Exportations: ne pas délaisser le monde arabe

Publié le 05/03/2011 à 00:00, mis à jour le 18/10/2013 à 09:07

Exportations: ne pas délaisser le monde arabe

Publié le 05/03/2011 à 00:00, mis à jour le 18/10/2013 à 09:07

Par François Normand

Les exportateurs ne doivent pas délaisser le monde arabe, selon Noel Feghali, Jeune chambre de commerce libanaise.

Les pays arabes vivent des bouleversements politiques majeurs. Les exportateurs québécois doivent-ils éviter ces marchés pendant quelque temps ?

Il ne faut pas considérer cette région du monde comme un bloc, mais plutôt l'envisager marché par marché. Cela devient très dangereux de faire des affaires en Libye. Dans ce cas précis, il faut peut-être attendre un peu afin de voir la suite des événements. En revanche, dans les autres pays arabes, les affaires continuent de se dérouler dans un calme relatif. Bien entendu, il y a des protestations dans les rues, mais il ne faut pas que les exportateurs québécois arrêtent d'y vendre : d'autres entreprises étrangères en profiteraient pour ravir leurs marchés.

En raison du vent de changement qui souffle actuellement sur la région, celle-ci s'ouvre davantage au monde et au commerce international. Il y a donc beaucoup d'occasions d'affaires. Les marchés du pays BRIC, eux, ont été conquis. La compétition y est très féroce, et ce n'est pas facile de s'y implanter.

La population des pays arabes est très jeune et souvent très pauvre. La plupart des habitants ont peu d'argent à dépenser. D'où vient donc la demande dans ces marchés ?

Les jeunes vivent effectivement une situation difficile. Dans le monde arabe, les pays en forte croissance sont surtout ceux situés dans le golfe Persique, où l'on exploite le pétrole. Les gouvernements sont riches et investissent dans les infrastructures. C'est un secteur clé pour nos exportateurs. Le monde arabe n'a pas encore un marché de consommateurs comme c'est le cas en Amérique du Nord. Les contrats viennent surtout des gouvernements.

Y a-t-il néanmoins des occasions d'affaires dans le secteur privé ?

Oui. Toutefois, cela dépend des industries et des pays. Au Liban, l'économie s'appuie beaucoup sur le tourisme. Tout ce qui touche à l'hôtellerie et à ses services connexes est en pleine expansion. En Arabie saoudite, il y a des marchés de pointe, notamment pour les produits de beauté ou de soins corporels. Au Qatar, où se tiendra la Coupe du monde de soccer en 2022 [avec la Russie], le secteur de la construction est à surveiller; le gouvernement investira 100 milliards de dollars américains afin de présenter l'événement.

CV

Nom : Noel Feghali

Âge : 28 ans

Fonction : Président

Organisme : Jeune chambre de commerce libanaise

Courtier en assurance de dommages chez Groupe ATD, Noel Feghali vient de prendre la direction de l'organisme libanais, qui compte près de 200 membres.

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