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Les avocats se donnent le droit de déconnecter en février

Catherine Charron|Publié le 03 février 2023

Les avocats se donnent le droit de déconnecter en février

Les avantages sont multiples, rappelle l’avocate en droit du travail et de l’emploi et associée chez Langlois Avocats, Marianne Plamondon. (Photo: courtoisie)

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RHÉVEIL-MATIN. Février serait-il devenu le mois des saines habitudes? Après le Défi 28 jours sans alcool, voilà que les avocats se donnent le droit de ne pas répondre aux missives non urgentes transmises entre 19h00 et 7h00 dans le cadre de la troisième édition du Défi… On décroche.

Pour la première fois, cette année, le Barreau de Montréal s’est joint au Barreau de Québec pour présenter et encourager leurs 20 500 membres à respecter cette «trêve de 7 à 7».

L’objectif est d’inciter les avocats et les cabinets – et accessoirement, inspirer la communauté d’affaires – à repenser leur façon de communiquer afin de circonscrire aux heures de travail normales les échanges non urgents, «ce qui est tout à fait raisonnable», assure la porte-parole du défi, Me Marianne Plamondon.

Et les avantages sont multiples, rappelle l’avocate en droit du travail et de l’emploi et associée chez Langlois Avocats : «Ça permet de réellement accorder une période de repos, de décrocher, et d’avoir une meilleure santé mentale, et un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle.»

Le lancement du défi survient quelques semaines à peine après que le Courrier parlementaire ait révélé que le ministre du Travail, Jean Boulet, ne comptait pas en faire davantage pour protéger le droit à la déconnexion des Québécois. La Loi sur les normes du travail et la Loi sur la santé et la sécurité au travail en ferait déjà suffisamment, selon lui. Marianne Plamondon n’est pas tout à fait du même avis.

Depuis l’arrivée du télétravail et le déploiement à grande échelle de technologies de l’information, les employés non syndiqués et qui touchent un salaire annuel «ont vu l’absence de frontière entre le temps de travail et de vie personnelle», souligne l’avocate qui s’est spécialisée sur la question.

Elle recommande donc aux patrons de se doter d’une politique pour assurer le droit de décrocher, d’autant que ça permet de se démarquer des autres aux yeux des candidats que vous tentez de recruter.

 

Bonnes pratiques en matière de déconnexion

Embrasser de meilleures habitudes tout en maintenant un bon service à ses clients peut se faire de différentes façons.

L’employeur peut préciser qu’elles sont les heures privilégiées pour échanger entre collègues, et adopter un «énoncé des vacances et des jours de repos», pour que les employés décrochent bel et bien même s’il est désormais possible de les joindre en tout temps.

L’entreprise peut réitérer ce qui est déjà prescrit par la Loi, et assurer une période de détente «d’une journée à l’autre en tenant compte de l’industrie dans laquelle elle évolue. […] Les vraies vacances, sans cellulaire ou courriels, tout le monde y a droit», souligne celle qui est aussi conseillère en ressources humaines agréées.

Les messages urgents peuvent quant à eux être clairement identifiés, tout comme le délai de réponse espéré.

Les organisations doivent «conscientiser à l’hyperconnectivité, et à ses conséquences, ajoute Marianne Plamondon. Pour l’avoir vu chez certains employeurs, ceux qui l’ont mis en place, en général, ça ne limite pas le service aux clients, mais ça entraine un bien-être chez les employés, ce qui est apprécié».

 

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