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Les heures supplémentaires obligées font perdre en productivité

Catherine Charron|Publié le 08 Décembre 2023

Les heures supplémentaires obligées font perdre en productivité

Voici les conclusions de l'édition 2023 du Workforce Index de Slack sur la productivité. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Aux entreprises chez qui les heures supplémentaires sont monnaie courante, prenez garde : la productivité des employés qui se sentent contraints de travailler en dehors de leur horaire normal glisse de 20% par rapport à la moyenne.

D’après le Workforce Index 2023 de Slack, ces mêmes personnes sont deux fois plus stressées et démontrent plus de signes d’épuisement professionnel que leurs homologues qui n’ont pas cette même pression, et ils sont près de deux fois moins satisfaits de leur travail.

Le nerf de la guerre, conclut l’équipe derrière ce rapport, c’est cette impression d’être obligé de bosser davantage que l’horaire prescrit par le contrat de travail. Au contraire, les chercheurs n’ont observé aucun effet négatif sur le bien-être ou le niveau de productivité chez ceux qui le font de leur plein gré afin d’assouvir leurs ambitions par exemple.

Le hic, c’est que la part d’employé chez qui les heures supplémentaires ont de fâcheuses conséquences excède légèrement celle des travailleurs qui le font volontairement.

C’est près de 40% des 10 333 employés de bureau basés aux États-Unis, en Australie, en France, en Allemagne, au Japon et au Royaume-Uni, qui dépasse leurs heures normales de travail au moins une fois par semaine. De ce nombre, 54% le font, car ils s’y sentent forcés.

Trop de temps passé à bosser en dehors de ses heures normales de travail ne devrait donc plus être automatiquement synonyme de salarié dévoué, selon le rapport. Au contraire, ça devrait plutôt alerter son gestionnaire, qui devrait y voir là une personne qui a trop de responsabilités dans son assiette et qui peinent sur tout à identifier ses priorités.

En effet, ceux qui œuvrent en dehors des heures normales de bureau ont 50% plus de chance d’être d’avis que c’est ce qui mine le plus leur productivité.

«Toujours avoir l’impression de devoir rattraper le temps perdu nuit aux employés et aux entreprises, estime Christina Janzer, la dirigeante du Workforce Lab de Slack. Ça démontre à quel point il est important de bâtir des cultures d’entreprise où les salariés se sentent suffisamment en sécurité pour pouvoir lever la main s’ils peinent à prioriser leurs tâches.»

 

Devenir des As de la gestion du temps

La gestion du temps est l’un des importants facteurs qui contribuent à ce que nombre de travailleurs bossent davantage.

Si 27% des répondants pensent passer trop d’heures en réunion ou à rédiger des courriels (25%) – par ailleurs, ces taux bondissent plus la personne grimpe de niveau hiérarchique –, plus de la moitié des 10333 salariés sondés disent ne pas ou très rarement s’arrêter pendant leur journée de travail.

Ce n’est pas sans conséquences: elles sont 1,7x plus susceptible de vivre des symptômes d’épuisement professionnel.

Pourtant, les bienfaits du repos sont bien documentés. Comme le rappellent les résultats de l’étude, les employés de bureau qui s’accordent des pauses gèrent mieux leur stress et leur anxiété, estiment avoir un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle, sont plus satisfaits, et surtout, ont un niveau de productivité de 13% supérieur à leurs comparses.

L’index démontre aussi, sans surprise, que le moment de la journée influence la capacité à accomplir des tâches. Ainsi, bien que la période de 15h à 18h soit considérée par les répondants comme la moins productive, le trois quarts des individus sondés sont censés bosser.

Comment devrait-on donc ajuster notre horaire afin de livrer la marchandise? Il n’existe malheureusement pas de formule universelle, prévient l’équipe du Worforce Lab.

Elle est néanmoins d’avis que grâce à la masse de réponses collectées, elle est parvenue à identifier les grandes lignes de la journée de travail des plus productives.

En moyenne, chaque personne devrait passer quatre heures par jour dans des tâches qui demandent de la concentration et pas plus de deux heures en réunion. Au-delà de ce chiffre, la part de travailleurs qui estiment être trop souvent en rencontre explose, dit-on.

«La productivité n’est pas linéaire, souligne Christina Janzer dans sa note. Elle vient par phase, en intermittence tout au long de la journée, pas nécessairement dans des fenêtres de temps prescrites, et surtout pas pendant huit heures consécutives.»

 

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.

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