Employés, respirez! Microsoft supprime son outil Big Brother
Olivier Schmouker|Publié le 02 Décembre 2020Un outil numérique digne de «Big Brother»... (Photo: Tadas Sar pour Unsplash)
BLOGUE. Hier, je vous révélais que Microsoft avait mis au point une nouvelle fonctionnalité, «Productivity Score», qui permet la surveillance à distance des employés par leur employeur. Un outil qui enregistre chaque fait et geste de chaque employé (ex.: la fréquence à laquelle un employé envoie des courriels, chaque fois qu’il contribue à un document partagé par son équipe, ou encore le nombre de fois où il a eu une participation active aux réunions virtuelles). Un outil qui présente quotidiennement au boss l’activité réelle de chacun sous la forme de 73 graphiques de performance. Bref, un outil digne de «Big Brother».
Or, c’est hier également que Microsoft a annoncé le retrait pur et simple de «Productivity Score»! Et ce, en raison du tollé déclenché par cette nouvelle fonctionnalité de Microsoft 365 Business.
«Vu les commentaires émis à propos de «Productivity Score», nous supprimons complètement de celle-ci la possibilité de suivre la performance individuelle des employés, a dit par voie de blogue Jared Spataro, le vice-président de Microsoft 365. À l’avenir, les mesures de cette fonctionnalité ne concerneront que l’ensemble de l’organisation concernée, les données étant présentées sur une période de temps de 28 jours. Elles permettront à la haute-direction d’avoir une idée juste de l’utilisation globale des fonctionnalités clés de Microsoft 365 (Word, Excel, Skype, Outlook et autres Teams).»
Autrement dit, Microsoft a reculé. Car son image en avait pris un méchant coup : des influenceurs tels que David Heinemeier Hansson, l’un des fondateurs de la suite bureautique Basecamp, avait carrément dit que la décision de Microsoft de lancer une telle fonctionnalité «dépassait l’entendement», car «surveiller à distance en permanence revenait à commettre un abus psychologique». Ni plus ni moins.
Comme quoi, dénoncer les abus est toujours la chose à faire. Surtout lorsqu’ils sont le fait de multinationales qui façonnent notre présent et notre futur…
En passant, l’écrivain français Antoine-François Le Bailly a dit dans ses Fables: «L’abus marche souvent auprès de la puissance».
PLUS: «Les Canadiens disent non à la surveillance du télétravail!»
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