Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Comment bien réseauter quand on est timide?

Olivier Schmouker|Publié le 19 novembre 2024

Comment bien réseauter quand on est timide?

La timidité est souvent considérée comme un frein majeur au réseautage. À tort. (Photo: Priscilla du Preez pour Unsplash)

Q. — «Je sais bien qu’il est important de réseauter pour avoir une belle carrière. Mais je ne suis pas à l’aise en public, je me mets à bafouiller, j’ai l’air idiote. Comment surmonter mon indécrottable timidité?» – Hafsa

R. — Chère Hafsa, il est vrai que la timidité peut représenter un frein en matière de réseautage: peur de mal paraître, de figer à un moment crucial, de commettre une bourde, etc. Mais ce frein peut aisément être levé. Oui, beaucoup plus aisément que ce que vous imaginez.

L’idée, c’est de ne plus vous en faire une montagne. Le réseautage peut être un moment à la fois agréable et profitable, même pour les personnes timides. Pour ce faire, il suffit de recourir à différents trucs d’experts.

  1. Annihilez vos préjugés sur le réseautage

Souvent, le réseautage est perçu comme une nécessaire corvée professionnelle, où il s’agit de se faire bien voir des autres, de se faire mousser, de briller aux yeux de tous. Et ce, quitte à surjouer un personnage que l’on n’est pas vraiment, à faire croire que l’on est meilleur que ce qu’on est en vérité. Bref, on redoute de vivre un moment rempli de faussetés.

Selon Jenny Chammas, une coach française en leadership, une telle perception du réseautage est le meilleur moyen de faire échouer celui-ci, surtout pour les personnes timides. Le but, indique-t-elle dans un balado, n’est pas de se montrer opportuniste, mais bien au contraire de «miser sur l’authenticité». Le réseautage peut tourner en notre faveur à partir du moment où on se montre aux autres tels qu’on est, avec nos forces et nos faiblesses. On devient ainsi humain, et donc attachant. Et cela met en confiance les autres, qui comprennent aussitôt qu’ils n’ont pas à jouer un rôle fictif ou à se protéger derrière un bouclier. 

Une astuce pour changer de mentalité à ce sujet consiste à dresser la liste des raisons pour lesquelles vous voulez réseauter. Cela vous permettra de réaliser qu’elles sont nombreuses à être bonnes: apprendre de l’expérience des autres, se tenir informé de l’actualité dans notre secteur d’activités, faire la connaissance de nouvelles personnes, etc. 

  1. Appuyez-vous sur les liens forts

Parmi l’ensemble des contacts professionnels que vous avez, certains liens sont plus forts avec certains qu’avec d’autres. Parce que vous vous sentez proches de ces personnes-là, ou bien parce que vous les fréquentez sur une base plus régulière. L’idée est dès lors de vous appuyer sur ces liens forts, et donc sur les personnes en qui vous avez d’ores et déjà confiance. 

Dans son livre «Je réussis grâce à mon réseau», le coach français Alain Bosetti indique que les personnes avec qui on se sent des affinités sur le plan professionnel peuvent nous «servir de médiateur ou de tremplin», en ce sens qu’elles peuvent nous recommander auprès d’une tierce personne, à tout le moins nous mettre en relation avec elle. Autrement dit, les liens forts peuvent aider la personne timide à faire les premiers pas vers autrui.

  1. Allouez judicieusement du temps au réseautage

Réseauter, ce n’est pas vraiment courir les événements et autres séminaires, dans l’espoir d’y croiser la personne qui changera notre vie professionnelle. C’est plutôt cultiver son réseau de contacts, une personne à la fois. Une approche, soit dit en passant, nettement plus acceptable pour les personnes timides que de se retrouver noyé dans la foule des participants à une journée de conférences.

D’où l’idée de planifier dans son agenda différentes sortes d’opérations de réseautage: prendre un café avec un collègue, luncher avec un client, organiser une partie de tennis avec un partenaire d’affaires, etc. «Pas besoin d’y allouer des heures et des heures», estime Jenny Chammas. Cela peut juste consister à envoyer un courriel de bonne année, à passer un coup de fil pour prendre des nouvelles, ou bien à faire du small talk à la distributrice à café.

  1. Préparez-vous en amont

Avant de rencontrer une personne, renseignez-vous sur elle, sur son entreprise, sur son secteur d’activité. Car cela vous aidera grandement à engager la discussion et, le cas échéant, à la faire rebondir.

Pour cela, vous pouvez consulter son profil LinkedIn, ou bien taper son nom dans Google. Vous pouvez également vous renseigner sur son univers concurrentiel et les grandes tendances de son marché. «Car plus vous serez préparé, plus vous serez sûr de vous, à même de poser les bonnes questions et apte à produire une image positive dans l’esprit de la personne que vous allez rencontrer», dit le coach français Hervé Bommelaer, expert du réseautage, dans un article paru sur LinkedIn. 

  1. Faites preuve de curiosité

Lors de la rencontre, faites preuve d’une réelle curiosité à l’égard de votre interlocuteur. Cela vous donnera l’occasion de créer une véritable connexion. «De manière générale, s’intéresser sincèrement à autrui est un levier incroyable pour nouer un lien fructueux avec lui, estime Alain Bosetti. Et pour y parvenir, l’idéal est de lui poser des questions ouvertes, c’est-à-dire des questions auxquelles on ne peut répondre ni par oui, ni par non (cela incite à développer sa pensée, à parler de soi).»

À l’issue de la rencontre, prenez quelques notes: les points communs découverts avec la personne rencontrée, les éléments intéressants de la discussion, etc. Cela facilitera vos échanges futurs. Enfin, n’hésitez pas à envoyer un courriel de remerciement, histoire de souligner combien vous avez apprécié cette rencontre.

Voilà, Hafsa. Surmonter votre timidité est chose du possible, il suffit pour cela d’agir avec méthode dans vos opérations de réseautage. Suivez ces quelques conseils pratiques d’experts, et cela devrait désormais se dérouler au mieux pour vous.

En passant, le philosophe français Jean Guitton a dit dans «Mon Testament philosophique»: «Tout lien particulier manque de profondeur s’il n’est ouvert à l’amitié universelle».