verront leur PIB bondir de plus de 6 %, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il s'agit de l'Éthiopie, de la Côte d'Ivoire, de Djibouti, du Congo (ex-Zaïre), du Sénégal, du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie, du Mozambique et du Soudan.

Or, depuis 2011, les exportations québécoises n'augmentent que dans 4 de ces 10 pays depuis 2011, soient Djibouti, l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire et le Congo (ex-Zaïre), selon les données de l'Institut de la statistique du Québec.

La situation n'est guère mieux si l'on tient compte des 27 économies africaines les plus dynamiques, soient celles dont la croissance sera supérieure à 4 % cette année. Nos exportations y reculent dans les deux tiers (18) d'entre elles.

L'Afrique de l'Est est la région la plus dynamique du continent. Pourtant, même dans cette région, les expéditions des entreprises québécoises sont en déclin dans la plupart des marchés locaux. Par exemple, au Kenya, elles ont diminué de 11 % en cinq ans, à 11,2 millions de dollars canadiens. Elles avaient atteint 24 M$ en 2012.

Cela dit, le Québec est très bien positionné en Éthiopie, de loin le marché le plus dynamique de l'Afrique. Ses expéditions ont été multipliées par huit, pour atteindre 24 M$ en 2015.

Depuis 2005, ce pays de 99 millions d'habitants affiche une croissance du PIB supérieur à 10 % par année (soit plus que la Chine ou l'Inde), principalement en raison des investissements dans le secteur public, selon l'OCDE.

La faute des conservateurs ?

Karl Miville-de Chêne, associé chez Contacts Monde, une firme-conseil en commerce international, affirme que l'ancienne politique africaine du gouvernement conservateur serait en grande partie responsable du déclin des exportations québécoises dans la majorité des 27 pays les plus dynamiques de l'Afrique.

Le Canada a alors tourné le dos à l'Afrique pour se concentrer sur l'Asie et l'Amérique latine. Cela s'est traduit par une diminution de l'aide au développement - et par l'intégration de l'Agence canadienne de développement international (ACDI) au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

Pendant ce temps, des pays africains, asiatiques et européens ont été très actifs pour développer leurs relations économiques aux quatre coins du continent africain.

«Cette situation est un frein au développement de nos exportations», dit Karl Miville-de Chêne, qui réalise actuellement un mandat en Tunisie pour l'USAID, l'agence américaine pour le développement international.

Chose certaine, l'Afrique regorgera d'occasions d'affaires et d'investissements au cours des prochaines années et décennies. Actuellement, le continent compte 1,1 milliard d'habitants. Ce nombre devrait doubler à 2 milliards d'ici 2050. Et ces 900 millions de personnes de plus auront besoin d'une foule de biens et de services.

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