Les PME ont la cote aux yeux des jeunes travailleurs québécois
Catherine Charron|Publié le 27 septembre 2023Ce sont 70% des jeunes sondés qui envisagent de changer d'emploi d'ici cinq ans d'après un sondage du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. PME, bonne nouvelle: un jeune professionnel québécois sur quatre qui compte quitter son poste au cours des cinq prochaines années aspire à être embauché par vous plutôt que par une grande entreprise ou la fonction publique.
C’est du moins l’une des conclusions que tire le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) dans une étude menée par Léger, qui met aussi en lumière qu’environ 70% des répondants envisagent de changer d’emploi d’ici cinq ans.
«C’est surprenant, car au cours des cinq dernières éditions, ce que les travailleurs recherchaient le plus, c’était une bonne rémunération. Or, les PME ne peuvent offrir les mêmes conditions que la fonction publique et les grandes entreprises», fait remarquer son président-directeur général, Pierre Graff.
Parmi les employés du secteur privé, la part de personnes interrogées qui compte bosser pour une PME frôle les 30%, démontre les chiffres récoltés en août et en septembre 2023.
Ceux qui souhaitent se lancer à leur compte d’ici cinq ans représentent 15% des répondants, tout comme ceux qui zyeutent les grandes entreprises. La fonction publique attire l’attention de 14% des jeunes travailleurs sondés. Notons que 18% sont indécis.
Si les avantages perçus de faire partie de la fonction publique ou même de grandes entreprises sont bien définis, ils le sont toutefois un peu moins pour les PME.
En effet, la première est gage de stabilité (81%) et de sécurité d’emploi (78%) et d’avantages sociaux (76%). La seconde promet d’offrir une bonne rémunération (75%) et des avantages sociaux intéressants (74%).
Le bénéfice de bosser dans une PME le plus répandu, c’est la stabilité d’emploi, cité par 49% des personnes sondées. Les autres les plus fréquemment mentionnés sont la flexibilité d’horaire et de méthode de travail (39%), les chances d’influencer son organisation (34%), et les avantages sociaux (33%).
«Le tissu des PME est bien moins homogène que celui des grandes entreprises ou de la fonction publique. Les employés en sont conscients, explique Pierre Graff. En revanche si la structure est plus aplatie, on a l’opportunité d’avoir une plus grande influence sur les décisions, et c’est pourquoi les PME sont plébiscitées.»
Des attentes qui varient selon l’âge du travailleur
Les jeunes professionnels sont davantage à la recherche d’un emploi prévisible, comparé à leurs collègues d’expérience. En effet, 43% des répondants de 16 à 35 ans aspirent à avoir «des horaires stables et une charge de travail et des tâches récurrentes». Ceux de 36 à 64 ans le convoitent à 29%.
La sécurité d’emploi qu’offrira le prochain poste importe à près de 40% des répondants, qu’ils soient membres des générations X, Y ou Z.
Sur la liste d’épicerie des jeunes travailleurs, on retrouve aussi les avantages sociaux dans 43% des cas, alors que la rémunération et une plus grande flexibilité dans la gestion des horaires et des méthodes de travail font partie de 40% des choix des personnes interrogées.
Là où l’âge semble avoir une réelle conséquence sur l’importance accordée à un avantage en particulier, c’est sur la possibilité d’influencer les décisions de son organisation. Ce sont 30% des répondants de 16 à 35 ans qui souhaitent que leur voix soit entendue, alors que seuls 16% des 36 à 64 ans y aspirent.
«Ils préfèrent des structures plus horizontales, car ils veulent non seulement prendre plus de place dans le processus décisionnel, mais aussi voir ces décisions se matérialiser», rappelle Pierre Graff.
C’est là la preuve selon lui que les jeunes travailleurs ont soif de changer leur milieu, en implantant des initiatives intrapreneuriales qui bénéficieront à l’entreprise.
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Or, qu’importe l’âge, ce sont les conditions de travail directes, soit le salaire et les avantages sociaux, qui comptent le plus aux yeux des employés lorsqu’ils doivent choisir leur prochaine équipe.
Les membres de la génération Z y tiennent de façon un peu moins unilatérale (50%) que les milléniaux (62%), note la RJCCQ. Les premiers accordent davantage d’intérêt aux valeurs de leur organisation (19%) que les seconds (9%).
«On s’aperçoit à travers ce 5e sondage que les générations Z et Y sont de plus en plus volatiles, et de moins en moins homogènes. Ça va causer des défis aux entreprises qui n’ont pas une approche personnalisée dans leur gestion des ressources humaines, prévient Pierre Graff. Le désir d’avoir un impact est cependant assez constant.»
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