Certains en profitent pour ajouter de nouvelles cordes à leur arc professionnel ou encore pour explorer des contrées lointaines. D’autres y sont projetés un peu par nécessité, étant complètement épuisés par leur milieu de travail. (Photo: Stephen Leonardi pour Unsplash)
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RHÉVEIL-MATIN. Si, par un beau matin, votre collègue vous annonce qu’il ou elle compte prendre un congé sabbatique, n’avalez pas votre gorgée de café de travers. En fait, cette expérience promet d’entraîner des répercussions positives sur son bien-être, et votre organisation pourrait ultimement en bénéficier.
C’est ce qu’ont conclu dans les pages du Harvard Business Review Kira Schabram, Matt Bloom et DJ DiDonna, trois professeurs américains qui se sont penchés sur ces congés prolongés. Pour aller au-delà des anecdotes et comprendre quels sont les facteurs qui ont permis de couronner de succès de telles expériences, ils ont sondé un échantillon représentatif d’une cinquantaine d’Américains.
Certains en profitent pour ajouter de nouvelles cordes à leur arc professionnel ou encore pour explorer des contrées lointaines. D’autres y sont projetés un peu par nécessité, étant complètement épuisés par leur milieu de travail.
À leur retour, une démission n’est pas complètement écartée de la table, concèdent les experts, mais «l’employeur a une grande influence sur cette décision».
D’après leur enquête, le risque augmente selon le degré de fatigue et d’épuisement du travailleur lorsqu’il prend la décision de prendre une sabbatique.
Sans surprise, les personnes au bout du rouleau qui fuient un rythme de livraison effréné ont bien moins de chance de reprendre leurs fonctions que celles qui se lancent dans un palpitant périple.
Les organisations qui offrent aux employés de s’absenter avant qu’ils n’atteignent ce point de non-retour ont, selon leurs observations, bien plus de chance d’accueillir une personne énergisée et qui aura une meilleure idée du genre de travail qu’elle souhaite accomplir par la suite que le contraire.
Certains vont proposer des projets novateurs, tandis que d’autres communiqueront leur ambition nouvelle d’occuper des fonctions de leadership.
En effet, «ceux qui ont pris des congés sabbatiques ont fait état d’une plus grande confiance en leurs compétences managériales et se sont montrés désireux de passer à l’étape suivante», rapportent les chercheurs.
Et il n’y a pas que celles et ceux qui s’absentent qui gagnent en confiance: les personnes qui doivent tenir le fort pendant leur absence aussi en obtiennent au passage.
Attention aux iniquités
Tous ne sont pas égaux face aux congés sabbatiques. Si les personnes sondées ont pu se permettre de vivre une telle expérience, c’est parce qu’elles avaient accumulé les fonds nécessaires, ou eu du succès dans leur carrière, ont-elles laissé entendre.
Plus de la moitié des participants ont eux-mêmes financé cette parenthèse dans leur parcours professionnel.
Certains individus disent même éprouver de la culpabilité à l’idée que la majorité de leur subalterne n’a pas cette chance.
Ainsi, les entreprises doivent être au fait de ce phénomène lorsqu’elles accordent à un employé la permission de quitter momentanément l’organisation.
D’après les professeurs, pour que les entreprises puissent réellement tirer profit elles aussi des congés sabbatiques, elles doivent s’assurer d’offrir «les ressources nécessaires pour permettre à un large éventail d’employés d’en profiter.»
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