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Étiquetage frauduleux: l’opposition blâme la CAQ

La Presse Canadienne|Publié le 21 février 2020

Oceana Canada a révélé que que 47 % des 472 échantillons analysés étaient identifiés de façon trompeuse.

L’opposition officielle à Québec déplore le refus des élus du gouvernement caquiste de se pencher sur l’étiquetage frauduleux des poissons et fruits de mer.

L’Assemblée nationale était appelée à se pencher jeudi sur les suites à donner à une pétition proposée par une citoyenne et déposée au début de février par la députée libérale Marwah Rizqy.

Cela faisait suite à une enquête de l’organisme Oceana Canada, menée l’an dernier dans six villes canadiennes, qui révélait que 47 % des 472 échantillons analysés étaient identifiés de façon trompeuse. Pire encore, à Montréal, 61 % des 90 échantillons étaient étiquetés erronément.

La pétition demandait de rendre obligatoire un étiquetage détaillé des poissons et fruits de mer vendus et d’imposer aux détaillants l’obligation de communiquer la provenance des produits, ainsi que la technique de pêche utilisée — dans un souci de conservation de la ressource.

La commission parlementaire sur l’agriculture et les pêcheries s’est réunie jeudi matin pour décider si elle allait se pencher sur ce dossier, mais les élus caquistes, majoritaires, ont voté contre.

La porte-parole de l’opposition libérale en matière de pêcheries et d’agriculture, Marie Montpetit, a condamné la réponse des caquistes.

« Est-ce un manque d’intérêt ? Pour eux, ce n’est pas important ? Alors que pourtant, c’est un enjeu majeur, économique, mais aussi de santé », a-t-elle commenté dans une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne jeudi après-midi.

« C’est important de savoir ce qu’on achète et ce qu’on mange », a affirmé la députée de Maurice-Richard, en soutenant que c’est à la fois une question de protection du consommateur et de protection des espèces et des fonds marins.  

Mme Montpetit a évoqué une loi de l’Union européenne qui a été adoptée en cette matière, qui a apparemment donné des résultats, puisqu’il y a maintenant trois fois moins de fraude dans les États membres depuis son adoption.

La députée libérale a finalement attaqué l’argument soulevé par les caquistes, qui soutiennent ne pas avoir le temps d’étudier cet enjeu et de rédiger un rapport.

« Ils n’ont jamais le temps. C’est certain que travailler sur la traçabilité, ce n’est pas l’affaire d’une journée. Mais bon, ils n’ont pas le temps non plus pour les enfants autistes, pas le temps pour les pesticides », a-t-elle lancé, en référence à d’autres dossiers où l’opposition a croisé le fer avec le gouvernement caquiste.