(Photo: courtoisie)
Un texte de Pierre-Alexandre Blouin, président du CA d’Aliments du Québec
COURRIER DES LECTEURS. En cette semaine spéciale où nous soulignons les pas de géants qui ont été faits pour améliorer l’approvisionnement en aliments locaux dans nos institutions, j’ai eu envie de réfléchir à la place que prennent les aliments d’ici dans nos assiettes.
La surprise n’est plus de retrouver le logo Aliments du Québec au menu à la cafétéria de l’hôpital ou au CPE en déposant le petit dernier, on se gratte plutôt la tête pour comprendre son absence. Les gestionnaires des institutions ont maintenant compris que ce n’est pas si compliqué d’offrir à leurs usagés le meilleur d’ici, surtout lorsqu’ils sont si bien accompagnés dans leurs démarches. Cette semaine seulement, pour l’événement Les institutions mangent local organisé par Aliments du Québec et ses partenaires, des centaines d’établissements partout au Québec ont organisé des actions spéciales pour que leurs usagers mangent local. Et manger local, c’est un geste qui devrait nous remplir de fierté, toute l’année.
Le Québec n’a pourtant pas le monopole du local; cet été, j’ai arpenté plusieurs états de nos voisins du Sud et le Canada d’ouest en est, visité des dizaines d’épiceries et goûté plein de délicieuses choses. Le constat est sans appel, tout le monde se revendique du «local». Il faut se rendre à l’évidence: tous les peuples veulent manger ce qui a été cultivé et transformé avec grand soin, tout près, dans ses territoires.
Est-ce que nos aliments québécois sont meilleurs? Chauvin, je vais vous dire oui, sans hésitation. En pleine saison des récoltes, c’est d’autant plus difficile de dire le contraire. Avec un peu plus d’objectivité professionnelle, je dois vous dire qu’on a une chance unique ici au Québec par rapport au reste de l’Amérique du Nord.
Au-delà de la qualité exceptionnelle de nos produits, le Québec dispose surtout d’un outil incomparable, aujourd’hui accessible dans tous les réseaux de commercialisation: Aliments du Québec. Il y a bien des politiques d’approvisionnement et des campagnes à différentes échelles un peu partout au Canada et aux États-Unis, mais aucune ne fédère autant d’entreprises ou ne rejoint autant de canaux de commercialisation.
Au détail, au resto, au CHSLD, à l’école, au boulot, sur le web et sur les produits, le petit logo jaune trouve facilement son chemin jusque dans votre assiette. Certains le trouvent peut-être trop présent, je ne suis pas de cet avis. Au contraire, avec plus de 26 000 produits vérifiés par l’organisme et sa présence dans nos foyers depuis plus de 25 ans, il y a toujours du travail à faire.
Mon expérience du monde bioalimentaire m’a appris que nous devons demeurer innovants pour rester pertinents et concurrentiels, malgré une foule de facteurs hors de notre contrôle. Pour les prochaines années, nous devons viser encore plus loin. Nous devons consolider nos forces et fédérer tous les joueurs de l’industrie. Le rayonnement de la marque Aliments du Québec signifie que les consommateurs sont de plus en plus conscients de leurs choix. Ça signifie que les détaillants doivent redoubler d’efforts pour promouvoir des produits québécois. Ça signifie que nos transformateurs doivent veiller à sélectionner encore plus d’ingrédients québécois dans leurs produits. Ça signifie que nos restaurateurs et nos institutions doivent bonifier leurs carnets de commandes au profit de producteurs et d’entreprises québécoises. Et pour nos producteurs, ça signifie que tout l’écosystème les supporte.
En d’autres mots, l’avenir de notre industrie bioalimentaire repose sur l’unité et la collaboration. Nous avons tout à gagner en nous ralliant tous ensemble derrière une marque qui a fait ses preuves. C’est en adoptant cette marque collectivement que nous pourrons rayonner sur tous les marchés et montrer fièrement notre identité locale.