Dopé par la pandémie, le pourcentage de salariés en télétravail a en effet fluctué au gré des confinements et des assouplissements de restrictions sanitaires. (Photo: 123RF)
Paris — Déployé massivement pendant la pandémie de COVID-19, le télétravail peut stimuler sur le long terme la productivité des entreprises s’il continue à être aussi répandu, souligne le Conseil national de la productivité (CNP) dans un rapport publié lundi.
«À la différence de beaucoup d’autres crises antérieures qui conduisaient à un ralentissement de la productivité tendancielle, l’accélération du recours au télétravail lié à la crise sanitaire pourrait finalement aboutir à un gain durable de productivité», avance l’organisme rattaché à Matignon.
Une progression d’un point du pourcentage de salariés en télétravail «améliorerait en moyenne la productivité globale des facteurs d’environ 0,45%», écrivent les auteurs, qui se basent sur une étude de la Banque de France.
«En extrapolant ce résultat au niveau global de l’économie française, le passage de la proportion de télétravailleurs d’environ 5% dans la période pré-COVID (4% de télétravailleurs réguliers en 2019, NDLR) à 25% à plus long terme» engendrerait un gain moyen de productivité de 5 à 9%.
Mais attention, «il s’agit d’une première estimation, qui mériterait d’être confirmée par d’autres études une fois la situation de télétravail stabilisée», avertit le CNP.
Dopé par la pandémie, le pourcentage de salariés en télétravail a en effet fluctué au gré des confinements et des assouplissements de restrictions sanitaires.
«37% des salariés l’ont expérimenté, de manière régulière ou non, entre mars 2020 et janvier 2021», détaille le CNP.
Mais en novembre 2021, seuls 21% des salariés disaient travailler à distance au moins un jour par semaine.
Par ailleurs, il faut savoir doser le recours au télétravail, souligne le CNP, afin «que ses effets positifs sur l’efficacité des travailleurs surpassent les pertes.»
Selon une enquête de l’OCDE citée par le rapport, la fréquence optimale du travail à distance se situerait «entre deux et trois jours par semaine».
Un mode de travail «hybride» qui complique la tâche des managers mis au défi de concilier les avantages du télétravail (réduction des coûts et des temps de trajet notamment) et leurs inconvénients (baisse des interactions entre salariés).