L’esprit d’équipe de certains de vos employés s’effrite
Catherine Charron|Publié le 24 septembre 2021Le prochain grand défi de la pandémie: créer un sentiment d'appartenance, à distance. (Photo: Jason Strull pour Unsplash)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Bien que le travail à distance s’étire et que la fatigue virtuelle vous assaille, il est essentiel de redoubler d’efforts pour reconnaître quels sont les membres de votre équipe qui ne sentent pas en faire partie, ou y être reconnu.
En effet, plus d’un employé sur trois a répondu entre le 30 juillet et le 5 août 2021 qu’il était au mieux incertain ou, au pire, convaincu de ne pas ressentir un sentiment d’appartenance et d’acceptation au travail actuellement, selon la plus récente mouture du rapport de l’indice de santé mentale de Solutions Mieux-être LifeWorks. Avant la pandémie, il représentait plutôt 26% des répondants. Tout comme à l’époque, il semble que ce sentiment affecte davantage les jeunes professionnels.
Selon des données publiées le 22 septembre 2021, les répercussions grandement néfastes d’une telle impression sur le moral se sont d’ailleurs accentuées. Les incertains affichent un score de leur indice de santé mentale global de -20 points alors que celui de ceux en désaccord atteint -25 points.
À contrario, parmi les 65% des répondants qui se sentent bien au bureau, ce score est de -3,1 points. Sans surprise, ils se sentent aussi largement moins isolés que leurs comparses qui doutent de leur sentiment.
Cette perception de distance avec les autres membres de son équipe affecte aussi la productivité : si un employé dit qu’il se sent bien au travail, son niveau de productivité est de 86% par rapport à avant avril 2020, tandis que ceux qui sont incertains est de l’ordre de 80%, et de 75% chez ceux qui ne recommande pas leur employeur.
Il semble que le télétravail soit la source de plusieurs de ces maux : ceux qui passent leurs journées à la maison se sentent bien plus isolés que ceux qui passent le plus clair de leur temps au bureau, ou en partie. Il semble d’ailleurs que quelques jours par semaine suffisent à drastiquement changer la donne.
Pourtant, en juillet, ce même rapport démontrait que plus de 60% des 3000 employés canadiens sondés désiraient poursuivre le télétravail pour l’ensemble de la semaine ou en partie.
D’où l’importance de trouver des pistes de solutions pour parvenir à générer un sentiment d’appartenance chez vos employés, et ce, malgré la distance qui les sépare.
Bernard Blais, directeur clinique pour le Québec chez LifeWorks, vous suggère de réagir rapidement lorsque vous observez une telle attitude chez l’un de vos employés. «Attendre ne fait qu’empirer la situation dans la plupart des cas.»
Il recommande d’entamer le dialogue avec une remarque positive sur le travail du membre de votre équipe, puis de «poursuivre avec ses observations sur l’isolement et le sentiment d’appartenance. Il faut souligner l’importance que le gestionnaire met sur le bien-être de l’employé et exprimer son inquiétude à cet égard si tel est le cas. Finalement, le gestionnaire devrait toujours offrir à l’employé d’avoir un suivi quelque temps après ce premier échange.»
Précisons toutefois qu’en août 2021, le score de santé mentale général a continué de grimper au pays. Contrairement à l’an dernier où on avait observé à pareille date une baisse, le score de santé mentale est passé de -10,1 à -9,7 points entre juillet et août 2021. Le Québec se trouve légèrement au-dessus de la moyenne nationale, à -9,1 points.