Cette fois-ci, le Pôle IDEOS a accompagné au cours des derniers mois 17 entreprises de toutes tailles, soit sept de plus qu’à la précédente édition. (Photo: courtoisie)
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RHÉVEIL-MATIN. Fortes de cinq mois d’accompagnement, les 17 entreprises signataires du deuxième Pacte pour l’inclusion au travail des personnes immigrantes s’apprêtent à honorer leur engagement.
La clé pour que ces initiatives soient couronnées de succès, estime Sébastien Arcand professeur titulaire au Département de management de HEC Montréal, c’est qu’elles se sont fait les dents dans un premier temps grâce à des projets à petite échelle.
D’après lui, toute entreprise gagne à s’inspirer de cette démarche afin de créer des environnements de travail où les employés immigrants pourront pleinement s’épanouir.
Identifier la source du problème
Approché par le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal, le professeur titulaire et directeur du pôle IDEOS de HEC Montréal Luciano Barin Cruz a reçu le double mandat de préparer les entreprises à accueillir des immigrants et à les outiller pour que ces derniers développent tout leur potentiel.
À (re)lire : Luciano Barin Cruz: «En deux mois, le Pacte a déjà touché 1500 personnes»
Pour se faire, des experts du pôle d’innovation en gestion de l’impact social ont créé une méthodologie qui s’ajuste aux défis en la matière rencontrés par les signataires du Pacte.
Ceux-ci peuvent concerner l’un de ces quatre volets: l’attraction des talents, leur embauche, leur intégration ou la progression de leur carrière. «Il n’y en a pas vraiment un qui cause plus de problèmes que l’autre», précise le professeur titulaire.
Grâce à la méthode d’innovation sociale ABEL – Ask, build, experiment, learn –, et quelques séances de mentorat, ces entreprises «explorent des solutions qui sont adaptées au contexte de ces organisations-là».
Les participants doivent donc mener des «microexpériences» afin de déceler là où ça coince.
À la fin de l’aventure, plan de match étalé sur six à douze mois en main, elles s’engageant à déployer leurs apprentissages à plus grande échelle.
«On développe beaucoup la réflexion autour des gestes posés pendant l’expérience du Pacte. On se penche sur ce qui a fonctionné ou pas, explique Sébastien Arcand. On met aussi les entreprises ensemble afin qu’elles y réfléchissent en collectivité».
Faire rayonner leurs apprentissages
L’objectif ultime, c’est que cet engagement fasse germer d’autres initiatives du genre dans le reste de l’organisation.
Or, bien que ce soit fait sur une base volontaire, la démarche est exigeante, indique le spécialiste de l’intégration des nouveaux arrivants. Certains se sont même retirés de l’aventure en cours de route.
Cette fois-ci, le Pôle IDEOS a accompagné au cours des derniers mois 17 entreprises de toutes tailles, soit sept de plus qu’à la précédente édition. Sébastien Arcand est d’avis que le nombre de candidatures et de participants pourrait croître encore s’il y a une troisième cohorte.
Une prédiction pas si surprenante sachant que près de 300 000 nouveaux arrivants ont posé leurs valises dans la province en date du 1er juillet 2022 selon les plus récentes estimations de l’Institut de la statistique du Québec.
S’il ne décourage pas les plans stratégiques ambitieux déployés sur plusieurs années, Sébastien Arcand affirme que c’est en menant d’abord de petits tests, et en tentant de les répliquer à plus grande échelle que les entreprises parviendront à inclure ces employés.
«Ne cherchez pas à régler tous les problèmes d’un coup de baguette magique, conseille-t-il. Identifiez-en un qui est le plus réalisable à court et à moyen terme, en lien avec l’attraction, l’embauche, l’intégration et la progression des travailleurs immigrants, identifiez là où vous voulez aller, et commencez à petite échelle. Certains vont être freinés à l’idée de passer quatre mois sur un seul cas. Pensez à l’effet multiplicateur.»
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